Cinéma & Histoire / Histoire & Cinéma

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bluesoul
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Cinéma & Histoire / Histoire & Cinéma

Message par bluesoul » ven. févr. 12, 2021 5:47 am

M'interessant beaucoup au cinema et a la television comme un reflet de l'epoque (les lieux, les personnages, les acteurs, l'atmosphere, etc) de la realisations des productions car pour la premiere fois celles-ci laissent un temoignage visuel derriere elles, la relation histoire-cinema/tele doit pourtant s'inscrire dans un cadre beaucoup plus large.

A ce titre, je suis tombe sur l'article suivant sur le site de courrierinternational.com.

“Diderot du Léman”.Grâce à Hervé Dumont, le cinéma a son encyclopédie des films historiques

Lien vers l'article et article (en spoiler) pour la posterite.

https://www.courrierinternational.com/a ... istoriques
Spoiler : :

“Diderot du Léman”.Grâce à Hervé Dumont, le cinéma a son encyclopédie des films historiques

ÉCRANS
HISTOIRE
SUISSE
LE TEMPS - LAUSANNE
Publié le 11/02/2021 - 15:04

L’ancien directeur de la Cinémathèque suisse a constitué sur Internet une impressionnante base de données commentée des films historiques. Une façon de comparer les regards que porte chaque époque sur celles qui l’ont précédée.

L’ancien directeur de la Cinémathèque suisse a constitué sur Internet une impressionnante base de données commentée des films historiques. Une façon de comparer les regards que porte chaque époque sur celles qui l’ont précédée.
Combien de films font figurer le personnage de Talleyrand, grand diplomate français de l’ère napoléonienne ? Soixante-trois, répond Hervé Dumont, qui les a méticuleusement listés, par date de sortie, en mentionnant leur pays de production, le nom du réalisateur ou de la réalisatrice, ainsi que de l’acteur incarnant celui qu’on surnommait en son temps le “Diable boiteux”.

Pour certaines entrées, ces détails s’accompagnent d’un synopsis analytique du film permettant une double mise en contexte (concernant l’époque dont date le film et celle qu’elle représente). La même démarche s’applique à d’autres grands personnages de l’histoire – principalement occidentale –, du néolithique au XIXe siècle : Cléopâtre, le roi Arthur, Pouchkine…

Et ce n’est là qu’un aperçu de L’ Encyclopédie du cinéma, une œuvre en quatre volumes disponible gratuitement en ligne, signée Hervé Dumont. Le quotidien Le Temps consacre un portrait à ce “Diderot du Léman” qui a dirigé la cinémathèque suisse de 1995 à 2008. À cette époque, le docteur en histoire a déjà une belle carrière académique dans l’analyse du cinéma et il est convaincu qu’“il n’y a pas de plus puissant miroir de l’époque”, rapporte le quotidien helvétique. Pour Dumont, en effet, le long-métrage historique en dit plus long sur la période où il a été créé que sur celle qu’il représente. Comme il le formule :

"C’est un film du présent en costumes.”

Un érudit complet
L’historien amoureux du septième art a passé sa vie à rassembler des notices de films. À 77 ans, il poursuit cette œuvre colossale – sans ralentir le rythme, précise Le Temps. “Lui qui a beaucoup voyagé au cours de sa jeunesse, notamment en Moyen-Orient au gré des affectations de son père diplomate, continue de sillonner le globe, cherchant dans les cinémathèques et les caves de quoi nourrir ses ouvrages encyclopédiques.” Berne, Munich, Hollywood… quand il arrive à Lausanne, il modernise la Cinémathèque et, “soutenu par sa femme, Jacqueline, qui trouve des sponsors et crée l’association des Amis de la Cinémathèque suisse, Hervé Dumont se bat pour décrocher des financements”. Ses efforts ont porté leurs fruits.

Pour autant, il ne se trouve personne pour penser qu’érudition rime avec élitisme chez Hervé Dumont. Il sait apprécier les bonnes superproductions américaines autant que les films d’art et d’essai confidentiels ; aucune trace de condescendance, par exemple, dans son entrée consacrée à la trilogie du Seigneur des Anneaux (Peter Jackson, écrit-il, “puise son inspiration visuelle dans l’imagerie gothico-romantique du XIXe siècle. On est ébouriffé par la démesure des décors et la puissance foisonnante du spectacle”). Un gentilhomme complet, résume Le Temps dans son portrait, ce dont attestent les décorations de son bureau encombré de petits objets et maquettes de toutes sortes :

"Une vipère naturalisée ondule au-dessus de la porte. Les murs sont couverts de bibliothèques portant d’innombrables volumes de savoir oublié et aussi quelques brimborions d’une enfance jamais reniée, la fusée de Tintin, une maquette du Nautilus [le sous-marin de ‘Vingt mille lieues sous les mers’], un Napoléon en Playmobil, une figurine de Mickey…”
En lien et pour la posterite, l'article du journal Le Temps

https://www.letemps.ch/culture/herve-du ... erot-leman
Spoiler : :

Hervé Dumont, gentleman cinéphile et «Diderot du Léman»

L’ancien directeur de la Cinémathèque suisse est en voie d’achever son grand œuvre, une «Encyclopédie du film historique» qui, mêlant l’érudition et l’humour, interroge les mythologies issues des représentations du passé sur grand écran. En libre accès sur internet

Antoine Duplan
Publié mercredi 3 février 2021 à 11:57
Modifié mercredi 3 février 2021 à 14:55

Et la Lumière fut à travers deux films: Vertigo, d’Alfred Hitchcock, et Party Girl (Traquenard), de Nicholas Ray. Le premier a «électrocuté» le jeune Hervé Dumont. Le second, revu plus de quinze fois, calepin à la main, lui a tout appris de l’art de la mise en scène. Les Cahiers du cinéma complètent son initiation au 7e art. Comme tout passionné d’images qui bougent, l’adolescent s’imagine derrière la caméra. La fréquentation des tournages chaotiques de Fassbinder le détourne de cette voie. A Berne, puis à Munich, il étudie la littérature, l’histoire, l’histoire de l’art et la théâtrologie. Sa thèse porte sur la vie théâtrale à Zurich dans l’entre-deux-guerres.

Au cinéma d’auteur, Hervé Dumont préfère l’artisanat, la fabrication collective d’un film comme représentation consensuelle de la réalité, car «il n’y a pas de plus puissant miroir de l’époque». Il s’intéresse à l’histoire du cinéma et, par extension, à l’Histoire au cinéma. Il donne du film historique une excellente définition: «C’est un film du présent en costumes.» Lui qui a beaucoup voyagé au cours de sa jeunesse, notamment en Moyen-Orient au gré des affectations de son père diplomate, continue de sillonner le globe, cherchant dans les cinémathèques et les caves de quoi nourrir ses ouvrages encyclopédiques, comme Histoire du cinéma suisse, films de fiction 1896-1965, et ses biographies.

Art et finance
Il n’écrit que sur des matières inédites, arrachant à l’oubli des réalisateurs tels Leopold Lindtberg, Robert Siodmak ou Frank Borzage. Pour ramener ce dernier à la vie, il visite une vingtaine de cinémathèques, passe des semaines entre Salt Lake City, où le cinéaste est né, et Hollywood. Deux ans de «chasse au trésor» sont nécessaires pour mener à terme le projet. S’autofinançant, Hervé Dumont a longtemps gagné sa vie comme enseignant. Il se réjouit d’avoir introduit Ödön von Horváth dans un gymnase vaudois.

En 1995, Hervé Dumont fait «quelque chose que personne n’a jamais fait: succéder à Freddy Buache», fondateur de la Cinémathèque suisse. A l’ère de l’amateurisme flamboyant doit succéder celle du professionnalisme rigoureux. Il faut assainir les finances, mettre de l’ordre dans les archives, engager des collaborateurs scientifiques, introduire l’informatique… Soutenu par sa femme, Jacqueline, qui trouve des sponsors et crée l’association des Amis de la Cinémathèque suisse, Hervé Dumont se bat pour décrocher des financements avec une telle ténacité qu’Yvette Jaggi, syndique de Lausanne, le surnomme le «Crampon»…

Il organise chez lui des soupers raffinés où quelques privilégiés ont le plaisir de rencontrer Patrice Leconte, Claude Chabrol, Jean-Claude Rappeneau ou Bertrand Blier. En 2002, il a un geste politique d’une grande élégance: pour faire comprendre que le devoir de mémoire est un acte citoyen, il offre à tous les parlementaires suisses le DVD Il était une fois… la Suisse, 156 minutes d’images cinématographiques des années 1896-1934, pour les remercier «du soutien régulier et fidèle que le Conseil fédéral et les Chambres apportent à notre institution». En 2008, peu avant de partir à la retraite, il obtient le feu vert de la Confédération pour la construction du centre d’archivage de Penthaz (VD).

On se sent aussi bien dans le bureau d’Hervé Dumont, à Pully, que dans l’appartement londonien de Blake et Mortimer. Une maquette de drakkar suspendue au plafond évoque Les Vikings de Richard Fleischer. Une vipère naturalisée ondule au-dessus de la porte. Les murs sont couverts de bibliothèques portant d’innombrables volumes de savoir oublié et aussi quelques brimborions d’une enfance jamais reniée, la fusée de Tintin, une maquette du Nautilus, un Napoléon en Playmobil, une figurine de Mickey…

C’est dans cet antre que «Der Diderot vom Lac Léman», comme le nomme la Neue Zürcher Zeitung, met la touche finale à son Encyclopédie du film historique avant que «la grande partie d’échecs ne se termine». Il a recensé tous les films historiques et les a répertoriés dans quatre grands chapitres: L’Antiquité, Moyen Age et Renaissance, L’Absolutisme et Le XIXe siècle. Certaines périodes de cette somme prodigieuse ont fait l’objet de livres – L’Antiquité au cinéma, Jeanne d’Arc, Napoléon – l’épopée en 1000 films… Le tout est en accès libre sur le site de l’auteur.

Les chevaliers de la Table ronde sont les derniers à avoir eu les honneurs du papier. De l’album richement illustré est issu Le Mythe d’Arthur, des bardes celtes à la culture de masse (Savoir suisse). Cet essai revigorant analyse les mutations et la décadence du seul mythe de l’Occident chrétien, glissant de la spiritualité au matérialisme, de la poésie au blockbuster. Le cinéphile a emprunté sa devise à Oscar Wilde déplorant un monde qui «connaît le prix de tout, mais la valeur de rien». Il observe, navré, qu’Excalibur soit aujourd’hui le nom d’une voiture, d’un hôtel-casino de Las Vegas et d’un… déshydratant alimentaire!

Héritier d’une culture classique sachant apprécier la bande dessinée et le roman populaire, humaniste sans illusion, Hervé Dumont revendique le droit de «poser des questions. Surtout si elles dérangent un peu et troublent cet océan de fausses certitudes dans lequel on nage»…

Profil
1943 Naissance à Berne.

1987 «Histoire du cinéma suisse, films de fiction 1896-1965».

1996 Directeur de la Cinémathèque suisse.

2013 Met en ligne et en accès gratuit son «Encyclopédie du film historique».

2018 «Les Chevaliers de la Table ronde à l’écran, un mythe à l’épreuve du temps».


Apres les "entrees", le plat principal; le fameux site opposant Histoire (avec un grand "H") et cinema/tele.

Accueil
http://www.hervedumont.ch/page.php?id=fr2

L'encyclopedie en question.
http://www.hervedumont.ch/page.php?id=fr4

Notes sur le site.
http://www.hervedumont.ch/page.php?id=fr5

Des heures de lecture en perspective pour les interesses.
:wink:
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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