Ce qui m’épate avant tout chez Jerry Fielding, et qui en fait selon moi l’un des plus grands dans son domaine, c’est qu’il offre une écriture musicale si riche, si complexe, que l’on n’a jamais l’impression d’en avoir fait complètement le tour. Des partitions comme The Wild bunch, Straw dogs ou The Mechanic se savourent, se redécouvrent sans fin. J’ai beau les écouter régulièrement depuis pas mal d’années, je ne m’en lasse pas. Et cela, même des grosses pointures comme Morricone ou Goldsmith, que je porte pourtant en aussi haute estime, ne parviennent pas totalement à me procurer la même sensation.
Hunters are for killing, obscur téléfilm avec Burt Reynolds jadis diffusé sur La Cinq (sous le titre La Chasse infernale), n’est peut-être pas son travail le plus impressionnant, mais c’est une partition plus facile d’accès que les titres cités plus haut, idéale pour se familiariser avec l’œuvre de Fielding. Une partition orientée prioritairement jazz, mais d’un jazz à la Fielding, très orchestral, ponctué de plages plus douces, où le suspense s’accompagne d’une certaine mélancolie qui rappellera à l’auditeur The Wild Bunch, dans ses moments d’accalmie musicale. Notons également que Fielding réemploiera son Main Title sur sa dernière collaboration avec Michael Winner, pour en offrir de nouvelles passionnantes variations.