Belmondo est... Cartouche. Philippe De Broca, 1961
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Belmondo est... Cartouche. Philippe De Broca, 1961
Dominique (Belmondo) exerce sa profession de pickpocket avec un certain talent jusqu'au jour où il s'engueule avec le patron de la pégre parisienne, un exploiteur avide, terré au fond de sa cour des miracles pendant que ses sujets "travaillent" pour lui à l'ombre des potences... Dominique s'engage alors dans l'armée pour échapper aux représailles, en compagnie d'un brute du nom de La Douceur (Jess Han), et d'un truand raffiné répondant au doux sobriquet de La Taupe (Jean Rochefort)...
Une excellente surprise que ce Bebel de cap et d'épée, qui au début semble exploiter joyeusement le filon du film de sabre façon Fanfan la Tulipe, un bon mot, une galipette et on en parle plus. Mais comme Fanfan la Tulipe peut difficilement se concevoir sans les dialogues de Jeanson, et que Cartouche n'en a pas bénéficié, on est bien content de constater que la ressemblance avec le petit numéro de Gérard Phillipe s'estompe assez rapidement. Bien que l'on y retrouve la moustache de Noel Roquevert dans le même second rôle de sergent abruti et vantard, l'antimilitarisme acide et les personnages marrants car caricaturaux -comme ce maréchal de France gâteux plus prompt à jouer à colin-maillard qu'à dégaîner son sabre- on s'éloigne de tout ça rapidement une fois que Cartouche se soit fait la malle en emportant la solde de son régiment...
Alors, s'il est aussi divertissement que le film dont il s'inspire, avec notament d'aussi bons numéros d'acteur (Jean Rochefort, Jess Han, tout deux excellents !), on s'aperçoit rapidement que ce qui fait la singularité de ce film est la bonne reconstitution de l'air d'une époque, la fin de l'Ancien Régime donc, et d'un personnage moins basique qu'il n'en a l'air, incarné par Belmondo. Charismatique comme d'hab', cette fois-ci il est entré dans la peau d'un aventurier mi-flamboyant, mi-égocentrique, qui plusieurs fois manquera de mener ses compagnons à leurs pertes à la recherche de son idéal, avant de prendre pour eux une terrible décision finale, en quelques mots mémorables. Le film bénéficie d'un bon scénario, et surtout d'une sacrée fin à cent lieues de la bonne humeur qu'on n'aurait pu en attendre. L'intêret est de ne pas s'être cantonné qu'aux duels propres aux genre (dont d'ailleurs on se fout pas mal ici, une paire de baffes et on n'en parle plus), et d'avoir plus pris soin de l'évolution du personnage que de la manière dont il se bat à l'épée... Une fois que Dominique aura pris la place de son ancien patron, la question se posera plusieurs fois : son attitude à l'égard de ses anciens camarades est-elle toujours juste ? Ou bien en remplaçant un exploiteur n'en est-il pas lui-même devenu un ?...
Des questions qui ne sont que frôlées, on n'est pas non plus là pour philosopher. N'empêche que cette aspect du film est bien sympathique, et le met bien à part du reste du genre, pour ce que j'en ai vu.
Cartouche, un homme à la poursuite l'amour d'une aristocrate, alors qu'il n'est qu'un brigand promis à l'échaffaud dès les premières minutes du film, ses seconds rôles picaresques sortis tout droit d'un Dumas de la bonne année... Résumé : c'est un putain de bon film, aussi divertissant et intelligent qu'il est bien foutu, avec le savoir-faire d'un bon faiseur qui ne jette pas l'esthétique aux orties. Belle photographie, caméra fluide... De Broca m'a nettement rappellé le père Sollima avec ses westerns si bien fimés, et pas cons du tout. Une réussite dans son genre, à découvrir.
Le DVD édité par Studio Canal est impec au niveau technique. Pas grand chose niveau bonus par contre, quoi que quand même un commentaire audio du chef cascadeur sur certaines scènes, ce qui est déjà pas mal.
Apprement, il s'agit d'un remake d'un film de 1948 de Guillaume Radot... Quelqu'un l'a vu ?
Une excellente surprise que ce Bebel de cap et d'épée, qui au début semble exploiter joyeusement le filon du film de sabre façon Fanfan la Tulipe, un bon mot, une galipette et on en parle plus. Mais comme Fanfan la Tulipe peut difficilement se concevoir sans les dialogues de Jeanson, et que Cartouche n'en a pas bénéficié, on est bien content de constater que la ressemblance avec le petit numéro de Gérard Phillipe s'estompe assez rapidement. Bien que l'on y retrouve la moustache de Noel Roquevert dans le même second rôle de sergent abruti et vantard, l'antimilitarisme acide et les personnages marrants car caricaturaux -comme ce maréchal de France gâteux plus prompt à jouer à colin-maillard qu'à dégaîner son sabre- on s'éloigne de tout ça rapidement une fois que Cartouche se soit fait la malle en emportant la solde de son régiment...
Alors, s'il est aussi divertissement que le film dont il s'inspire, avec notament d'aussi bons numéros d'acteur (Jean Rochefort, Jess Han, tout deux excellents !), on s'aperçoit rapidement que ce qui fait la singularité de ce film est la bonne reconstitution de l'air d'une époque, la fin de l'Ancien Régime donc, et d'un personnage moins basique qu'il n'en a l'air, incarné par Belmondo. Charismatique comme d'hab', cette fois-ci il est entré dans la peau d'un aventurier mi-flamboyant, mi-égocentrique, qui plusieurs fois manquera de mener ses compagnons à leurs pertes à la recherche de son idéal, avant de prendre pour eux une terrible décision finale, en quelques mots mémorables. Le film bénéficie d'un bon scénario, et surtout d'une sacrée fin à cent lieues de la bonne humeur qu'on n'aurait pu en attendre. L'intêret est de ne pas s'être cantonné qu'aux duels propres aux genre (dont d'ailleurs on se fout pas mal ici, une paire de baffes et on n'en parle plus), et d'avoir plus pris soin de l'évolution du personnage que de la manière dont il se bat à l'épée... Une fois que Dominique aura pris la place de son ancien patron, la question se posera plusieurs fois : son attitude à l'égard de ses anciens camarades est-elle toujours juste ? Ou bien en remplaçant un exploiteur n'en est-il pas lui-même devenu un ?...
Des questions qui ne sont que frôlées, on n'est pas non plus là pour philosopher. N'empêche que cette aspect du film est bien sympathique, et le met bien à part du reste du genre, pour ce que j'en ai vu.
Cartouche, un homme à la poursuite l'amour d'une aristocrate, alors qu'il n'est qu'un brigand promis à l'échaffaud dès les premières minutes du film, ses seconds rôles picaresques sortis tout droit d'un Dumas de la bonne année... Résumé : c'est un putain de bon film, aussi divertissant et intelligent qu'il est bien foutu, avec le savoir-faire d'un bon faiseur qui ne jette pas l'esthétique aux orties. Belle photographie, caméra fluide... De Broca m'a nettement rappellé le père Sollima avec ses westerns si bien fimés, et pas cons du tout. Une réussite dans son genre, à découvrir.
Le DVD édité par Studio Canal est impec au niveau technique. Pas grand chose niveau bonus par contre, quoi que quand même un commentaire audio du chef cascadeur sur certaines scènes, ce qui est déjà pas mal.
Apprement, il s'agit d'un remake d'un film de 1948 de Guillaume Radot... Quelqu'un l'a vu ?
I told you you'd better hope I didn't make it back.
- Don Fabrizio
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- Inscription : sam. mai 01, 2004 11:33 pm
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???à la poursuite l'amour d'une aristocrate, alors qu'il n'est qu'un brigand promis à l'échaffaud dès les premières minutes du film, ses seconds rôles picaresques sortis tout droit d'un Dumas de la bonne année... Résumé : c'est un putain de bon film,
Faut pas exagérer, ce film ne mérite pas de telles éloges...
Bébel est fidèle al ui même et il est plus showman que jamais dans ce film, mais il a assez mal vieillit je trouve. Il frappe un type et devient le chef de la bande ! Cette scène me fait rire aujourd'hui. C'est toujours bon a regarder, mais ce n'est certainement pas un classique.
Comment, tu n'as pas vu "Le Ricain", de Jean-Marie Pallardy?Wolf a écrit :En même temps Jess Hahn, à part s'être bastonné avec Ventura dans les Barbouzes...
Et moi Godard, à part les films où il y a Belmondo, beurk...Connais pas ce film.... Moi, Belmondo, à part dans les films de Godard (oh, génie!)...
Copain!!
- marchenoir
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- Jérôme
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alors, à la fin du film, dans une forêt, la garde royale (ou un truc comme ça) entraîne Cartouche attaché avec de la corde à chaque bras. je précise qu'il n'est pas tiré, il marche normalement
et là la garde tombe dans une embuscade par les amis de Cartouche, qui le libèrent.
et là la garde tombe dans une embuscade par les amis de Cartouche, qui le libèrent.
Sa place est dans un Blu-Ray !
- DPG
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Re: Belmondo est... Cartouche. Philippe De Broca, 1961
Revu recemment tiens ce "Cartouche". Je l'avais vu tout gamin, et n'en gardait quasiment aucun souvenir, sinon la fin qui m'avait marqué ds mon jeune age. Et j'ai pris un pied pas possible à cette revision ! C'est super bien foutu, la reconstitution est très soignée, les persos principaux comme secondaires sont charismatiques à souhait, Belmondo virevolte dans tous les sens et porte le film à merveille, Claudia Cardinale est plus belle que jamais, il y a un vrai propos derrière tout ça comme l'a très bien expliqué Wolf precedemment. C'est frais, fun, vivant, drole, rythmé, et même, sur la fin particulièrement, vraiment emouvant. Un superbe Robin des Bois à la française, ds lequel De Broca a pu tirer la quintessence de son interprete principal. Un excellent divertissement populaire à l'ancienne !
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "