Memoires d'une Fripouille - George Sanders (1960)

[Superwonderscope]

A la demande de DPG, un focus sur l'excellente (auto)bio de George Sanders dont la traduction française est sortie aux PUF en 2004. A noter que la première version sortit en 1960 et que plusieurs années après, Tony Thomas y ajouta un prologue et un epilogue pour les années 1960-1972. (titre vo : memoirs of a professional cad)

La traduction donne toujours l'impression d'entendre et de voir George Sanders dans le Eve de Mankiewicz : suave et vachard.

Sur les journalistes et les parasites d'Hollywood, il n'est pas avare en vacheries et en bons mots. le récit est court : Sanders a le verbe perçant mais qui fait toujours mouche en peu de mots. Anecdotes assez riches en couleurs locales (le tournage de Salomon and Sheba avec les cinq assistants de Yul brynner dont personne ne sut à quoi ils servaient!), Good Times de Friedkin "probablement le film le plus grotesque dans lequel" Sanders a joué,... ou encore Bluebeard's ten Honeymoon, que Sanders signa lorsqu'il vit au générique Wilder, Monroe et Mansfield. ne sachant qui était Corinne Calvet, et avouant ne pas regarder le box office, il ne s'est jamais douté qu'il s'agissait en fait du frère de Billy Wilder et que les actrices étaient Violet (et non pas Jayne) Mansfield et Elisabteh (et non pas Marylin) Monroe. il réalisa qu'il se retrouva dans un futur navet et il le décrit avec beaucoup de verve. mais tout en respectant celles et ceux qui font le metier.
Des passages émouvants, aussi, avec la mort de Tyrone Power dont il fut le presque témoin (et on le sent affecté par cela) Mais on sent au travers du livre homme assez fatigué de cette vie factice et dont l'intéret semblait vraiment ailleurs.

NB : la version américaine du bouquin semble contenir un booklet d'une quinzaine de photos NB absentes dans l'édition française sortie en 2004.

Le bouquin est assez drôle, curieusement bien écrit, toujours intéressant et ne cherchant jamais à embellir le bonhomme. Le récit se concentre sur sa vie adulte, ne s'attardant pas sur ses origines (St petersbourg et l'Angleterre pour son education). Et un témoignage assez précieux sur un temps du cinéma aujourd'hui révolu. Bref, vivement recommandé!

[DPG]

Merci bp pr la presentation du bouquin !

D'après ce que tu en dis, ça semble correspondre pile poil à ce que je pensais, je vais donc essayer d'enfin me le procurer, depuis le tps que j'y pense !

J'aime bp cette citation de Noel Coward parlant de Sanders, il en disait : "Il possède plus de talents que n'importe lequel d'entre nous mais il n'en fait rien."

Ca, plus le mot qu'il a laissé en se suicidant (ci dessous) me semblent un résumé assez tranchant mais réaliste de ce que pouvait être cet homme comme on en voit plus ...

« Je m’en vais parce que je m’ennuie. Je sens que j’ai vécu suffisamment longtemps. Je vous abandonne à vos soucis dans cette charmante fosse d’aisances. »

[romain2]

j'ai hésité plusieurs fois à me le prendre.
Y a t'il des passages sur john ford, avec qui il a au moins tourné "4 men and a prayer" (pas le meilleur ford soit dis en passant).