Edgar Freemantle est architecte mais jour, sur un chantier, l'homme a un accident et doit sa survie à un miraculeux coup de chance. Il perd cependant un bras et bon nombre de ses facultés physiques. Sa dégradations entraine bien vite le capotage de son mariage et l'homme part donc s'isoler sur une petite île du nom de Duma. Là, il se sent comme stimulé et entreprend de se mettre à la peinture. L'homme fait des progrès étonnant et devient un véritable artiste. L'île l'inspire, le pousse à peindre et semble même lui dicter ce qu'il doit peindre. Peu à peu, les toiles d'Edgar semblent divinatoire et c'est ainsi qu'il apprend la liaison de son ex-épouse avec deux de ses anciens amis. Plus fort encore, Edgar semble pouvoir impacter la réalité grâce à sa peinture... Et si c'était là le but de l'entité qui semble hanter Duma ?
A deux ou trois exceptions prés, je crois avoir lu tous les livres du Maitre de l'horreur. Difficile donc de passer à côté de son dernier qui m'a accompagné durant mes vacances. Dôté d'un sujet intriguant et prometteur, Duma Key est agréable à lire et se gobe assez rapidement (640 pages cependant).
Pourtant, bien vite, le sentiment de lourdeur s'installe. King fait toujours preuve d'un sens du détail étonnant et aime à ancrer son travail dans une réalité concrète mais avec ce roman, l'alchimie semble moins efficace. Tout d'abord parce que l'intrigue ne fait que s'intaller durant les deux premiers tiers du bouquin et ne décolle réellement que sur les 200 dernières pages. Les 450 premières sont donc un poil longuettes. On a là une belle galerie de personnages mais peut être y en a t'il trop justement. King s'attache à chacun d'eux et la toile des protagoniste s'éternise peut être un peu. Certain sont par ailleurs un trop "typés" à mon sens, notamment Wireman qui cumule le fait de parler de lui à la troisième personne en plus d'user d'expressions hispaniques.
Malgré cela, la lecture se fait sans déplaisir mais King peine à rendre son héros et son don pour la peinture "crédible". King a pour habitude de maitriser les sujets dont il parle mais ses connaissances en peinture sont à l'évidence très limitées. Dali et puis c'est tout ! Et en quelques semaines, le héros réalisera des oeuvres rivalisant presque avec cette unique référence ! Un peu dur à gober...
Dans son troisième tiers, le roman s'envole et de nombreuses idées balancer précédemment prennent un sens. Les choses s'expliquent, le puzzle prend forme et King fait preuve d'une belle maitrise. Dans Duma Key, l'écrivain évoque encore une fois les traumatismes de l'enfance et la dernière portion du bouquin s'en sert de base solide. Voilà une chose que King connait et maitrise à la perfection.
Au final, Duma Key reste un roman agréable mais il ne deviendra pas un incontournable. Je dirai même qu'il s'agit là d'un King mineur car malheureusement entâché par quelques fausses notes, comme celles signalées précédemment...
Nota : Truc étrange dans le bouquin Albin Michel, certaines marques (et notamment celles qui existent en France comme "Memorex") sont écrites en gras et en gros !
C'est quoi ce bordel ? J'hallucine de voir qu'on profite du travail d'un auteur pour faire ouvertement de la pub ! Très bizarre...