5 histoires sans lien, écrites par 5 personnes différentes offrant une tournure parfois légère,(un homme marié louant un airbnb pour un weekend de luxure avec une femme aussi mariée, constamment interrompu par la propriétaire des lieux) tandis que les autres prennent un ton carrément plus sombre. Une doctoresse ramenant une jeune réfugiée afghane à sa majorité dans son pays d'origine, pour voir un autre jeune afghan épileptique encadré par la police, avaler un rasoir pour ne pas repartir.
Un jeune lycéen harcelé s'échappe de sa classe pour croiser son professeur en voiture.
Deux jeunes mariés se rendent à un serrement pour comprendre que l'homme n'est pas le bienvenu.
Une mère et sa fille en vadrouille cache en fait une jeune enfant tabassée par son père et sa mère échapper aux autorités.
Ce qui peut être déstabilisant dans ces histoires sans lien, c'est justement le montage expert qui révèle graduellement le contenu et la finalité des histoires. Une direction d'acteurs précise, sans sombrer dans le pathos facile. Un regard distancé, exempt de jugement, qui laisse le spectateur (avec sa propre boussole morale) prendre fait et geste de ce qu'il voit.
Le fait que la narration laisse beaucoup d'ambiguïté dans ce qui est montré peut paraitre malaisant à certains moments. Le tout sur la notion d'érosion de la confiance envers l'autre - plus un constat sur cet état au Danemark qu'ailleurs.
Magnifique photographie, compositions précisés du cadre - la caméra capture à la fois la nature complexe, sauvage danoise - tout comme la sauvagerie sous-jacente des protagonistes. la plupart des conclusions m'ont laissé perplexe, révolté, amusé et comme un uppercut en plein ventre. De tisser un lien entre confiance et violence, de manière détachée.
Parmi ce que j'ai vu de mieux ces derniers temps.
Le film, à ma connaissance , n'est pas sorti en France. Dispos en BD danois et aux Pays bas.