[Poliziesco] Milano Calibro 9 / Milan calibre 9 de Fernando di Leo (1972)

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Superfly
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Message par Superfly » jeu. mars 17, 2005 6:55 am

c'est clair que c'est quand même au dessus de Stelvio Massi :D mais pas contre j'attends de savoir pourquoi c'est un chef d'oeuvre ... car pour l'instant y'apas beaucoup d'arguments :D

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riton
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Message par riton » jeu. mars 17, 2005 11:41 am

Si j'ai bien compris, tu t'attendais à un film avec moult scènes d'action, des baffes dans la face, des poursuites en voitures, ect... et tu as été déçu. Tu devrais peut-etre redonner lui redonner une chance un de ces quatre, mais sous l'aspect d'un film noir sur une base plus classique (plus riche aussi :D ), mais adaptée à l'italienne. Tu verras alors que certaines scènes, meme si elles ne contiennent pas beaucoup d'action ont une véritable puissance.
Puis tu exagères : à force, tu vas donner l'impression que c'est pas plus mouvementé que Derrick.
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fairfax
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Message par fairfax » jeu. mars 17, 2005 3:19 pm

Superfly a écrit :c'est clair que c'est quand même au dessus de Stelvio Massi :D mais pas contre j'attends de savoir pourquoi c'est un chef d'oeuvre ... car pour l'instant y'apas beaucoup d'arguments :D
Et encore, sâche que Massi est loin d'être le pire, il est même dans la bonne moyenne des réalisateurs de polars rital, à la différence d'un brescia, d'un Ausino ou d'un Tarantini.
Quant aux arguments, tu les trouveras dans un papier à paraître prochainement, tu le recevras directement dans ta boîte aux lettres si tout va bien.
Les apparitions fatales des morts-vivants, dans leur brutalité, apparaissent inévitables, comme la main aveugle du destin. Les morts sont une fatalité, non un danger qui mettrait en jeu la survie.

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Message par Superfly » jeu. mars 17, 2005 6:25 pm

c'est clair que je le redonnerai sa chance bientôt. Déjà parce que ce soir là j"étais pas très bien ...j'ai d'ailleurs passé lea nuit à vomir à cause de je ne sais quoi qui est passé de travers :D :D :D

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Message par Tubbytoast » mar. mars 29, 2005 8:24 pm

enfin vu (merci riton)....c'est vrai que niveau action c'est léger (je crois qu'on l'aura bien compris) mais du point de vue direction d'acteurs ou même d'acteurs tout court c'est du trés bon voire même de l'excellent....dur de retenir sa respiration jusqu'à la fin...du trés bon cinoche ! Encore un Diléo majeur (j'ai pas encore vu de merdouille de sa part d'ailleurs).
La zique de Bacalov & Osana (au plus haut des cieux) est magnifique également.
Merenda (de st Ouen) est divin...ah non il est pas dans le film cette fois :cry:

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Superwonderscope
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Re: [Poliziesco] Milano Calibro 9 / Milan calibre 9 de Fernando di Leo (1972)

Message par Superwonderscope » lun. févr. 13, 2012 6:33 pm

Excellent! A des lustres en effet des polizieschi aux intrigues primaires et/ou simili-fascistes qui ont pullulé sur les écrans pendant cette décennie. Un scénario hyper-construit, alambiqué, qui mêle codes d'honneurs entre gangsters, policiers "vieille Italie" aux méthodes louches , racistes, primaires (Frank Wolff en grande forme) contre lesquels les policiers progressistes ne peuvent rien (Luigi Pistilli).
Un discours social étonnant et un parti-pris narratif qui étonne.
Une direction d'acteurs impeccables - Moschin est absolument parfait dans son rôle de souffre-douleur qui encaisse sans sourciller afin de laver son honneur. Adorf lui aussi au summum de ses rôles de gangster psychopathe - il en fait des caisses mais son rôle l'exige presque!

Di leo possède une vraie patte dans sa mise en scène carrée, sans fioritures, sans exagération inutile. On notera bien un règlement de compte aux deux-tiers un poil too much par rapport au reste. Et cantonner Di leo à de l'exploitation pure est forcément réducteur. il y a amplement plus d'ambition politique, sociale dans cette oeuvre que dans tous les polizieschi de seconde zone que je me suis gaufré depuis un sacré temps. Et du talent à la caméra, au rythme imprimé à son oeuvre, tout en équilibre jusqu'au point d'orgue. Les persos secondaires ne sont pas réduits à de simples silhouettes (le parrain, l'inspecteur joué par Pistilli, Philippe Leroy...) ils ont tous leur place dans le mécanisme narratif et sont vraiment incarnés. Ca change.

le film parvient également à opérer un double retournement de situation, ajoutant au suspens gangster. Car sans rendre glamour le crime, il s'agit d'un récit focalisé sur les règles, us et coutumes du milieu milanais à la fois des petits escrocs et d'une organisation plus globale. Le scénario mentionne clairement que les gangsters ne sont que des effets de criminels plus globaux auxquels on ne touche pas (financiers, banquiers, etc.). Milano Calibro 9 est curieusement engagé!

Bref, un vrai must, un vrai bon film. Mais quiconque attend une Merlinerie sera déçu.


A noter que le Blu ray US de chez Raro Video est une pure beauté. Le visuel est carrément splendide, tout en respectant le grain d'origine, on obtient une définition parfois spectaculaire sur les gros plans de visages. Idem pour la piste DTS HD MA italienne (avec sta amovibles) : claire, précise, sans souffle notable.

pas encore vu les bonus qui sont légions (mais qui semblent venir d'une édition italienne antérieure?)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Teurk le Sicaire
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Re: [Poliziesco] Milano Calibro 9 / Milan calibre 9 de Fernando di Leo (1972)

Message par Teurk le Sicaire » dim. avr. 04, 2021 8:00 pm

Milan Calibre 9 (quel titre !) affiche clairement des ambitions cinématographiques plus exigeantes que le tout-venant du néo-polar italien, lorgnant d'ailleurs plus vers le genre mafieux que réellement policier. Sa séquence d'introduction donne le ton, oufissime de classe, de trognes, de moustaches et de cheveux gominés, ambiance urbaine, montage nickel, musique rentre-dedans en contrepoint de cette succession d'échanges muets d'un mystérieux paquet. La dinguerie de sa conclusion donne immédiatement le ton et colle au siège dans l'attente du reste.

L'intrigue évite les fioritures au profit du développement des personnages et des relations dangereuses qui agitent le milieu du banditisme : on se concentre sur les mésaventures de Ugo Piazza, tout juste sorti de prison pour un braquage qu'il réfute avoir commis, coincé entre ses anciens partenaires qui veulent récupérer le supposé magot volé et les flics qui ne voient en lui qu'un appât pour faire tomber toute la bande. Seule bouée de sauvetage, son ancienne régulière, une gogo danseuse dont les goûts en décoration d'intérieur sont ravageurs.

Di Léo prend le parti de la non-sacralisation des gangsters. Si quelques uns évoquent encore un vague code d'honneur, il apparait bien vite que seuls le profit et la domination par la violence font loi, aucune lueur de rédemption à l'horizon. Comme le dit le vieux parrain déchu, il n'y a plus de mafia, juste des bandes de voyous qui s'entre-tuent. L'approche du genre fait donc furieusement penser aux Combats sans code d'honneur de Fukasaku qui, à l'autre bout du monde, partagent ce même constat sombre et nihiliste. On mettra de côté le personnage du commissaire communiste qui rêve de voir des fusillades de banquiers, un peu cheveu sur la soupe même s'il illustre le positionnement politique du réalisateur dans les tiraillements idéologiques de l'Italie de cette époque.

La réalisation est la plupart du temps fonctionnelle mais toujours propre, et surtout, elle s'autorise régulièrement des expérimentations esthétiques assez sympas (la danse dans le club) voire une véritable flamboyance (l'introduction bien entendu, mais aussi cette splendide séquence toute en ombre et lumière des 4 gangsters dans la voiture). Di Léo filme au plus près de ses acteurs, parfaites gueules du cinéma européen, que ce soit Gastone "Face de Marbre" Moschin (dont on s'étonnera de savoir que sa carrière est surtout humoristique, tant il est parfait en truand taciturne au regard d'acier), Mario Adorf (son Rocco est dingo d'histrionisme latin inquiétant, tout en peau moite et cheveu luisant) ou un Philippe Leroy à la face creusée et aux corps noueux. Sans oublier tous les seconds couteaux qui remplissent parfaitement leur rôle de dangereux sbires.

Milan Calibre 9 se montre certes chiche en matière d'action, loin du style d'un Umberto Lenzi, mais il fait merveille dans la tension qui peut régner à l'écran, avec une fin vraiment puissante qui laisse un sale goût en bouche (l'anecdote de René Marx sur le montage original qui répétait la même séquence une quinzaine de fois, ce qui déplut à la censure, fait fantasmer tant il apparait cohérent) tout en confirmant la conviction d'avoir vu une excellente série B.

Le transfert HD de l'édition de Elephant Films fait vraiment honneur au film, très agréable à l'écran et donnant vraiment une impression de respect du matériau d'origine.

Manolito
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Re: [Poliziesco] Milano Calibro 9 / Milan calibre 9 de Fernando di Leo (1972)

Message par Manolito » ven. août 13, 2021 9:44 pm

Un petit message pour signaler quand même que "Milan calibre 9", "Passeport pour deux tueurs" et "Le boss" sont ressortis cet été au Reflet Médicis pour la petite rétro bis traditionnelle depuis quelques étés après les rétrospectives Argento et Fulci ! Allez-y !

"Milan Calibre 9" est pour moi une bonne tête au-dessus des deux autres, avec de bons acteurs, un bon scénario, des personnages écrits et forts. Pour l'action débilos "pan pan t'es mort", façon Lenzi-Merli, on n'est pas servi, c'est sûr. De même la frange extrême-droitière de la sphère bissophile sera bien contrariée par un argumentaire d'un marxisme transparent servi par le personnage joué par Lugi Pistilli : mettre en prison ou buter du délinquant n'entrave en rien la délinquance qui n'est que le fruit d'un système biaisé et injuste à la base ; la seule façon de la neutraliser sera de changer la société en profondeur.

Il y a quelques petites fausses notes, comme cette fusillade au bord de la piscine qui fait un peu passage obligée ; un peu de confusion dans le dénouement ; les échanges entre Frank Wolff et Luigi Pistili qui font un peu insérer au chausse-pied (mais en même temps, pas tant que ça si on y réfléchit !). Mais à côté de cela, on a un casting excellent : outre les deux acteurs susmentionnés, excellents sans surprise, Gastone Moschine impose un bandit mutique et costaud très crédible et très classe ; Mario Adorf est son contre-point en malfrat hystérique, vraiment une incarnation très, très mémorable. Et Barabara Bouchet à la beauté quasi-surnaturelle de perfection ! Un polar de grande classe, plongée dans les strates du Milan souterrain des années 70, qui s'ouvre et se ferme sur des scènes chocs. Un bon, voire très bon polar italien !

Le gain de la vision sur grand écran, c'est ce voyage dans l'Italie des années 60, dans Milan et ses lieux célèbres (la cathédrale, les canaux...), crasseux menaçants, atmosphériques à souhait. Et puis ce festival de fringues masculines, de costards, de blazers et autres vestes en cuir assez extraordinaires, ce reflet de la culture vestimentaire d'alors dans ce pays pilier de la mode pour homme, prend tout son sens et sa texture sur grand écran. Tout comme la tronche en gros plan transpirante et graisseuse d'un Mario Adorf possédé, ou le corps incroyable de Barbara Bouchet en gogo danseuses nocturne.

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Re: [Poliziesco] Milano Calibro 9 / Milan calibre 9 de Fernando di Leo (1972)

Message par igorfx » lun. mai 29, 2023 7:08 pm

J'ai revu avec plaisir Milano Calibro 9 paru chez Elephant dans une belle copie. Mis à part les échanges politique casses- b*** entre Wolff et Pitzilli (vraiment sous-employé) pas amenés d'une manière très fines je trouve, le reste est un excellent polar. Mais il reste un cran en dessous de la Mala Ordina

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Re: [Poliziesco] Milano Calibro 9 / Milan calibre 9 de Fernando di Leo (1972)

Message par DPG » ven. sept. 15, 2023 12:05 pm

Très belle découverte aussi pour ma part, via le BR Elephant ! :-D

Un polar solide, sérieux, un vrai fond, politique, social, un regard assez original sur ce petit monde (flics comme voyous), une vision anti-glamour au possible de Milan. On croise aussi une superbe galerie de tronches, premiers comme seconds rôles. Côté action, on verra clairement mieux ds le polar rital, mais le scénario est bien foutu, plein de rebondissements, et le score de Bacalov est vraiment mortel. Bref, du très bon pr moi, à la hauteur de belle réput' ! :-D
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