Dénommé Métal Hurlant clairement en référence au magazine de BD français, ce livre de Valerio Evangelisti est en fait un recueil de nouvelles dont chaque titre évoque un groupe de Métal fameux.
La première nouvelle "Venom" croise deux intrigues. La première met en scène Nicolas Eymerich, personnage le plus fameux créé par cet écrivain, un inquisiteur sadique commettant ses méfaits dans l'Europe renaissante, et qui ici enquête sur un complot impliquant une épidémie étrange ; même sujet qu'on retrouve dans le récit de SF ultraviolent qui recoupe le cours de ce récit. En fait, ces deux textes s'inspirent de l'épidémie du SIDA, la première la projetant dans le passé, la seconde dans le futur.
"Pantera" est le premier des trois récits d'Evangelisti à mettre en scène le pistolero expert en vaudou Pantera, qui oeuvre ici dans un village maudit, à l'ambiance très "Django". "Sepultura" dépeint une mémorable prison secrète d'amérique du sud dans laquelle la superglue est utilisée à des fins militaro sécuritaires. Enfin, "Metallica", un texte d'anticipation, décrit une guerre brutale dans le bayou entre suprématistes blancs inspirés par le Ku Klux Klan et extrémistes noirs descendants des Black Panthers.
Un recueil de nouvelles très bien écrites et traduites, avec le regard toujours hyper noir d'Evangelisti, à l'humour très grinçant, avec un panachage de genres qui marche très bien. Une excellente première approche de l'oeuvre de cet écrivain italien. Lu dans l'édition Rivages parues en 2001, épuisée, pas rééditée depuis, mais se trouvant d'occasion à des prix décents.