Manolito goes... Marvel Masterworks !

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Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » lun. déc. 25, 2017 8:55 pm

Abonné à l'application Marvel Unlimited, j'ai eu l'occasion de relire des classiques, en suivant l'ordre des rééditions de la série d'anthologies "Marvel Masterworks" publiée de 1987 à nos jours... Voici quelques avis sur ces lectures...

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Marvel Masterworks #1 "The Amazing Spider-Man: Vol. 1" 1962-64, Amazing Fantasy #15 and The Amazing Spider-Man #1-10

A tout tisseur, tour honneur, on commence par le super-héros historiquement le plus populaire créé par Marvel, avec la naissance et les premières aventures de Spider Man sous la plume inspirée de Stan Lee et avec le graphisme magistrale de Steve Ditko.

Magistral par la création de la silhouette mythique et irremplaçable de Spider-Man fixée dès sa première aventure. Magistral dans la création réussie de ses premiers adversaires tous mémorables et étonnants dès leurs premières apparitions : le Vautour, l'Homme Sable, Dr. Octopus, le Lézard, Electro.

Les auteurs se permettent quelques rencontres avec l'univers des Quatre Fantastiques (par le biais de Fatalis et de la Torche), mais globalement, Spidey a son univers bien à lui. L'exploration de sa psychologie d'adolescent et de ses multiples tracas quotidiens rend ses aventures expérimentales pour l'époque. Stan Lee et Ditko se posent des défis et repoussent toujours plus loin l'alchimie entre aventures de détective/super-héros et fond psycho-social, aspirant au réalisme et rendant Peter Parker si attachant.

La virtuosité de Ditko est aussi dans la description des corps et de l'action, des poses dynamiques et mythiques composant avec assurance le langage gestuel immédiatement identifiable de l'Homme Araignée. Carton plein, un grand classique ! 8/10

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Marvel Masterworks #2 "The Fantastic Four: Vol. 1" 1961-63, The Fantastic Four #1-10

L'acte de naissance de l'Âge d'Argent du comics américain période Marvel. Ayant encore un pied dans les souvenirs de la science-fiction des années cinquante, Stan Lee et Jack Kirby créent une équipe de quatre astronautes qui, sous l'influence des rayons Gamma, deviennent des mutants. Ils vont mettre leurs pouvoirs au service du Bien.

Si Spidey louche vers les souvenirs des histoires de détectives et de vengeurs urbains, luttant contre des méchants gangsters et autres incorrigibles repris de justice, les Quatre Fantastiques ont des histoires plus tournées vers la science-fiction et l'étrange. Par le biais des recherches de Mr. Fantastic, mais aussi au travers des inventions de leur adversaire déjà récurrent, le Dr. Fatalis.

Dans ces premières aventures, on croise souvent Namor, le Prince des Mers, création Marvel des années quarante faisant ici son royal retour - d'autant plus qu'il convoite la Femme Invisible, laquelle n'est pas insensible à sa prestance. L'insolite a sa place dans ces aventures avec le Puppet Master, méchant pour le moins très étrange. La créativité de Kirby, son imagination inépuisable, sont au top. Classique aussi ! 8/10

Marvel Masterworks #3 "The X-Men: Vol. 1" 1963-65, The X-Men #1-10

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Toujours sous l'égide de Kirby et de Lee, nous voyons naître en 1963 les X Men.

Conscient qu'il y a une demande pour des comics au contenu éditorial plus évolué, plus adulte, ils mettent en place une équipe de super-héros enfants des années Kennedy et de la périodes des Droits Civiques. Dès le départ, la question de la différence, voire du racisme, est posée pour les X-Men, en particulier dans la confrontation idéologique entre le Professeur Xavier et Magnéto, affrontement récurrent dans ces aventures qu'on peut mettre en parallèle avec celle de Martin Luther King et Malcom... X !

On met en place cette académie de mutants et ses entraînements particuliers. Certes, on repère un décalquage de certains traits des Quatre Fantastiques (La bête est une Chose plus distinguée, Jean Grey renvoie à la Femme invisible, Cyclope à Mr. Fantastic en leader coincé, le juvénile Iceberg à la Torche), certaines séquences d'action font un peu trop exercice de gymnastique, la rencontre avec Namor n'est pas mémorable. Mais quelque chose de fort se met en place, c'est certain. 7/10

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Marvel Masterworks #4 "The Avengers: Vol. 1" 1963-64, The Avengers #1-10

Kirby et Lee remettent le couvert la même année. Mais au lieu de créer une équipe de super-héros de toute pièce, comme les Quatre Fantastiques ou les X-men, ils composent une équipe de super-héros préexistants, rien de moins qu'Iron Man, Thor, Hulk, ainsi que Antman et la Guêpe. On recycle quelques adversaires comme Loki ou Namor. Mais surtout, on décongèle et on fait revenir en action le Captain America, héros rétro de l'Âge d'Or qui démarre une nouvelle carrière fondamentale.

Parmi les super-héros surpuissants comme Thor ou Hulk, il est physiquement le moins impressionnant. Mais sa force mentale et sa rectitude morale en font le leader né des Avengers ! Derrière cette bonne idée, la série a du mal à imposer des méchants à la hauteur des héros. Le comte Zemo, adversaire du capitaine America est récurrent, mais nous rencontrons aussi un baroque peuple de lave, Kang le conquérant et des Asgardiens malfaisants classiques comme l'Enchanteresse. 7/10

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Marvel Masterworks #5 "The Amazing Spider-Man: Vol. 2" 1964, The Amazing Spider-Man #11-19 and Annual #1

La série Spider-Man continue sur sa superbe lancée avec une nouvelle bordée de méchants impressionnants. Le docteur Octopus sévit à nouveau dans une aventure sur deux volumes où il démasque Spider-man (ce ne sera pas la dernière fois que ça arrive !), le Bouffon Vert fait son apparition, et revient à plusieurs reprises, s'imposant comme une valeur très sûre dans l'univers du tisseur.

Spidey côtoie la Torche pour une rivalité/complicité récurrente, opposant John Storm, super-héros agissant à visage découvert, séducteur et arrogant, presque une pop star, à un Spidey oeuvrant seul et dans l'ombre.

Quelques nouveaux méchants appelés à des belles carrières font leur apparition dans des épisodes marquants : Mystério le manipulateur (spécialiste des effets spéciaux de cinéma à la ville !) par exemple. Le brutal Scorpion aussi, un dur à cuir sans pitié, ou Kraven, chasseur zaroffien qui apporte une touche d'exotisme et d'étrangeté. Spidey se confronte aussi à des méchants tocards comme les Evil Enforcers, mais c'est bien minoritaire face à la qualité de la continuation des aventures magistrales du tisseur.

Le tout est couronné par le superbe premier numéro "Annual", acte de naissance des sinister six (alliance de méchants récurrents tels que Octopus, le vautour, l'homme-sable...), où Lee et Ditko font feu de tout bois pour offrir une vraie superproduction à leurs lecteurs ! 9/10

A SUIVRE...

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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » lun. déc. 25, 2017 10:23 pm

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Marvel Masterworks #6 "The Fantastic Four: Vol. 2", 1963, The Fantastic Four #11-20 and Annual #1

"Masterworks", le mot n'est pas usurpé pour ces aventures du Quatre Fantastiques !

La formule est désormais rodée, Lee et Kirby ne se mettent aucun frein pour inventer des histoires de SF toujours plus créatives et délirantes. La rencontre bizarre avec l'Homme Impossible, aux forts relents de Quatrième dimension, met la barre haute. La confrontation avec Hulk (en particulier contre la Chose) tient ses promesses explosives. Nous rencontrons le Fantôme Rouge dans un épisode de propagande "Guerre Froide" : le méchant étant un savant qui soumet avec des singes cobayes à des rayons Gammas pour apporter aux Communistes une équipe capable de vaincre les Quatre Fantastiques !

Nous croisons Superskrull (les Skrull, extraterrestres capables d'imiter les pouvoirs des Fantastiques seront des adversaires fréquents de cette équipe), à nouveau Fatalis, et même un de ses descendants dans une histoire de voyage dans le temps bien folle, nous renvoyant au temps des pharaons !

Graphisme magistral, inventions complètement folles, méchants brillants... Du classique, couronné par un magistral premier "Annual" mettant en vedette Namor et son peuple sous-marin. 8/10

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Marvel Masterworks #7 "The X-Men: Vol. 2", The X-Men #11-21, 1965-66

Après une petite période de rodage, les X-men historiques passent à la vitesse supérieure, avec deux aventures ambitieuses. Tout d'abord celle liée au Bélier, sur deux volumes, frère colérique et jaloux de Xavier. Et surtout le cycle des Sentinelles, aventure passionnante d'une science-fiction adulte et politique, où les X-men affrontent des machines vouées à l'extermination et à la destruction. Superbe ! Magnéto fait aussi un retour en force, face à des X-men vulnérables. Tout ça est vraiment très bon ! 8/10

Marvel Masterworks #8 "The Incredible Hulk: Vol. 1", The Incredible Hulk #1-6, 1962-63

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La naissance de Hulk s'est faite dans la douleur. Partant de la bonne idée d'un savant atomiste irradié lors d'un test nucléaire, qui se transforme en un mutant sauvage, Lee et Kirby s'oriente d'abord vers l'horreur.

Hulk adopte la silhouette d'une Créature de Frankenstein quasi-karloffienne. Ses mésaventures rappellent "Dr. Jekyll et Mr. Hyde", mais "Le Loup-garou", puisqu'à un moment il se transforme en Hulk la nuit et redevient Banner le jour.

En fait, ça tâtonne sévère du côté de Marvel qui cherche à trouver un équilibre entre histoire d'horreur des années cinquante, du genre EC Comics, et la SF super-héroïque en train de se mettre en place du côté des Quatre Fantastiques.

Le premier numéro est un classique se partageant entre les origines mémorables de Hulk et une aventure de propagande anticommuniste mettant en scène la Gargouille, méchant soviétique bien délirant. Les aventures suivantes nous montrent des auteurs hésitants, changeant de ton et de formule, avec un Hulk plus ou moins intelligent, plus ou moins capable de parler, affrontant extraterrestres et méchants en tous genres.

Le comble de la folie scénaristique nous montre Hulk se déguiser en Yéti, au moyen d'un costume en fourrures fabriqué sur mesure, pour effrayer de superstitieux soldats asiatiques (et communistes bien sûr !). L'aventure Hulk s'arrête temporairement au bout de 6 épisodes, faute d'avoir convaincue. Mais il reviendra rapidement, plus fort que jamais. HULK SMASH ! 7/10

Marvel Masterworks #9 "The Avengers: Vol. 2", 1964-65, The Avengers #11-20

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Les Vengeurs continuent leur alliance, concurrente de la Justice League de DC Comics, pour des aventures ou de nouveau la puissance des héros laisse peu de chance à des méchants pas toujours convaincants.

Ce sont les super-héros relativement mineurs comme Captain America, la Guêpe ou Antman qui paradoxalement intéressent le plus. Au milieu de ce volume, Lee décide de casser la formule en lançant une nouvelle équipe de Vengeurs, plus fragile, menée par le Capitaine América, accompagné de méchants en reconversion vers le Bien (la Sorcière Rouge et Vif Argent échappés des X Men, ou Oeil de Faucon).

Cela relance bien l'intérêt de la série. S'en suivent des conflits personnels intéressants, les méchants ne paraissent pas vaincus d'avance comme ils pouvaient l'être face à des Thor ou des Hulk. Hawkeye est jaloux du leadership du Captaine America, alors que ce dernier doute, toujours torturé par le souvenir de la mort de son loyal ami Bucky durant la seconde guerre mondiale. 7/10

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Marvel Masterworks #10 "The Amazing Spider-Man: Vol. 3", 1965, The Amazing Spider-Man #20-30 and Annual #2

Les aventures du tisseur se poursuivent, pour Spider-Man, parfois confronté à des méchants peu mémorables (les Masters of Menace, le Chat), mais vit aussi des aventures intéressantes, approfondissant le personnage (il va consulter un psychiatre comme la folie le guette), donnant un rôle important à nouveau au Bouffon Vert qui tente de s'imposer comme un leader de la pègre, Spidey affronte un robot à la solde de J. Jonah Jameson...

Le développement de la personnalité de Peter Parker reste le socle de cette série et est de plus en plus développé.

L'Annual numéro 2 propose une histoire intéressante où Spider Man côtoie le Docteur Strange et son univers mystique. Mais cet annual étant constitué en partie de rééditions d'aventures déjà publiées, son contenu reste un peu décevant... 7/10

A SUIVRE

Manolito
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » lun. déc. 25, 2017 11:32 pm

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Les Masterworks s'aventurent dans les années soixante-dix et frappent fort d'emblée, avec un cycle magistral, celui que Chris Claremont dédié aux X-Men. Il crée une nouvelle équipe de héros, seuls subsistant Cyclope et Jean Grey.

La série n'a pas peur d'aller dans les surprises (un héros meurt dès la troisième aventure, un autre quitte l'équipe brutalement), et trouve un très bon équilibre entre l'action et l'émotion, le développement des personnages et la synergie de l'équipe. Le drame et le pathétique sont souvent présents, comme lorsque Cyclope affronte son frère Havoc.

Les sentinelles font leur comeback et propulsent les X Men dans l'univers du Space Opera de manière totalement inattendue. Un combat entre anciens et nouveaux X Men est même orchestré ! Difficile de découper ce cycle en épisodes tant tout se suit et s'imbrique avec un parfait naturel, servi par un graphisme d'un dynamisme et d'une fluidité sans faille, spectaculaire. Chef-d'oeuvre, clairement ! 9/10

Marvel Masterworks #12 "The Uncanny X-Men: Vol. 2" 1976-78, The X-Men #101-110

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Le grand huit émotionnel continue avec la suite du cycle Claremont qui commence très fort avec un des rebondissements peut-être le plus fameux des comics Marvel : la naissance de Phoenix, qui nous emmène ensuite faire un peu de tourisme en Irlande.

Reviennent alors de vieilles connaissances comme le Bélier qui fait passer un sale quart d'heure aux nouveaux X Men, tout comme Magnéto pour un inévitable come back. Le professeur x est confronté à son double maléfique, les X-Men partent dans des aventures outre-dimensionnelle dans un esprit très galactique. Tout ça est vraiment très bon ! 8/10

Marvel Masterworks #13 "The Fantastic Four: Vol. 3" 1963-64, The Fantastic Four #21-30

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Retour aux golden sixties... Les Quatre Fantastiques continuent leurs aventures trépidantes et fantastiques, avec quelques épisodes isolée pour le moins marquants, comme l'affrontement contre un Hatemonger à l'identité surprenante, ou contre un extraterrestre enfantin aux pouvoirs pourtant hyper-destructeurs, dont le dénouement a à nouveau un parfum de Twilight Zone.

Les méchants classiques de la série font leurs retours, les Fatalis, les Hulk, Namor, la Taupe, tandis que s'organisent des crossover réussis avec les X-men première génération et même les Avengers. Du grand Marvel, même si les méchants reviennent, c'est toujours pour des aventures encore plus étonnantes ! 8/10

Marvel Masterworks #14 "Captain America: Vol. 1" 1964-66, Tales of Suspense #59-81

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Ressuscité dans les Avengers, le Captain America partage "Tales of Suspense" avec Iron Man à partir de 1964, sous la férule de Lee et Kirby, ses créateurs des années quarante. La série se cherche un peu, les premiers épisodes se déroulent durant la seconde guerre mondiale, puis on passe sans crier gare à un bel épisode de propagande nous montrant le Captain America prendre part à la guerre du Vietnam au gré d'une aventure bien raciste. Puis, on retourne aux origines du Captain, et on repart dans des aventures rétro - réussies - avec Bucky et Crâne Rouge (dont nous apprenons les origines dans un épisode qui vaut à lui seul le détour !) ! Des aventures assez courtes, mais tout de même bondissantes et soignées, servie de main de maestro par un Kirby très en forme. Ne boudons pas notre plaisir ! 8/10

Marvel Masterworks #15 "The Silver Surfer: Vol. 1" 1968-69, Silver Surfer stories from The Silver Surfer #1-6 and Silver Surfer story from Fantastic Four Annual #5

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En 1968, en pleine explosion de la contre-culture, l'affaire est entendue : le BD et les comics, ainsi que la science-fiction, ne sont pas que des lectures enfantines et méritent une étude attentive ainsi que des auteurs ambitieux. Stan Lee et John Buscema créent alors une série très qui vise haut, mettant en scène le Surfer d'Argent, héraut de Galactus renégat, qui se rend sur Terre tel un nouveau messie et s'y voit fort mal reçu malgré toutes ses bonnes intentions - cela rappelle Namor l'incompris par certains côtés.

Les épisodes sont longs (plus de 40 pages), la mise en forme chiadée, le personnage nettement christique, les intentions se veulent philosophiques.

Outre le dévoreur de planètes, le Surfer rencontre ainsi Mephisto en personne qui le soumet à toute une série de tentations, tel un Christ dans le désert, pour un épisode mythique. Des aventures sérieuses donc, très sérieuses, peut-être un peu trop même, la prétention et le larmoyant ne sont pas toujours évitées. Néanmoins, les aventures du surfer spatial au grand amour perdu restent un pilier solide de la galaxie Marvel. 7/10

A SUIVRE...

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Machet
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Machet » lun. déc. 25, 2017 11:45 pm

Merci Manolito pour cette « revue de comics ». Bien intéressante.
J’avais lu l’intégrale du Surfer d’argent il y a une quinzaine d’années, je les avais dévorés. Romantisme, tragédie et philosophie sont au coeur de ce récit Shakespearien.
Bien malin et talentueux celui qui arrivera à l’adapter sur grand écran (Malick de la période « Thin red line » aurait pu... mais pas celui d’aujourd’hui).
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne

Manolito
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » mar. déc. 26, 2017 12:34 am

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Marvel Masterworks #16 "The Amazing Spider-Man: Vol. 4" 1965-66, The Amazing Spider-Man #31-40

Les aventures de Spidey continuent, et Lee et Ditko montrent encore une envie d'expérimenter. Par exemple avec un épisode entier sans action, juste dédié aux soucis personnels de Peter Parker. Ou par le biais d'une aventure sous-marine qui manque d'être fatale à Spidey.

On sent cependant la fin d'un cycle, avec des méchants pas très excitants (le Meteor, the Molten Man quoique ce dernier entraîne Spidey dans un univers Noir pas inintéressant). La virtuosité de Ditko est toujours de mise, avec des planches d'action admirable, mais la répétition, la lassitude se font sentir pour le lecteur.

Après un dernier épisode inhabituel et culotté (Spidey affronte un catcheur tocard qui perd les pédales sur un tournage de film de science-fiction), Ditko passe le relais à Johnny Romita qui va relancer la série, avec un graphisme différent, plus fluide. Et qui va en particulier apporter un nouveau regard sur les ennemis de Spidey, en commençant par le Bouffon Vert dans deux épisodes très réussis. 7/10

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Marvel Masterworks #17 "Daredevil: Vol. 1" 1964-65, Daredevil #1-11

Alors que le succès de Spider-man bat son plein, Lee lance un nouveau super-héros dans la veine Détective, urbaine, avec Daredevil. Fils d'un boxeur tué car il a refusé de s'allonger dans un combat truqué (souvenir de "Nous avons gagné ce soir" ?), Daredevil est un super-héros aveugle ce qui permet d'offrir des développements personnels intéressants, assez adultes, attachants.

Pourtant, à l'évidence, la série a du mal à démarrer. Les illustrateurs se succèdent sur quelques numéros sans trouver le bon ton, les pages d'action rappellent beaucoup celles de Spidey, A quelques exception près, le ton nocturne, gothique et Noir appelé à identifier la série ne passe pas encore bien. Daredevil affronte des adversaires de Spidey (Electro), parfois pas glorieux (the fellowship of fear), voire surréalistes (le matador !). La première rencontre avec le Hibou, vivant dans un château surplombant l'Hudson, promet pour l'avenir, mais les premières aventures de Daredevil ne parviennent pas totalement à convaincre. Même si à la fin, le graphisme fluide de Wally Wood met bien en place certains fondamentaux du personnages. 6/10

Marvel Masterworks #18 "The Mighty Thor: Vol. 1" 1962-64, Thor and Tales from Asgard stories from Journey Into Mystery #83-100

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Après un épisode fondateur mythique où Larry Lieber (frère de Stan Lee), Stan Lee et Jack Kirby créent Thor et son alter ego humain Dr. Blake (complètement évacué des films celui-là...) et les confrontent des aliens de pierre, pourvus d'un de ces looks fous dont Kirby a le secret, la série de Thor va elle aussi errer un peu. Elle passe de dessinateur en dessinateur avec des résultats variables, voire mauvais. Dans un épisode de propagande grotesque, Thor se frotte à l'Exécuteur, un clone à peine déguisé de Fidel Castro ! Ou il se retrouve emprisonné par les Russes avec des savants américains kidnappés !

Les épisodes les plus réussis du cycle sont certainement ceux mettant en scène Loki, incurable menteur et vilain, ayant toujours un mauvais tour dans son sac. On sera plus réservés sur les épisodes où Thor affronte des gangsters, une flotte d'Ovnis, ou un mutant radioactif communiste (encore !).

Un recueil inégal donc, mais rattrapé par les "Tales of Asgard" qui l'accompagnent, aventures mythologiques de la jeunesse de Thor en Asgard, illustrées avec génie par un Kirby en état de grâce : à elles seules, elles valent la lecture de ce volume. 7/10

Voilà, j'en suis là, mais je repasserai ici quand j'avancerai dans mes lectures...

A SUIVRE DONC... :)

Manolito
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » mer. déc. 27, 2017 8:45 am

Bon, comme me l'a gentiment fait remarquer Savoy1, j'ai écrit Steve Ditko avec une faute d'orthographe dans tous les textes sur les Spidey... :( :D Maintenant, c'est corrigé...

Comme quoi, pour ceux qui s'attendent à de l'expertise sur ce forum (cf le message d'Omega sur le dernier Star Wars), il faudra repasser... :D

En même temps, je n'ai aucune prétention à l'expertise dans le domaine du comics, vraiment pas du tout ! La meilleure façon pour apprendre sur un sujet, c'est d'ailleurs de scribouiller quelques lignes de temps en temps dessus, quitte à écrire des petites bêtises parfois... :)

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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » jeu. déc. 28, 2017 8:58 pm

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Marvel Masterworks #19 "The Silver Surfer: Vol. 2" 1969-70, Silver Surfer #7-18

Ce second - et dernier - volume dédié au Surfeur d'Argent dans la collection Marvel Masterworks nous montre cette série basculer de façon marquée vers l'horreur, et même l'horreur gothique puisque, dans le premier numéro du recueil, le héraut déchu affronte le professeur Frankenstein, ou plutôt son descendant, qui loge toujours dans un château rétro, entouré de villageois peureux et d"un assistant bossu. Nous avons même le droit à quelques images d'une créature purement Karloffienne !

Ce Frankenstein crée un double négatif du Surfeur, dénué de la compassion et de l'amour universel caractéristiques du personnage... Un bon épisode, c'est certain, mais c'est aussi le dernier de la série à être publié en format "géant" (40 pages en une seule livraison tous les deux mois), laquelle reprend à partir du numéro suivant un format plus classique de 20 pages livrées tous les mois. Le Silver Surfer rentre dans le rang...

Les deux livraisons suivantes continuent dans la veine de l'épouvante, le surfeur étant confronté au Hollandais Volant ramené d'entre les morts par le malfaisant Mephisto. Lyrique, théâtral, voire stylé Opéra, un épisode au graphisme époustouflant, John Buscema étant totalement inspiré par cet épisode où le héros affronte un galion hanté flottant au-dessus de New York.

Puis nous avons encore une aventure étalée sur deux épisodes, où le Surfeur rencontre et aide des guérilleros martyrisés par un tyran sanguinaire en Amérique du Sud. Parallèlement, Shalla-Bal, la fiancée de Norrin Radd avant son changement en héraut de Galactus, et un savant venu de leur planète d'origine, arrivent sur place... Les thèmes classiques des aventures du surfeur sont redéployés, avec cette fois-ci un fond vaguement politique, et une amitié forte du surfeur avec des hommes. Le thème de l'Amour Impossible revient aussi, non sans un certain sentiment de répétition.

Puis, le surfeur abandonne le format des aventures réparties sur deux numéros et, dans les quatre livraisons qui suivent, Marvel tente d'en faire un héros moins autonome, de le rattacher à d'autres séries. Malgré les qualités de ce cycle, son ambition hors du commun, le public ne suit pas totalement.

Une première aventure commence comme une histoire d'horreur et de sorcellerie contemporaine (nous sommes dans les années "Rosemary's Baby") avant de se transformer en confrontation avec l'Abomination, adversaire traditionnel de Hulk. Puis le Surfeur rencontre successivement deux des vedettes de l'Univers Marvel : Spidey, puis la Torche, pour des affrontements aériens au cours desquels Buscema se régale de perspectives vertigineuses et d'un graphisme toujours aussi varié et soigné. Mais on reste dans des classiques épisodes d'affrontements entre gentils, au prétexte de malentendus, rendant le fond des épisodes légers.

La rencontre avec la Torche se finit de façon intéressante cassant un peu le côté chouineur du Surfeur : et si l'Incompris chronique était en fait lui aussi responsable de ne pas comprendre les autres, à force de se poser toujours en victime ?

Dans ce cycle d'aventures courtes (20 pages chacune), le Surfeur croise aussi le "Doomsday Man", en fait un robot ultra-destructeur a priori capable de détruire l'humanité entière, humanité qui l'a créé. Une bonne aventure de SF avec sermon de rigueur sur la folie des hommes...

Dans le dernier épisode signé Buscema (deux fois 20 pages), Méphisto contraint le surfeur a combattre le Shield. Dans ce baroud d'honneur de Buscema, le scénario parvient à rendre cette confrontation intéressante et à tenir un bon suspens. Le dessin est parfois un peu en baisse par rapport aux plus belles planches fournies dans ce cycle, mais c'est une bonne livraison quand même.

En désespoir de cause, Marvel rappelle Jack Kirby (créateur du Surfeur d'Argent en 1966 dans les aventures des Quatre Fantastiques) pour signer un nouvel et dernier épisode. Au revoir le surfeur aussi filiforme qu'un danseur classique, au visage ultra-expressif et tragique ; bonjour le silver surfer bodybuildé évoluant dans un monde d'extraterrestres psychédéliques (celui des Inhumains) et s'avérant plus colérique que pathétique. Un épisode au top du talent de Kirby, un changement de direction brusque qui n'aboutira... sur rien, la saga des aventures mettant le Surfeur d'Argent en vedette s'arrêtant là, au bout de 18 volumes.

Elle reprend plus tard (dans les années 80), mais cette série de 18 volumes mythiques aura été une expérience osée et unique, qui n'a pas rencontré l'accueil public espéré, sans doute, mais qui a marqué l'histoire du comics, joué un rôle significatif dans son passages vers l'âge adulte. Avec sa sinistrose permanente, son ton sermonneur, les aventures du Surfer n'ont peut-être pas été au bout du potentiel du personnage, mais il était clair que John Buscema était dès le départ l'homme de la situation, son talent de dessinateur et de metteur en page côtoyant ici souvent la perfection. 8/10

A SUIVRE...

comte vonkrolock
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par comte vonkrolock » jeu. déc. 28, 2017 9:28 pm

Manolito a écrit :Image

Marvel Masterworks #15 "The Silver Surfer: Vol. 2" 1969-70, Silver Surfer #7-18[/b
Très interessante review, paru en France dans les années 70-80 dans la revu NOVA (Lyonnaise 8) ) éditer par LUG, le Surfer partageais ces aventure avec Richard Rider alias Nova, et Peter Parker, l'Homme Araignée.

L'éditeur Soleil les avait ressorti en 2002 avec plus ou ou moins de bonheur je pense à l'impression de cette horrible n° 0, plusieurs planches étaient de vulgaire photocopie (comme sur certain album des X-men antérieur au années 75-76) ou l'on découvrait les origines du Surfer à travers les récits des 4 Fantastiques (Fantastic Four pour les puristes :D ) ou il était le héraut de Galactus le dévoreur de mondes qui venait sur Terre pour en aspirer toutes énergie.

Sa a été pas mal exploité aussi par d'autres éditeur en grand format ou pocket

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Soleil lui avait dédier 6 Volumes, 5 qui était de cette période John Buscema et Stan Lee
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J'ai jamais pu chopper le 5ème volume (6ème) mais vu qu'il est aussi issu certainement des Fantastiques je regret pas :roll:

Une collection qui était sortie à l'occasion cette année là de la mort de John Buscema le 10 janvier 2002 :cry:

Ces Marvel Masterworks ont quand même plus de gueule (du moins la couverture) que nos éditions Panini en Europe.... :(

Coté impression sa donne quoi ?? Merci dans tous les cas Manolito pour ces très intéressantes critiques :wink:
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » jeu. déc. 28, 2017 9:33 pm

Je les lis sur tablette avec l'application officielle Marvel Unlimited (en anglais seulement, toutefois).

60 € par an pour un accès illimité à des tonnes de comics Marvel. La seule vraie restriction est que les nouveautés ne sont accessibles qu'un an après leur première publication...

C'est un peu plus petit qu'une page de comics, mais c'est quand même très lisible. La qualité est à mon sens toujours très bonne...

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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » dim. déc. 31, 2017 12:53 pm

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Marvel Masterworks #20 "The Invincible Iron Man: Volume 1" 1963-64, Iron Man stories from Tales of Suspense #39-50

Dans l'épisode de sa création, Tony Stark est déjà un millionnaire fabriquant d'armes. Mais, alors qu'il teste une nouvelle invention au Asie, il est capturé par de troupes nord-vietnamiennes et retenu prisonnier par un impitoyable chef de guerre. Aidé par un savant chinois, Stark parvient à construire sa première armure "Iron Man" et à s'échapper.

Créé par Stan Lee, Larry Lieber et Don Heck, Tony Stark est un personnage initialement à mi-chemin entre Howard Hugues et Bruce Wayne. En effet, comme ce dernier, il est un riche héritier (bien que cela ne soit pas établi dans les premières aventures d'Iron Man), il n'a pas de super-pouvoirs réels, sa force provient d'inventions uniquement technologiques et de son costume intimidant.

Mais si Iron Man peut sembler un héros privilégié, Lee, Lieber et Heck prennent soin de lui concevoir une épée de Damoclès tragique. Si Wayne doit survivre avec le traumatisme de la mort violente de ses parents, Stark supporte un éclat d'obus dans sa chair, à quelques millimètres de son coeur, susceptible de le tuer à tout moment, stabilisé uniquement par son armure thoracique qu'il doit porter constamment.

Après cette entrée en matière mémorable et réussie, Iron Man passe dans les mains de Kirby pour quelques épisodes au ton hésitant. Kirby se laisse aller à ses inventions fantastiques à coup d'invasion extraterrestres accompagnée d'un homme des cavernes géant, de réfugiés de l'Atlantide vivant sous Terre et préparant l'invasion de la surface, d'aventures anti-rouge lassantes...

Don Heck revient aux affaires pour un épisode où Iron Man voyage dans le temps et rencontre une Cléopâtre aux yeux bleus (deux mois après la sortie aux USA du film avec Liz Taylor !).

Mais les sixième et septième épisodes, toujours menés par Heck, marquent une vraie réflexion sur le personnage. Marvel ne peut se contenter de l'exploiter comme un super-héros sans vrai fond, sans environnement.

Ses aventures seront désormais orientées nettement vers le monde des grandes entreprises et de l'espionnage. Stark doit mener de front sa double carrière de super-héros sauveur du monde et de chef de grande entreprise, alors même qu'il est diminué par sa blessure insoignable. L'univers d'Iron Man se construit et trouve ainsi sa cohérence, ouvrant sur de nombreuses intrigues potentielles.

Un super-héros isolé (qui n'est pas dans un groupe comme les X Men ou les 4 fantastique) a besoin d'un entourage avec lequel interagir et créer des liens humains : Spider-man est bien sûr le champion toute catégorie en la matière ; mais on pourrait aussi citer Daredevil avec son associé et sa secrétaire, le Dr. Blake et sa secrétaire médicale, Captain América et son grand absent Bucky...

Iron Man rencontre ainsi son chauffeur "Happy" Hogan, ancien boxeur qui lui sauve la vie au péril de la sienne, et "Pepper" Pots, sa secrétaire éprise de son séduisant patron.

Les méchants deviennent moins farfelus et plus intéressants : Stark doit affronter un concurrent jaloux (The Melter), un employé indélicat qui veut lui voler ses formules (Jack Frost), un ennemi des USA (la dynamo pourpre, sorte de concurrent russe d'Iron Man). Tous ses adversaires tirent leur pouvoir de la technologie et non d'éléments fantastiques, ce qui participe de l'univers très spécifique d'Iron Man.

C'est clairement à cette période que se construit totalement et avec succès le personnage d'Iron Man. Une tendance forte est que Iron Man doit trouver des astuces et technologies nouvelles, qu'il ne peut se reposer sur la seule force et les seuls gadgets de son armure pour vaincre ses ennemis, ce qui rend ses aventures d'autant plus accrocheuses...

Pour deux épisodes, c'est Steve Ditko qui prend les manettes. Il crée un méchant trop fantastique pour Iron Man (Mister Doll), mais l'aventure est quand même intéressante et surtout, il y crée l'armure rouge et or d'Iron Man, remplaçante de la combinaison plus massive et rustique des débuts du personnage. Se fixe ainsi définitivement le look du héros.

Ditko signe aussi un épisode réussi de confrontation entre Iron Man et Angel de X Men, rendu fou par des radiations atomiques.

Enfin, Heck revient aux affaires avec talent en créant le personnage du Mandarin, génie du mal chinois (mais indépendant du gouvernement communiste), scientifique et inventeur, mais vivant dans un immense palais sino-gothique, qui va donner pour la première fois bien du fil à retordre à Tony Stark...

Après quelques épisodes hésitants, Marvel a donc su rapidement mettre en place et exploiter le potentiel de son personnage et, surtout, de Tony Stark, l'homme derrière le masque de fer... 8/10

A SUIVRE...

Manolito
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » dim. janv. 07, 2018 11:04 am

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Marvel Masterworks #21 "The Fantastic Four: Vol. 4" 1964-65, The Fantastic Four #31-40 and Annual #2

Ce volume 4 des aventures des 4 fantastiques commence fort avec le second annual de cette saga, dédié largement à Fatalis. Il contient ainsi ses origines entières, formidable récit dont l'ambiance gothique Europe Centrale renvoie directement aux souvenirs des Frankenstein et Loup-Garou Universal 1930-1940. On y apprend que Fatalis a côtoyé Reed Richards et Ben Grimm lorsqu'il étudiait les sciences, avant d'être défiguré...

Si Kirby était un maître de l'imagination, il était aussi un grand peintre de la folie humaine, et particulièrement de la mégalomanie. Sans doute est-ce pour cela qu'il a créé tant de méchants mémorables !

Le reste de l'annual propose une excellente confrontation entre Fatalis et les 4 fantastiques, dont ses derniers ne se sortent que par la ruse, ce qui confirme encore la force du redoutable docteur Fatalis. Mais cela révèle aussi une de ses faiblesses : son orgueil démesuré...

Nous retournons ensuite aux aventures mensuelles classiques, la première mettant en images le retour en force de la Taupe et de son peuple souterrain. Grâce à un dispositif délirant, ils kidnappent des pâtés de maison entier à New York.

Puis nous rencontrons l'Homme Invincible, invulnérable aux pouvoirs des quatre fantastiques et à l'identité mystérieuse (mais facile à deviner quand même pour les habitués de la saga). Le père de Sue et Johnny Storm, au passé trouble, y tient un rôle important...

Encore un retour en force, cette fois-ci de Namor, le prince sous-marin, ce qui entraîne les "F4" dans une étourdissante guerre sous-marine. Son royaume est en effet menacé par un peuple d'envahisseurs barbares. Une princesse éprise de Namor demande l'aide Quatre fantastiques...

Dans leur aventure suivante, un milliardaire, l'homme le plus riche du monde (peut-être inspiré par John Getty ?), met sa fortune en oeuvre pour semer la zizanie chez les 4 fantastiques qui s'affrontent et se déchire dans une aventure tendue !

L'aventure suivante est relativement plus légère. Les Fantastiques sont invités à faire une conférence dans une prestigieuse université, où ils croisent aussi bien le professeur X qu'un Peter Parker toujours en froid avec Johnny Storm ! Ils retrouvent aussi Diablo (le méchant des F4, à ne pas confondre avec le Nightcrawler/Diablo des X Men des années 70 !) qui donne vie à une horrible chimère de glaise. Cet épisode se conclut par la naissance de l'idylle entre Mr. Fantastic et la Femme Invisible. Leurs fiançailles et la préparation de leur mariage sera un fil rouge des épisodes à venir...

Toutefois, elles seront fréquemment interrompues par l'irruption de méchants qui ne laisse guère de repos aux occupants du Baxter Building ! Ainsi, ils subissent les assauts des "Frightful Four", association de quatre méchants dont Médusa (c'est sa première apparition), la femme aux cheveux vivants, et l'homme-sable, en détachement des aventures de Spidey ! C'est l'épisode le plus faible de ce volume, il n'est que "très bon" alors que tout le reste de ce "masterworks" relève de l'excellence !

Retour dans l'espace ensuite avec un voyage sur la planète des Skrull pour un épisode space opera de haute tenue, où l'imagination sans limite de Kirby fait à nouveau merveille.

Les trois épisodes suivants forment un espèce de cycle, dans lequel les Fantastique commencent par affronter à nouveau les Frightful Four qui leur tendent un piège très efficace. Les fantastiques survivent, mais perdent leur super-pouvoirs. Sur ces entrefaites, Fatalis choisit pile ce moment pour défier à nouveau les Quatre fantastiques ! Ils tentent de gagner du temps, à nouveau par la ruse et l'astuce, mais ils sont surtout aidés par Daredevil, l'homme sans peur qui leur sauve la mise.

Les héros retrouvent leurs pouvoirs en fin de compte et cet affrontement mémorable se conclut par la mise en avant décisive de la Chose. Mais, Ben Grimm, que Reed Richards a retransformé en Chose sans son accord, en conçoit une forte amertume et menace de quitter le quatuor de héros ! On veut la suite !

Que dire, c'est ici la collaboration de Stan Lee et Jack Kirby en état de grâce, même les passages qui pourraient être un peu banal sont toujours largement repêchés par le graphisme et l'invention de Kirby. Certes, il n'y a pas vraiment de méchant mémorable créé dans ce volume, mais tout ceux qui reviennent le font au gré d'aventures vraiment passionnantes... 9/10

A SUIVRE...

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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par comte vonkrolock » dim. janv. 07, 2018 1:11 pm

Manolito a écrit :Après quelques épisodes hésitants, Marvel a donc su rapidement mettre en place et exploiter le potentiel de son personnage et, surtout, de Tony Stark, l'homme derrière le masque de fer... 8/10.
J'ai jamais réussit à adhérer a ce personnage avant la période John Romita Jr et le fantastique encreur Bob Layton. La première période qui couvre le n°1 de Strange et un peut plus du numéro 116, avait un style graphique qui m'interpellais pas j’étais en plein dans ma période John Byrne, Chris Claremont avec les X-Men. Ces deux là sont arrivé sont arrivé sur Iron Man et sa a été la révélation (il y a même eu un épisode de dessiné par Byrne -Strange 120-). Un dessin plus fin plus détaillé, des aventures plus palpitante, un homme d'affaire créateur de génie qui était comme l'équivalent d'un James Bond avec ces gadgets et qui attisait toutes les convoitises.

Et puis il y avait une ligne directrice forte qui liais ces différents épisodes en solo, entre Strange 120 et Strange 160. Les graphistes de ces aventures que je vénérais 8) étaient certainement beaucoup dans la réussite de ce personnage. Mais s'est beaucoup de l'investissement au scénario de Dave Michelinie. Qui allait créer de véritable concurrents a Tony Stark, des gens qui allais travaillé dans l'ombre a sa lente destruction, bien avant l'alcool.

Ces Bad Guy était surtout ces hommes d'affaires, qui louais les services de nombreux supervilains afin non seulement de détourné cette technologie, mais d'en tiré le plus gros profit. Si dans la première partie Justin Hammer qui grâce à son argent pouvait directement prétendre être l'alter ego diabolique de Stark, avec toute cette luxure qu'il affichait à l'écran. Il n'était rien face aux suivants la Roxxon Oil, qui ont montrais une image plus paranoïaque du système de ces sociétés écrans qui exploité la misère et la naïveté de leurs employés.

Tony Stark et Iron Man était encore plus à leurs place dans un monde pareil à l'époque.
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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » dim. janv. 07, 2018 1:27 pm

Les Strange 120-140, je crois que c'est par là qu'on avait lâché l'affaire dans la famille...donc je n'en ai pas beaucoup de souvenirs, il faut bien le dire... Pour l'instant des Masterworks ne suit Iron man que jusqu'à 1975, avant Romita jr (qui arrive en 1978), donc je ne suis pas prêt d'y arriver tout de suite (plus que 240 volumes de masterworks à rattraper :shock: :D ), mais je note le précieux conseil de lecture... :wink:

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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par Manolito » dim. janv. 28, 2018 5:31 pm

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Marvel Masterworks #22 "The Amazing Spider-Man: Vol. 5" 1966-67, The Amazing Spider-Man #41-50 and Annual #3

Le volume 4 de "The Amazing Spider-Man" se concluait par le passage de crayon entre Steve Ditko, le créateur de Spidey, et John "Jazz" Romita, son successeur. Ce dernier parvient d'emblée à relancer la série alors menacée d'essoufflement.

Avec ce volume 5, le défi est relevé plus que haut la main ! Moins stylisé, plus souple que le graphisme de Ditko, le trait de Romita apporte un surplus de réalisme. Les séquences d'action rivalisent de trouvailles dans les situations et dans la mise en page, évitant toute répétition ou lassitude.

Peter Parker se décoince un peu, il se laisse (très légèrement) pousser les cheveux, aspire à son indépendance (il roule en moto - sans casque, nous sommes dans les années 60 !), troque son costard de premier de la classe pour un blouson à la James Dean nettement plus cool.

Les thèmes de l'époque se retrouvent, aussi bien dans le courrier des lecteurs, qui évoque Bob Dylan ou l'engouement des étudiants (et des enseignants) pour la pop-culture, que dans les aventures de Peter Parker lui-même : Flash part faire la guerre au Vietnam, le fils de J. Jonah Jameson est un astronaute à la conquête de l'espace...

Apparaît aussi la figure de Mary Jane, jusqu'ici une silhouette évoquée mystérieusement, qui s'avère une jeune fille de son temps, férue de musique pop et au parler "hip" savoureusement restitué sous la plume humoristique de Stan Lee - qui se lâche aussi sur les répliques de J. Jonah Jameson, l'acariâtre et pingre rédacteur en chef du Daily Bugle !

Dans le premier épisode de ce volume, nous assistons à la naissance d'un nouveau méchant classique : le Rhino. Il s'agit d'une brute que des scientifiques malfaisants, à la solde d'espions internationaux, ont transformé en un mutant couvert d'une peau dure comme celle du rhinocéros. Le Rhino a pour mission de kidnapper John Jameson, le fils astronaute de J. Jonah Jameson, qui revient d'une mission spatiale contaminé par des particules extraterrestres.

Les employeurs du Rhino veulent vendre ce potentiel otage aux soviétiques, ceux-ci souhaitant étudier ces spores cosmiques en premier, pour prendre de l'avance dans la conquête spatiale. Spidey intervient et terrasse temporairement le Rhino...

Dans l'épisode suivant, alors que le Rhino est assommé, John Jameson découvre que la poussière stellaire qu'il a ramenée lui confère des pouvoirs hors du commun : il a sur Terre la même force qu'un être humain dans l'apesanteur spatiale ! Mal renseigné par son père, il prend Spider-man pour un malfaiteur et le traque...

Le troisième épisode de cette petite saga fort réussie marque le retour du Rhino pour un affrontement final et définitif, concluant d'une épique et énergique façon ce triptyque très réussi.

Cette période est aussi celle de la sortie de l'Annuel numéro 3, lequel est en grande partie rempli par la réédition de deux aventures déjà publiées. Il y a tout de même un épisode original, et de fort bonne tenue, au cours duquel les Vengeurs proposent à Spider-Man de subir une épreuve afin de les rejoindre. La mission consiste à ramener au Stark Building un Hulk en vadrouille dans New York... Une aventure intéressante au cours de laquelle nous avons le droit à des échanges verbaux inattendus entre le très solennel Thor et Spidey, l'insolent petit super-héros des rues. On se rappelle que Spidey a déjà cherché à rejoindre les 4 Fantastiques sans que cela aboutisse. La conclusion de cet épisode se fait sur un ton lui aussi mélangé, annonçant avec 50 (!) ans d'avance le dénouement du film "Spider-Man Homecoming" !

Pour triompher du Rhino, Parker s'est fait aider par le Dr. Connor, et ce brave scientifique revient ensuite, hélas pour lui, sous les traits de son maléfique alter ego : le Lézard, le ciboulot agité par des rêves mégalomanes visant à la suprématie des reptiles sur la surface de la Terre.

Si dans ses premières aventures, le Lézard se rattachait à la Floride, il est ici clairement localisé dans les égouts de New York dont il fait son antre, ce qui sera un de ses traits classiques. Il ne faudra pas moins de deux aventures à Spidey pour terrasser son ennemi à écailles, doué d'un pouvoir de régénération le rendant spécialement coriace !

Dans l'aventure suivante, nous découvrons le Shocker, un nouveau méchant lui aussi appelé à une belle carrière de criminel. Vêtu d'un costume capitonné, il maîtrise des gadgets portatifs lui permettant d'émettre des vibrations dévastatrices. Un méchant au ras du bitume, braqueur de banques de base, mais aux pouvoirs suffisamment intéressants pour donner du fil à retordre à Spidey...

Après le Lézard, c'est au tour de Kraven le chasseur de faire son retour. Nous découvrons que ce dernier a eu maille à partir avec Norman Osborn (le Bouffon Vert - mais qui à ce point là de l'histoire a oublié qu'il est le Bouffon Vert - je ne sais pas si vous suivez encore. Bon, bref...) et le Chasseur veut se venger de lui.

Or, Parker commence une colocation étudiante avec Harry Osborn (le fils de Norman) et sa route croise donc celle d'un Kraven assoiffé de vengeance... Cela donne lieu à un cycle de 3 numéros bondissant, au cours duquel revient aussi le Vautour. Non pas sous les traits malingres et chauves d'Adrian Toomes, que nous laissons mal en point en prison, mais sous ceux d'un nouveau Vautour : le gangster Billy Drago, qui récupère le costume ailé et s'allie à Kraven pour faire passer un sale quart d'heure au Tisseur.

Pour le cinquantième numéro de "The Amazing Spider-Man", Lee et Romita refont le coup du "numéro sans action", avec un épisode entièrement psychologique dont la couverture (reprise par ce volume des Masterworks) est la plus célèbre consacrée à Spider-Man après celle de la création du personnage par Ditko.

Parker analyse sa vie personnelle, ses histoires d'amour compliquées qui n'aboutissent pas malgré les opportunités, sa tante May dont la santé fragile donne souvent lieu à des inquiétudes, sa scolarité même, son avenir professionnel. Tout serait plus simple pour lui si l'ombre de l'Araignée et le poids du secret l'accompagnant constamment ne pesait pas sur sa vie. Après une révision méticuleuse de ses priorités, Peter Parker comprend qu'il doit renoncer à être Spider-Man...

Un volume passionnant, au graphisme impeccable, homogène, où jamais la psychologie Parkerienne ne se fait lourde ou trop sérieuse. Tous les méchants, nouveaux ou anciens, sont parfaitement servis. Chef d'oeuvre ! 9/10

A SUIVRE... (?)

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Re: Manolito goes... Marvel Masterworks !

Message par leWalrus » mer. mars 14, 2018 9:42 am

Merci pour cette revue passionnante ! :-D

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