La Orca - Eriprando Visconti (1976)

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eric draven
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La Orca - Eriprando Visconti (1976)

Message par eric draven » lun. avr. 04, 2005 8:50 pm

De retour avec comme promis du bon cinéma trash all'italiana comme Eric aime et je commence en douceur:

La Orca: Il la kidnappe, elle urine, il la torche, elle lui fait l'amour, il l'aime, elle le tue!

Réalisé en 1976 par Eriprando Visconti, le neveu de Lucchino, La orca fait partie de la trés longue liste de films appartenant au genre trés special et souvent scabreux du teensploitation italien.
La orca l'est ds son sujet et certaines de ses scenes qui surent en leur temps ébranler l'Italie

Oeuvre forte et profonde, La Orca prend comme point de départ le syndrome de Stockholm, cette attirance/répulsion qu'une personne éprouve pour son bourreau. C'est cette étrange fascination que Visconti va mettre en scène en prenant soin de bien dépasser certaines limites de décence même si La orca est bcp moins glauque et sordide que sa suite La oedipus orca.

Malsain, fermé, aussi dépouillé et nu que le décor quasi-unique où se déroule l'action- une cabane délabrée-, le film met en scéne la jeune alice, adolescente de la haute bourgeoisie dont on ne saura rien dans ce premier volet et qui un jour est kidnappée par trois hommes contre une forte rançon.

Sujet récurrent du ciné italien 70s, Visconti étale ici par petites touches toute la décadence et la superficialité de la bourgeoisie pourrissante, cette bourgeoisie qui se cache derrière ses valeurs et sa morale mais qui est pourtant totalement corrompue. C'est de ce milieu etouffant qu'est issue Alice même s'il faudra attendre le deuxième volet pour voir tte la déchéance et l'ignominie de ce monde ds lequel elle vit.

Ce premier opus s'attarde uniquement sur la détention de l'adolescente et sur l'etrange et vénéneuse relation qui nait entre elle et Michele, son ravisseur, mais surtout sur l'humiliation des premiers instants.
La caméra de Visconti prend un malin plaisir à montrer l'indecence qu'on peut juger gratuite et complaisante mais qui pourtant s'inscrit ds la logique du scénario.

Lorsque Visconti fait uriner Alice et s'attarde sur Michele lui essuyant avec rudesse les parties intimes 8) 8) , on déjà est ds ce jeu pervers de l'humiliation/plaisir au même titre que lorsque Michele la déshabille ds son sommeil, la doigte ferocement tt en se masturbant :D :D . La caméra se fait aussi fouilleuse que les doigts agiles du ravisseur, dévoilant l'intimité d'Alice avec moulte complaisance.

Si Alice semble dormir, ce n'est que le début de cette perversité auquel elle prend plaisir mais de ces deux êtres tt aussi perdus l'un que l'autre, c'est Michele qui semble le plus désorienté, destabilisé, oscillant entre violence et irresistible attirance pour ce corps qui lui rapelle son amie disparue.

Ce trouble chacun le ressent mais le plus fort n'est pas celui qu'on croit. Michele, se retrouve pris entre cet amour impossible, coincé entre Alice, ses convictions et l'inéluctable tandis que la jeune fille , rebelle mais docile, parfaite esclave d'amour, va jouer de ces faiblesses comme lorsqu'elle simule une crise d'hystérie pour mieux se faire sauvagement possédée. Cochoooooonne!! :lol:

Si l'amour est beau, il est aussi sale et souillé. On s'aime ou on croit s'aimer mais on se donne ds la crasse et la sueur jusqu'à la scéne de la douche où l'adolescente se lave devant Michele. Les sentiments s'éclaircissent, le coeur devient propre tel le corps mais seulement pour un court instant puisque c'est à cet instant que va surgir la police.
Visconti en profite pour retourner la situation et inverser les rôles. Alice va devenir le bourreau impitoyable, Michele la victime suppliante lorsqu'elle lui crache sa haine et l'abat sans pitié.

La orca du nom du tatouage que porte Alice- un orque, terrible cétacé auquel elle se compare- est un film fort, sombre, desespéré et tragique sur un amour impossible entre une adolescente et son geolier, deux êtres differents mais pourtant si identiques.
Chacun vit ds sa prison et ds ses ideaux mais aspire à la même chose, rencontre de deux ames qui vont s'aimer ou le pretendre, amour sale et violent mais beau et fort pourtant mais impossible.

Si on ne sait rien d'eux, Visconti nous fera découvrir leurs univers ds la suite tournée dans la foulée, La oedipus Orca.
On y découvrira le milieu d'Alice, enfant batarde fruit d'une liaison adultère terrible. Alice ne se remettra pas de la mort de Michele, ravagée par le sentiment de culpabilité jusqu' à devenir frigide et retourner se masturber longuement sur les lieux de sa mort 8) 8) ou se donner ferocement à son père devant son fiancé 8) .
Obsessions, inceste, transfert de personnalité et sanglant dénouement, La oedipus Orca est une suite particulièrement sordide et tragique, malsaine où cette fois Visconti n'hesitera pas à montrer le glauque ds tte sa perversion. Mais cela c pour la semaine prochaine!

Ds le role de Alice, la blonde et toute dodue jeune allemande Rena Rienhaus qui ne cache rien de son intimité, magnifique et troublante sale, perfection d'interprétation à la fois fragile et solide, rebelle et docile, arrogante et angélqiue.
Face à elle, le beau et incontournable Michele Placido excellent comme d'habitude dont on pourra ici admirer avec joie le petit fessier tt ferme, Michele qui sorti de La orca se preparait à être le prof homosexuel et pedophile du sublime Ernesto- sous peu ici même. :wink:

La orca comme sa suite, magnifiques drames à l'italienne, est un film terriblement intelligent et indispensable sur les étagères des amoureux de glauque tragique et d'adolescente devergondée.

Et un torchage de cul en live ca vaut le coup!! :lol: :lol: :lol:


Le corbeau qui ne s'essuie jamais le croupion en public!!
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Message par eric draven » mar. avr. 05, 2005 9:16 pm

affichettes de La orca:

Image

ou plus sobre et discret, Michele placido..

Image

Uniquement dispo en VHS chez GVR ou Magnum 3B en Italie
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Message par eric draven » mer. avr. 06, 2005 9:19 pm

Il existe aussi une edition AVO mais qui elle serait censurée de qques plans, viens je d'apprendre!
Mefiance donc.. :?

Je vais peut etre récupérer sous peu une interview d'Eriprando revelant de bien curieuses choses sur le tournage du film... des choses hmmmmm.. :? des que je l'ai en main, petite review croustillante! :wink:
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Message par igorfx » sam. nov. 24, 2007 8:36 pm

très bon film comme souligné par Eric Draven, j'ai vu une copie moyenne d'une version doublée en anglais... malgré le peu de moyens, ce huis-clos est très prenant et bien emmené par des acteurs souvent habitués aux second rôles (on reconnaît d'ailleurs un des acteurs du dernier train de la nuit)...

Et les séances de torchages ont lieu avec du papier journal ! à la dure !

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san
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Re: La Orca- Eriprando Visconti- 1976 ( TeenXploitation)

Message par san » dim. mai 27, 2012 10:27 pm

Enfin vu le film... :) Rena Niehaus est fabuleuse! !!!Je pensais le film beaucoup plus malsain, mais en l'état c'est déjà du tout bon! !!Hâte de voir la suite! ! ! !

La belle alice se fait enlever rapidement en début de métrage (dans un camion), et le film se déroule en huis-clos.
Je n'ai pas trop compris le rêve de Michele sur le voilier... :lol:

manuma
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Re: La Orca - Eriprando Visconti (1976)

Message par manuma » dim. déc. 09, 2012 1:04 pm

S’appropriant un sujet bien en phase avec l’actualité de l’Italie des années 70, Visconti ménage d’une certaine façon opportunément la chèvre et le chou dans cette histoire de kidnapping, cédant d’un côté à toutes les facilités offertes par ce type de situations, mais le traitant d’un autre avec une rigueur assez surprenante. On sort par exemple rarement du repaire des kidnappeurs une fois l’enlèvement opéré, les informations sur le background des ravisseurs et de la victime, ainsi que l’identité de leurs commanditaires, sont notamment distillées avec une inattendue parcimonie … sans que l’on sache toutefois toujours très bien s’il faut imputer ces zones d’ombre, cet aspect épuré à un choix délibéré d’écriture ou simplement à du laisser-aller de la part des scénaristes.

Moins discutables comme atouts sont l’interprétation des plus méritante du couple d’acteur vedette, certaines séquence réclamant d’eux une notable implication physique, et l’habile exploitation d’extérieurs naturels, dans la meilleure tradition du cinéma italien d’après-guerre.

A mi-chemin entre le mélo sordide et le thriller de type « dossier de société », entre l’œuvre à prétentions « auteuriste » et l’exploitation pure et dure, un film globalement captivant si certainement ultra racoleur.

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JHBrennan
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Re: La Orca - Eriprando Visconti (1976)

Message par JHBrennan » lun. déc. 10, 2012 8:36 pm

Un réalisateur assez méconnu dans le ciné italien, par ailleurs neveu de Luchino Visconti. Il a notamment fait un film de nunsploitation (traité de manière plutôt sérieuse pour un film d'exploitation) :
"La monaca di Monza".

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