R.I.P. Guy Marchand (1937 - 2023)

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bluesoul
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R.I.P. Guy Marchand (1937 - 2023)

Message par bluesoul » sam. déc. 16, 2023 4:10 am

Deces de Guy Marchand, grande gueule du cinema francais, tant au niveau du facies que des mots.

Il est des acteurs dont on connait le visage, mais oublie le nom, des acteurs dont on connait le nom, mais oublie le visage. Marchand etait pour cet humble forumeur un acteur dont je connaissais tant le visage que le nom...mais oubliait dans quels films il avait joue. )8 Ingratitude cinephilique quand tu nous tient.

A lire la replique ci-dessous, je crois qu'il ne m'en tiendrais pas rigueur. Sans doute plus pres des pecheurs, mais un Saint Homme quand meme. :oops:

L'article du Monde pour la posterite, avec plein de bon mots...et une derniere replique en guise d'epitaphe:« C’est de cette époque que j’ai appris à ce que mon ego soit jeté aux orties. Le cinéma, j’ai traversé ça en touriste. Mais ce qui y est fantastique, c’est que le présent y est l’éternité. »

Un thread pour que ceux qui le connaisse et l'apprecie le defende. Ce thread est le votre. 8)
Spoiler : :
Guy Marchand, acteur et musicien, est mort
Ex-parachutiste, crooner de jazz, loulou chez Pialat, musicien chez Truffaut, Burma pour la télévision, grande « gueule » chez à peu près tout le monde, de Claude Zidi à Christophe Honoré, Guy Marchand est mort, à l’âge de 86 ans.

Par Laurent Carpentier
Publié hier à 15h03, modifié hier à 17h24

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Si le paradis existe, on lui souhaite que saint Pierre y ait refourgué sa place à San-Antonio. Pour Guy Marchand, comme pour le héros de Frédéric Dard, action, belles pépées et truculence resteront pour les siècles des siècles la seule sainte trinité qui vaille.

Flambeur, dépensier, hâbleur, autoproclamé voyou devant l’Eternel… Cette grande gueule, et « gueule » tout court, du cinéma français et de la télévision, s’est éteinte, vendredi 15 décembre, à l’hôpital de Cavaillon (Vaucluse), ont annoncé ses enfants à l’Agence France-Presse. Ex-parachutiste, crooner de jazz aussi à l’aise avec une clarinette qu’en joueur de polo, il aimait la réplique qui fuse, la formule qui claque, le langage vert. Comme si cela le tenait en vie. Ça et l’amour. « Audiard c’est mon maître. Pourquoi ? Parce que c’est la littérature et la rue, disait-il. Je ne suis qu’un petit voyou du 19e, j’y tiens, à ça, à ces origines. Dans mon quartier, on disait plus facilement “enculé” que “comment tu vas ?” J’appelais le prince de Liège “gros cul”, et Deneuve “Catherine d’Occase” – enfin c’est Gainsbourg qui lui avait filé ce blase. »

Né le 22 mai 1937, Guy Marchand est le fils de Raymond le garagiste communiste (« Lui, ce n’est pas compliqué, c’est Gabin dans Remorques ») et de Germaine, « beauté fantastique » qui avait voulu entrer dans les ordres. Jusqu’à la fin, il conservait la photo de sa mère en évidence sur son bureau et ses cendres dans sa chambre.

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Un pedigree de gamin de Paris, donc : place des Fêtes, Belleville, la découverte des salles obscures, à commencer par Le Danube, un cinéma du boulevard Sérurier, qu’il fréquentait avec son pote Claude Moine, alias « Eddy Mitchell » (« On était amoureux de Rita Hayworth. On rêvait d’entrer dans l’écran »), et puis les clubs de jazz, un détour par la Légion étrangère, et enfin les premières apparitions à l’écran, parce que parachutiste, il s’était retrouvé un beau jour sur le tournage du Jour le plus long.

Guy Marchand n’a jamais refusé à la vie ce qu’elle lui offrait, et jamais un rôle quand son compte en banque était vide – ce qui était souvent le cas. Plus de 150 films au compteur. De ces seconds rôles qui finissent par ravir la vedette. Musicien chez François Truffaut, loulou chez Pialat, flic chez Claude Miller (ce qui lui vaudra un César en 1982, pour Garde à vue). On l’aura vu chez Claude Zidi comme chez Christophe Honoré. Pas bégueule. A la télévision, sur France 2, de 1991 à 2003, il enfilera l’imperméable et la bougonnerie du héros de Léo Malet pour les 39 épisodes de « Nestor Burma », série qui contribua à en faire une figure familière et appréciée du grand public.

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« Merci, madame »
« Sur ma tombe, on inscrira : “Merci, madame” », suggérait-il en riant lorsqu’on était allé lui rendre visite en mai 2017, dans sa maison de Mollégès, du côté de Cavaillon. C’était après la sortie du sympathique Otez-moi d’un doute, de Carine Tardieu. Ce jour-là, il se plaignait – se faisait plaindre, plutôt : content de faire l’acteur, certes, mais pourquoi, fichtre, lui donner un rôle de grand-père ? « Ce que je retiens de ma prestation, c’est un voyage en Bretagne en demi-pension pour personnes âgées. C’est pareil dans le prochain film : à 80 ans, on me demande si je peux boiter un peu plus… Mais moi je boxe tous les jours une demi-heure sur mon sac, je fais dix tours de mon champ, je suis de l’école de Clint Eastwood ! Quand est-ce qu’on me propose un film avec lui ? Même un film de vieux, merde ! »

Homme à femmes, il était raide dingue de la dernière, Adelina, russe, bouriate de Sibérie, de quarante ans sa cadette, mariée et divorcée d’un comte français, avec deux jeunes enfants, pour laquelle il se levait aux aurores lorsqu’elle venait lui rendre visite de Berlin où elle vivait et qu’il fallait aller la chercher à l’aéroport de Marseille. Des enfants, lui en avait déjà deux grands de Béatrice Chatelier, rencontrée sur le tournage des Sous-doués en vacances. Il disait, fier et droit : « Avant j’étais beau, mais un peu démodé, hein, comme un représentant de commerce, ça avait de l’effet auprès des femmes, maintenant je ne fais plus d’effet mais je fais pitié, ça marche aussi. » L’humour pour dernière cartouche.

Des blessures, il y en avait chez ce Rouletabille qui croquait la vie pour ne pas être croqué par la mort ; qui vous imitait Jouvet, vous reprenait des tirades de La Femme du boulanger, de Pagnol, vous chantait sans que vous ayez rien demandé Destinée, la chanson qu’il interprète sur la bande originale des Sous-doués en vacances et du Père Noël est une ordure ; vous prenait à témoin de ses déboires financiers ou paternels : « Ma fille, elle croit tout le temps que je suis bourré, à parler comme ça. »

Il y avait de l’angoisse, derrière ce cabot compulsif. Il n’en laissait rien paraître, sauf une blessure, sans doute plus anecdotique que les autres qu’il aimait à raconter, parce qu’elle l’avait beaucoup aidé, disait-il : en 1980, il avait tourné dans Au-delà de la gloire, de Samuel Fuller : « Je chargeais au milieu des tanks à cheval !, racontait-il. Magnifique. Il a tout coupé. Et puis, j’ai revu le film dans une version rallongée, le “director’s cut”, comme ils disent, en 2008… Ils avaient remis ma charge ! » Son rire vous emportait, joyeux et innocent : « C’est de cette époque que j’ai appris à ce que mon ego soit jeté aux orties. Le cinéma, j’ai traversé ça en touriste. Mais ce qui y est fantastique, c’est que le présent y est l’éternité. »

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En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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Re: R.I.P. Guy Marchand (1937 - 2023)

Message par orco » lun. déc. 18, 2023 9:41 am

bluesoul a écrit :
sam. déc. 16, 2023 4:10 am
Marchand etait pour cet humble forumeur un acteur dont je connaissais tant le visage que le nom...mais oubliait dans quels films il avait joue. )8
Comment oublier Les sous-doués en vacances! :wink:

Une figure forte et attachante du cinéma des années 70-80, qui a souvent brillé dans des seconds rôles, comme dans Garde à vue ou Mortelle randonnée.

Et puis il a été connu pour la série Nestor Burma, mais bien avant la série il y eut le film de 1982 avec Michel Serrault et Jane Birkin et qui a l'air assez destroy (j'aimerais beaucoup le voir!).

Un autre film qui m'a marqué c'est La tête dans le sac (allez les éditeurs, sortez-nous ça).

Il y a eu aussi Le maître nageur de Trintignant, L'été en pente douce, Grand Guignol...

Et puis n'oublions pas Guy Marchand le chanteur :






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Re: R.I.P. Guy Marchand (1937 - 2023)

Message par fiend41 » jeu. déc. 21, 2023 12:47 pm

RIP good guy

et le film sur les préparatifs en france lors du risque de 3eme guerre mondiale, avec les traces restantes des GI ricains à "Chateauroux district"

la revue Schnock il me semble avait été la dernière à faire un dossier sur lui,
https://www.la-tengo.com/index.php?post ... y-Marchand

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orco
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Re: R.I.P. Guy Marchand (1937 - 2023)

Message par orco » ven. janv. 05, 2024 1:26 pm

J'ai revu La tête dans le sac (sur mycanal, image vraiment pas top) et Guy Marchand y tient le rôle principal, un rôle très proche de celui qu'il avait dans les sous-doués, un charmeur de 50 ans bien installé (patron d'un boîte de pub à Paris) qui tente de séduire de la jeune minette (Fanny Bastien). Patrick Bruel y joue un petit con aux dents longues particulièrement insupportable. On retrouve des têtes de l'époque : Jacques François, Riton Liebman... Il y a pas mal de scènes et répliques assez savoureuses, des vannes homophobes, sexistes qu'on ne pourrait plus sortir aujourd'hui mais le tout sous couvert de satire sociale où l'arroseur sera bien arrosé à la fin, bon ça passe. J'ai passé un bon moment.

Guy Marchand y poussait aussi la chansonnette :

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