Un bourgeois dans la cinquantaine avancée désire ardemment une jeune demoiselle aux manières particulièrement aguichantes à son égard. Celle-ci ne se laisse tout simplement pas prendre, mais lui sussure sans arrêts qu'il "faut attendre" et qu'elle l'aime comme elle n'a jamais aimé. D'un caractère particulièrement instable, elle le torture durant cette heure et demi changeant sans cesse de visage...au sens propre et au sens figuré.
Durant tout ce film, j'ai souffert avec Mathieu (Fernando Rey) qui ne peut assouvir sa passion sur Conchita jouée par deux actrices dont Carole Bouquet et Angela Monila. Un film particulièrement cruel et puissant qui souligne le terrible pouvoir de séduction de la femme et le caractère pathétique de l'homme charmé. De ce fait, Bunuel donne une merveilleuse démonstration sur "Comment détruire une personne en quelques étapes". Un film qui fait mal, mais qui est tout simplement fascinant.
Et vous, que pensez-vous de ce film de Bunuel?
Cet obscur objet du désir (Luis Bunuel) 1977
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- Filou
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J'adors également, film très cruel. Le final est un monument d'ambiguité. Je me souviens de la phrase de Carole Bouquet dans le film : "Tu ne m'auras jamais...". J'avais mal pour lui, je ne pouvais m'empêcher de me mettre à sa place. Phrase prononcée également dans Lost Highway par Patricia Arquette. Le DVD édité par Criterion est excellent, dommage pour le prix. Du même Bunuel : El (Tourments) également une (excellente) histoire d'amour torturée.
"Suicides, assassinations, mad bombers, Mafia hitmen, automobile smash-ups: The Death Hour. A great Sunday night show for the whole family. It'd wipe that fuckin' Disney right off the air."
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Bien vu pour le lien avec Lost Highway!Filou a écrit :J'adors également, film très cruel. Le final est un monument d'ambiguité. Je me souviens de la phrase de Carole Bouquet dans le film : "Tu ne m'auras jamais...". J'avais mal pour lui, je ne pouvais m'empêcher de me mettre à sa place. Phrase prononcée également dans Lost Highway par Patricia Arquette. Le DVD édité par Criterion est excellent, dommage pour le prix. Du même Bunuel : El (Tourments) également une (excellente) histoire d'amour torturée.
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Re: Cet obscur objet du désir (Luis Bunuel) 1977
Un bon Buñuel en effet, bien que je sois loin d'être expert sur son œuvre. Le désir inassouvi de Fernando Rey est admirablement retranscrit. On se projette sans mal dans son calvaire et sa déchéance, cette relation qui va de plus en plus loin, où chaque point de rupture est plus douloureux que le précédent, mais dans laquelle on replonge, encore et encore, inexorablement. Qui plus est, le film a bien des choses à offrir, avec notamment le discours sur les classes sociales, habilement distillé en toile de fond de cette "histoire d'amour". J'avoue ne pas avoir totalement saisi le sens de la scène finale par contre Mais bon, un film qui doit sans mal supporter plusieurs visions de toute façon, tant son sujet parait inépuisable. Une belle conclusion en tout cas pour la filmographie d'un très grand du 7e art.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Re: Cet obscur objet du désir (Luis Bunuel) 1977
Sortie Blu-Ray UK prévue pour le 3 septembre :
http://www.blu-ray.com/movies/That-Obsc ... ray/44832/
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Re: Cet obscur objet du désir (Luis Bunuel) 1977
Un très bon Bunuel, sur un de ses sujets favoris : les mécaniques contraires de la pulsion érotique et de la frustration, les jeux de domination et de manipulation qu'ils appellent. Carole Bouquet dans ses premières années est une surface assez inexpressive, mais Fernando Rey est magistral, l'incarnation du mâle Bunuelien à son sommet. Pas le meilleur Bunuel (la concurrence est dure !), mais un très bon...