Exit Chow Yun-Fat, continue Andy Lau et enter Stephen Chow pour cette suite qui navigue entre différentes eaux. Andy reprend son rôle de Couteau dans la continuité de son mentor, le Dieu du Jeu, lui pique son gimmick de l'addiction au chocolat et se fait désormais appeler Le Chevalier des Joueurs : avec lui, c'est gambling serious business, même si les gains se font sous l'égide de la bienfaisance et de la charité. C'est aussi le retour de M. Dragon, dorénavant équipé d'une soeur toute aussi rentre-dedans. Mais God of Gambler 2 prend également un virage comique avec le personnage de Stephen Chow, auto-proclamé Le Saint du Jeu, qui ramène toute sa bouffonnerie absurde, parfois proche d'un dessin animé WB.
Nos deux héros vont se retrouver contraints d'agir de concert face à un usurpateur bien décidé à profiter de la réputation du Dieu du Jeu pour s'en mettre plein les fouilles. Le film abandonne toute approche simili-réaliste des techniques de jeu, préférant carrément l'emploi de pouvoirs magiques pour transformer des cartes ou hypnotiser ses adversaires (l'occasion de faire des gags débiles). J'ai bien aimé cette nature bicéphale avec Chow qui fait le couillon au milieu d'une intrigue souvent 1er degré, ponctuée d'élans d'actioner et de références multiples à la guerre du Koweit (y'a 2 persos qui s'appellent respectivement Sadam et Hussein), et même une citation de Donald Trump ! C'est bizarroïde mais bien divertissant.
En bonus, Arnaud Lanuque resitue la genèse du film dans les succès d'époque, avec le carton que fut All the Winners, parodie de God of Gambler mettant en scène Stephen Chow, d'où sa présence ici. L'interview du réalisateur, Wong Jing, est percutante de sincérité tant il assume d'être un producteur très concerné par le rendement de ses films, sans non plus renier sa nature de cinéphile.