Monkey Man (2024) Dev Patel

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Avatar de l’utilisateur
MadXav
DeVilDead Team
Messages : 12856
Inscription : lun. mai 03, 2004 8:18 am
Localisation : Sur la plage à latter des Ninjas rouges

Monkey Man (2024) Dev Patel

Message par MadXav » mer. avr. 24, 2024 8:29 pm

Vu hier soir MONKEY MAN (2024) de Dev Patel.
Un film vendu comme un clone de JOHN WICK, que j'attendais après sa première bande-annonce mais au sujet duquel je ne m'étais pas renseigné.

Donc première surprise pour moi, Dev Patel produit, scénarise, réalise et joue dans un film purement indien. Pas un produit américanisé mais bel et bien un film indien, qui parle de l'inde, ses castes, sa violence, la place de la religion etc. Un choix particulièrement audacieux puisqu'il en fait un métrage plus intelligent qu'il n'y parait, et surtout moins "facile" qu'un simple film de cassage de bras...

Le "Monkey Man" nous est ici introduit comme un combattant, genre de catcheur du pauvre œuvrant masqué sur un ring crasseux dédié aux altercations clandestines et truquées. D'amblée, nous avons là une référence à Hanumān, le dieu-singe, patron des lutteurs et dieu de la sagesse. Une figure symbolique et respectée qui nous sera explicitée dans la suite du récit. Quoiqu'il en soit notre héros mange des pêches pour un salaire de misère, mais cache en réalité une histoire plus complexe, à base de vengeance, qui nous vaudra une très belle séquence en fin de premier tier.

Le second tiers sera plus posé, faisant la lumière sur les origines de l'intrigue mais aussi les raisons du drame, et sa résonnance dans la société indienne. Élégant, surprenant, intelligent, ce second tiers pourra être jugé moins pertinent pour qui veut de l'action pure et dure. Reste qu'il montre la reconstruction de notre héros au sein d'une communauté Hijra. Les Hijras sont transgenres ou eunuques. Bien qu'existants depuis toujours, ils ont été rendus "Criminels" par les britanniques lors des colonisations, puis à nouveau reconnus ensuite. Ils sont aujourd'hui craints par certains (ils auraient des pouvoirs), respectés par d'autres (ils peuvent apporter la fertilité à un jeune couple). Quoiqu'il en soit, ils restent en marge, ils sont cachés de la société et parfois même moins bien traités que les "Intouchables", la caste la plus basse, les parias. Le film n'hésite pas à nous montrer la discrimination, la violence avec laquelle elle s'exprime et le peu de respect pour la vie humaine qui peut en résulter. J'avoue avoir été surpris par cette parenthèse osée et très critique.

Après s'être reconstruit façon KICKBOXER ou ROCKY, le Monkey Man reviendra à l'assaut pour un dernier tiers qui défouraille. Je ne vais pas en dire plus, mais sa saigne beaucoup et Patel impressionne. Physiquement, mais aussi dans sa mise en scène. L'usage de la bande originale est juste parfait, le montage un peu trop vif et cut pour moi, mais il faut lui reconnaitre une grande efficacité.
On a également beaucoup d'inventivité, de trouvailles visuelles, de plans de caméra recherchés et de belles séquences, tout simplement. Des séquences d'émotion simple, mais qui fonctionnent.

Bref. Dans MONKEY MAN, on fout beaucoup de mandales qui font très mal. Mais pas que. On a aussi un discours intelligent et construit, et un regard sur la société indienne qui n'a rien d'évident. On peut pointer le rythme imparfait, une 20aine de minutes en trop, mais je salue le boulot et je ne regrette pas de lui avoir donné sa chance en salle. Hâte de revoir ça chez moi dans quelques mois !
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
Image

Répondre