Pour parler de mon TOP Bowie, voici donc un topic un peu hum... démesuré certes un vrai "post-fleuve" comme j'adorais en faire sur un autre forum, pour parler d'un monsieur que j'ai découvert plutôt récemment, grâce à la promotion de Reality en fait, son dernier LP à ce jour (si on ne compte pas les live 74 et Stage 78). Je me suis donc procuré quelques albums et, de fil en aiguille, j'ai commencé à l'apprécier, à aimer, puis à adorer sa musique. Je n'ai toujours pas complèter entièrement sa discographie mais je n'ai pas pu résisté à la tentation de lui consacrer déjà un topic, que j'espère le plus complet sur la vie fascinante de ce grand artiste qu'est...
Biographie
(avec mes critiques de certains albums)
- PREMIÈRE PARTIE
En 1967, il sort son premier album intitulé tout simplement David Bowie. Une rareté difficile à trouver. Pour les collectionneurs :
[cliquez sur les images pour voir en grande taille]
En 1968, on approche David en lui demandant de traduire le classique de la chanson française 'Comme d'habitude'. On ne veut pas qu'il la chante, mais qu'il se contente de la traduire, puisqu'on ne le considère pas encore comme une vedette. La chanson devait demeurer inutilisée. Quelques temps plus tard, il entend à la radio la version de Frank Sinatra intitulée "My Way".
Il crée sa propre troupe, Feathers, en 68, qui mêle mime, poésie et musique sur scène, bientôt remplacée par le Beckenham Arts Lab. David Bowie a toujours montré une aptitude particulière à percevoir avant les autres les tendances musicales: il vient de se réinventer auteur-compositeur hippie, et parce qu'il doit financer le Laboratoire, signe chez Mercury et sort en 69 l'album Space Oddity.
SPACE ODDITY
Bowie a alors 22 ans et déjà cinq années de métier. Je ne connais pas cet album, seulement la chanson-titre (que j'adore d'ailleurs). À noter d'ailleurs que cette chanson, inspirée du film de Kubrick 2001, A Space Odyssey, fait un carton au Royaume-Uni, la BBC l'utilisait comme générique de ses émissions couvrant les premiers pas de l'homme sur la lune...
[Pas de note]
THE MAN WHO SOLD THE WORLD
Je m'attendais à quelque chose de beaucoup moins "rock", or, la production de Tony Visconti est très marquée "heavy", Mick Ronson aurait demandé à Visconti "d'emprunter" le jeu de basse de Jack Bruce de Cream (le groupe d'Eric Clapton). Pour ce qui est des textes, Bowie puise tout autant dans sa vie privée dans ce qu'elle a de plus tourmentée (père décédé, mère sévère, frère interné, séparation d'avec son ancien manager Ken Pitt, abus de haschisch...) que dans ses diverses lectures (Le Prophète de Khalil Gibran, Also Spratch Zarathustra de Nietzsche, divers écrivains de Science-Fiction dont peut-être Robert Heinlein auteur de The Man Who Sold The Moon et Murray Leinster auteur de la nouvelle A Logic Named Joe). L'album comporte quand même des titres vraiment géniaux ("After all" et "Saviour Machine" principalement), et de véritables joyaux que sont "The Width Of A Circle", "All The Madmen", "The Supermen" ou encore "The Man Who Sold The World" qui donne son titre à l'album (repris des années plus tard par Nirvana). Bref, une bonne surprise...
Ma note : 6/6
Pour Bowie, c'est le début de la fabuleuse collaboration avec Mick Ronson, guitariste de génie. En 1970, David épouse Angela Barnett, une américaine rencontrée un an plus tôt, parce que son visa était sur le point d'expirer. Il déclarera plus tard à Playboy qu'ils se sont rencontrés alors qu'ils fréquentaient le même homme.
HUNKY DORY
Quand l'album sort, le monde n'est pas tout à fait prêt à entendre ces histoires d'androgynes. Lui en revanche a pensé toute son entreprise, et avec cet album il s'apprête à installer durablement son nom, ses métamorphoses et ses obsessions dans le paysage musical. Hunky Dory renferme tous ces ingrédients, des chansons comme "Changes" . Il contient le méga-succès "Changes", et "Life On Mars ?" (pour lequel David apparaît les cheveux teints en rouge dans le clip), deux chansons qui diffusent instantanément l'insolent génie de Bowie ; le superbe "Kooks", le sublime "Oh You Pretty Things" et le génial "Queen Bitch". Un sens redoutable de la mélodie et de superbes arrangements du maître...
Ma note : 5/6
En janvier 72, alors qu'il vient d'avoir un enfant avec Angie, il déclare au Melody Maker qu'il est bisexuel.
En juin 1972, parait le classique The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars avec le groupe The Spiders From Mars, composé de Mick Ronson, Trevor Bolder à la basse et Woody Woodmansey à la batterie.
THE RISE AND FALL OF ZIGGY STARDUST AND THE SPIDERS FROM MARS
Ziggy Poussière d'étoile et les araignées de Mars... est tout simplement un chef-d'œuvre. Il n'y a pas une merde sur cet album. Du premier titre ("Five Years") au dernier (l'immense "Rock & Roll Suicide"), les (très) bonnes chansons s'enchaînent, possèdant chacune une force immédiate. On découvre donc son premier personnage, un androgyne bisexuel de science-fiction nommé Ziggy Stardust, qui exploite le filon Christique, mais ce qui intéresse Bowie c'est d'incruster des thèmes qui flirtent avec la science-fiction et la philosophie nietzschéenne dans ses chansons, avec sa voix impressionnante par sa polyvalence : il sait être doux dans le couplet de "Starman" et peut scander ses refrains avec une force digne de la musique punk. "Lady Stardust" est sublime, "Suffragette City" géniale. Les prémices du punk sont présents notamment dans "Hang On To Yourself" avec un riff de guitare très rapide et obsédant, tout autant que le magnifique riff de guitare de "Ziggy Stardust", le grand classique. Au final: un des dix meilleurs albums de l'histoire du rock, il demeure aussi l'album de David Bowie le plus vendu et le plus écouté 30 ans plus tard. L'artiste est au sommet de sa carrière...
Ma note : 6/6
Le 5 mai 1973, l'album Aladdin Sane (prononcer "a lad insane") est lancé.
ALADDIN SANE
Ziggy avec un piano et lâché aux Etats-Unis: ça donne la puissante "Cracked Actor", le "Lady Grinning Soul" hispanisant, le Cabaret de "Time"... Second moment essentiel de la période glam de Bowie, Aladdin Sane est plein de chansons intelligemment novatrices qui restent des classiques de l'histoire du rock. Parmi les titres remarquables de cet album, il y a les succès "Jean Genie" et "Drive-In Saturday". On y retrouve aussi la reprise des Rolling Stones, "Let's Spend The Night Together" et ma préférée reste la chanson-titre avec un solo de piano déjanté par Mike Garson. Mais malgré ça, j'accroche moins à lui par rapport à d'autres albums. J'aime énormément le dernier titre, "Lady Grinning Soul".
Ma note : 4,5/6
Ce qui intéresse Bowie, c'est le chaos, le désastre de nos illusions de progrès, et autres utopies, qu'il met en scène en 1974 le premier show de Broadway Rock, Diamond Dogs, inspiré du 1984 de George Orwell (après s'être fait refuser les droits d'adaptation du roman par la veuve d'Orwell).
DIAMOND DOGS
Le centaure canin Halloween Jack (peint pour la pochette signée Guy Peellaert) est le roi de l'album qui contient par ailleurs le célèbre "Rebel Rebel". On y retrouve un son rock/soul, parfois même disco (avant que le style devienne en vogue) avec le titre "1984". Par ailleurs, un son rock aussi caverneux, délétère comme celui de l'album, il n'y en a pas des masses, au point que les Gothiques semblent avoir allègrement pioché là-dedans. Même si en fait Bowie louchait avant tout sur les Stones: la chanson "Diamond Dogs" lorgne vers "Gimme Shelter" et "Rebel Rebel" est une chanson à riff à la "Satisfaction". David y joue pratiquement tous les instruments. La première partie est puissante, sensuelle, sombre et envoûtante. J'aime beaucoup ce disque, mais c'est dans l'ensemble assez inégal. Certains passages sont véritablement géants - la suite "Sweet Thing"/"Candidate"/"Sweet Thing Reprise" (et qui s'enchaîne à "Rebel Rebel") est fabuleuse! mais je suis moins intéressé par la deuxième partie de l'album, à l'exception des superbes "We Are the Dead" et "1984".
Ma note : 4,5/6
Une immense tournée s'ensuit aux États-Unis et on lance le premier album de Bowie en concert intitulé David Live (album au son décevant à l'époque, mais ressorti l'an passé dans un meilleur enregistrement et avec plus de chansons).
En 1975, fasciné par le son de Philadelphie, il travaille avec des musiciens noirs soul de l'endroit, dont le guitariste Carlos Alomar et sort l'album Young Americans (paru en mai), qui représente un nouveau virage musical.
YOUNG AMERICANS
Un très très bon album. C'est un pur chef-d'oeuvre, le rendant littéralement irrésistible. Le disque est fascinant -en particulier le chant (avec le divin "Somebody up there likes me"). Bowie appelle ça lui-même de la Plastic soul et ouvrira la voie à tous les souleurs pâles des 80's comme Palmer ou Hucknall, certes passés par la case soul ouvrière (northern soul). C'est simple, je ne lui trouve aucun défaut. L'artiste a opté pour des accompagnateurs de premier plan, Carlos Alomar à la guitare donc, mais aussi le saxophoniste David Sanborn qui se taille quelques parties mémorables dans "Young Americans" ou le classique et succès "Fame" (écrit en collaboration avec John Lennon et Alomar) "Fame", mais le plus remarquable reste la réplique donnée par Lennon, sur justement le titre des Beatles, "Across The Universe". On y retrouve aussi une collaboration avec Luther Vandross sur le très classe "Fascination". Un album géant.
Ma note : 6/6
Suite à l'enregistrement de l'album, il se déplace de Philadelphie à Los Angeles pour tourner le film The Man Who Fell To Earth avec Nicolas Roeg. Il gagnera un prix en tant que meilleur acteur pour ce film en 1977. Mais sa consommation élevée de cocaïne à cette époque lui donne des crises de paranoïa, et il commence à adopter le look famélique du personnage d'extraterrestre de son film. Il devient Thin White Duke et enregistre l'album Station To Station, un album soul expérimental qui paraît en janvier 76.
STATION TO STATION
Bowie, complètement sous coke, absorbe comme une éponge des trucs sans trop réfléchir et produit de fait des collages ou juxtapositions originaux (tout le décorum alien-gay-mime-Yamamoto-christique de Ziggy). De fait, cet album enregistré très vite, et sans direction apparente selon Carlos Alomar, picore partout, la Kabbale et Aleister Crowley (tout le texte fumeux de "Station To Station" qui introduit le personnage du Thin White Duke), Scott Walker ("Word on a Wing"), Nina Simone ("Wild is the Wind"), Elvis par ricochet ("Golden years" avait été écrite pour lui) et jette des ponts entre la Plastic soul et les premières gelées européennes de Kraftwerk. Tous les disques de cette époque sont des transitions, de station en station. Cela donne un superbe album avec une touche incantatoire. Un très bon disque, fort et attachant du début à la fin. Station... est mon album favori, claustro, abstrait, débarrassé de la quincaillerie glam, une sorte de miracle quand on considère son mode de vie à l'époque.
Ma note : 6/6
LOW
Il fut pendant un moment mon préféré. Low reprend les choses là où l'électronique robotique de Kraftwerk (vers lequel lorgne l'album) les avait laissées. Une première partie chantée compile des morceaux ultra-courts ("Speed Of Life", "Sound And Vision") et une deuxième se consacre presqu'essentiellement à l'instrumental, les synthétiseurs. Cet album bizarre, glacial et indescriptible offre d'incroyables thèmes merveilleusement étranges, avec une alternance de couleurs musicales surprenantes, parfois planantes, parfois plus "rock". Bien que ce ne soit ni le plus commercial, ni le plus connu des albums de Bowie, c'est certainement le plus envoûtant.
Ma note : 6/6
"HEROES"
Deuxième album de la trilogie qui paraît donc la même année, et c'est un album exceptionnel pour lequel Bowie s'adjoindra du guitariste Robert Fripp, ex-King Crimson, qui est l'homme des expériences les moins prévisibles. Et du trio Eno/Fripp/Bowie naît de superbes chansons comme "Sons Of The Silent Age", où la construction classique d'une ballade de Bowie (ses fameux arrangements, et les chœurs d'une autre époque) va s'enrichir des effets de la guitare et des synthétiseurs, auxquels Bowie laisse la place dans la deuxième partie du CD (ce qui fut la part B du vynil). Là, comme avec Low, Bowie laisse davantage Eno livrer ses fantasmes ("Neuköln", "V-2 Schneider"). Pour sa part, il empoignera sur ces quatre instrumentaux un saxophone. Mais c'est la chanson titre ("Heroes") qui servira de balise -par ailleurs mon titre préféré de Bowie- avec sa pulsation répétitive, et une structure plus conventionnelle. C'est surtout par ces géniales 6 minutes que l'album sera connu...
Ma note : 6/6
Quant à la tournée de 78 de David Bowie, elle n'a pas la démesure mégalo des précédentes: l'infrastructure est légère, le style dépouillé, façon théâtre expressionniste allemand. Un album en concert y est enregistré et est lancé sous le titre de Stage. En juillet 1979 sort l'album The Lodger enregistré avec Eno en Suisse et à New York.
THE LODGER
J'adore tout dans ce disque. Du premier titre "Fantastic Voyage" (fantastique justement) à "Red Money" (rip-off paresseux de "Sister Midnight" qu'il a écrit avec Iggy Pop), l'album contient des petites merveilles incroyablement sophistiquées (tels que "African Night Flight"), les jouissifs "Yassassin" et "Boys Keep Sweeging" (où David apparaît dans le clip en faisant un défilé de mannequin déguisé en femme), et les joyaux que sont "Look Back In Anger", "Repetition" et "DJ" entre autres. Après Mick Ronson, Pat Metheny et Robert Fripp, c'est au tour du guitariste Adrian Belew (de King Crimson) de s'y coller avec un son qui correspond aux conceptions de Brian Eno en matière de production "oblique" ("Red Snails"). Excellent!
Ma note : 6/6
The Lodger connaît un certain succès grâce notamment aux vidéos innovantes de David Mallet pour "Boys Keep Swinging" et "DJ".
La trilogie berlinoise est décidément ma période préférée de Bowie. Mais la consécration viendra pour Bowie dans les années 80, curieusement. Car ce sera pourtant sa pire période...
- DEUXIÈME PARTIE
En 1980, il divorce d'Angie et sort l'album Scary Monsters, que l'on considère comme le dernier de son époque expérimentale. C'est peut-être pour certains le dernier grand disque de Bowie, c'est en tous les cas son seul grand album des années 80.
SCARY MONSTERS (AND SUPER CREEPS)
C'est un album complexe et déroutant qui demande plusieurs écoutes pour être compris. On y trouve des chansons brillantes, claires et efficaces. L'album commence avec "It's No Game (Part I)", débutant sur des mots en japonais par une femme et aux paroles anglaises carrément hurlées par Bowie, et se termine sur "It's No Game (Part II)", deuxième version plus "calme". Sur "Ashes To Ashes", Major Tom confesse son penchant pour les drogues, tout en étant brillant et séduisant, alors que "Fashion" est un hit de dancefloor. Mais les véritables bijoux de l'album sont des chansons à priori repoussantes (je rappelle que l'album s'appelle Scary Monsters), poussives, tant par leur univers glauque, traduit par un magma sonore halluciné qui tient du génie, que par la voix de Bowie qui n'a jamais été aussi expressive et aussi folle. On trouve aussi des perles que sont "Scream Like A Baby" (une histoire sombre et violente), "Teenage Wildlife", "Kingdom Come" (écrite par le newyorkais Tom Verlaine) et "Because You're Young". Et le joyau de cet album reste le titre éponyme, avec la guitare implacable de Robert Fripp.
Ma note : 6/6
La consécration musicale vient en 1983 lors de la tournée "Serious Moonlight Tour" qui suit l'album Let's Dance qui connaît un succès mondial. À cette époque, David Bowie devient une sorte de père de famille rangé des excès depuis sa mutation en humaniste hétéro. Il devient clean, bronzé et selon certains il n'innove plus.
LET'S DANCE
L'album est réalisé par Nile Rogers, le guitariste de Chic. Une belle production, et superbe guitare de Stevie Ray Vaughan. J'aime particulièrement les trois premières chansons ("Modern Love", "China GIrl" et Let's Dance") mais on sent que Bowie est sur le déclin. Le plus douloureux arrive...
Ma note : 4/6
En septembre 1984, il lance l'album Tonight, enregistré avec la collaboration d'Iggy Pop (qui n'est pas moins aussi perdu à cette époque).
TONIGHT
L'album a été enregistré à Morin Heights au nord de Montréal, et à vrai dire, il ne contient que très peu de matériel intéressant et sera complètement ignoré. Je n'aime vraiment qu'un titre de cet album, "Loving The Alien". Je l'adore même, c'est un de mes préférés de Bowie. Mais le reste...
Ma note : 2/6
Bowie a aussi participé à la musique de 2 films en 86: Labyrinth et Absolute Beginners (superbe chanson-titre d'ailleurs) dans lesquels il joue également.
La débandade se poursuit ensuite sur l'album Never Let Me Down en 1987, qui fait saliver de plaisir les critiques qui peuvent cracher dessus à volonté.
NEVER LET ME DOWN
Pratiquement inaudible. N'importe quoi. Bowie lui-même a affirmé par la suite que cet album était celui de trop, celui qui n'aurait jamais dû exister.
Ma note : 1/6, un disque plus que dispensable.
Bowie déclara par la suite que les années 80 ont été pour lui "une lente descente dans les enfers du star system, moins la drogue pour faire passer le mal de tête"...
- TROISIÈME PARTIE
Bowie tente aussi de relancer sa carrière cinématographique en jouant de petits rôles dans "Twin Peaks" et dans "The Linguini Incident" en 1992, mais son rôle d'un jeune de 20 ans alors qu'il en a 45 ne convainct personne.
Le 24 avril 1992, David se remarie avec le mannequin Iman et met sur le marché l'album soul/jazz "Black Tie White Noise" quelques mois plus tard en 1993.
BLACK TIE WHITE NOISE
Un album que j'apprécie beaucoup, annonciateur du nouveau Bowie et quelque part, il contient de véritables perles ("Jump They Say", "Black Tie White Noise", ou encore "The Wedding") j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cet album que je sais très sous-estimé. C'est un Bowie loin de son registre habituel lorgnant vers la musique Black du début des 90's et je trouve l'ensemble très jouissif! Il y juste un titre avec lequel j'ai un peu du mal, "Miracle Goodnight", cela dit je l'écoute en ce moment même. Elle n'est pas excellente à mon avis, mais bon, comment ne pas résister au reste?
Ma note : 4,5/6
En 1995, David retravaille avec Brian Eno pour la première fois depuis plus de 15 ans et le résultat est... Outside, un album de rock industriel expérimental très original.
OUTSIDE
Clairement le meilleur Bowie des années 90. Un album magistral grâce notamment aux techno-guitares de Reeves Gabrels, atmosphérique grâce à la présence de Brian Eno et doucement dangereux par l'esprit habité et torturé de Bowie. Outside est un disque prodigieux. Tout d'abord, la voix de Bowie y est magnifiée, volontier crooner ("The Hotel" - ma préférée, "Stranger When We Meet") ou perdue dans l'espace ("Hallo Spaceboy", "I'm Deranged" très bien utilisée dans le film de Lynch, Lost Highway), ensuite les morceaux ont tous une envergure hors du commun de par leurs arrangements spécifiques. Néanmoins je comprend qu'il peut faire fuir les fans du Bowie des seventies. Cet album-concept est très particulier, et sa richesse, sa complexité, ne sont perceptibles qu'après plusieurs écoutes (un peu comme un film de David Lynch doit être vu plusieurs fois pour être intégré). Un album que j'adore et qui continue de me surprendre.
Ma note : 6/6
Le 17 janvier 1996, David Bowie est introduit au temple de la renommée du rock n' roll. Il est un des premiers à utiliser l'Internet pour promouvoir une chanson en lançant 'Telling Lies' exclusivement sur le web. 400 000 exemplaires sont téléchargés en 2 mois. Toujours en 96, il incarne au cinéma un rôle surprenant, celui de Andy Warhol dans le film Basquiat .
Le 8 janvier 1997, David fête son 50è anniversaire au Madison Square Garden de New York en compagnie de Sonic Youth, Lou Reed, Billy Corgan, etc. Il met ensuite sur le marché l'album Earthling.
EARTHLING
Un des albums les plus électroniques qu'il ait enregistré en carrière avec un mélange de techno et de drum n' bass. J'ai mis du temps à apprécier cet album, à rentrer dans le ton (il faut dire qu'il est sorti à une époque le "boum boum" incessant était à la mode). Mais une fois passé ce cap, j'ai vraiment été entraîné dans ces chansons puissantes et entraînantes (surtout "Dead Man Walking", assurément ma préférée de l'album). Ce périple Jungle nous montre un Bowie conquérant, arborant fièrement son identité anglaise, avec une énergie incroyable réhaussée par Reeves Gabrels et Mark Plati. Pas le meilleur, mais j'aime beaucoup.
Ma note : 5/6
En 1999 sort Hours, encore un album qui partage.
HOURS
C'est un album très personnel mais inégal. J'aime quelques titres ("Survive", " What's Really Happening?" ou "New Angels Of Promise") mais c'est un album assez soporifique. Il n'y a pas grand'chose à sauver finalement. Et quel dommage que la version de "Survive" sur ce LP n'est pas la même que la version du clip.
Ma note : 4/6
HEATHEN
Disque d'or dans nos contrées, le premier depuis un bail! Bowie nous livre un album à l'ambiance froide, napée de choeurs synthétiques et aux mélopées intimistes. On sent un certain pessimisme et ne même temps les mélodies sont parfois enjouées. C'est une vraie réussite. L'album (plus fidèle à l'aventure berlinoise) recèle 12 titres de pop-rock généreux et excentrique, un mélange panaché de fougue électrique et de groove électronique. "A Better Future", "Sunday", "Everyone Says Hi"... Bowie retrouve les accords mélodieux de la trilogie inégalée Low/Heroes/Lodger. Les guitares de Pete Towshend des Who (déjà croisé sur Scary Monsters) et de Dave Grohl, des Foo Fighters, embellissent ces titres luxueusement orchestrés – autant de hits recensés –, souvent enrobés de chœurs éthérés et d'arabesques de claviers.
Ma note : 6/6
La redécouverte récente de Bowie par une nouvelle génération dont je fais partie, a remis Bowie au goût du jour et a paradoxalement contraint l'enchanteur pop à renouer avec le vocabulaire et la syntaxe naïve de ses débuts. En 2002, sort Reality.
REALITY
Le single "Never Get Old" est à ranger avec "Fashion", "Golden Years" ou "Ashes To Ashes" dans la catégorie des tubes de Bowie, ceux qui sont empreints de cette originalité incroyable et déroutante. Reality est excellent, même s'il reste assez inégal. Les premiers titres sont géniaux, le reste est un peu moins, jusqu'à "She'll Drive The Big Car", une très bonne chanson. Et l'album se clôt de façon jazzy avec "Bring Me The Disco King"...
Ma note : 5/6
Bowie réaffirme une indépendance artistique doublée d'une indépendance financière. Plus que jamais citoyen du Monde, il habite New-York, il vient de finir une tournée mondiale de sept mois pendant lesquels il a fait revivre près de 80 chansons de son exceptionnel catalogue, alternant classiques, les compositions récentes et perles obscures.
Son dernier disque est le premier que j'ai acheté. C'est celui qui m'a lancé vers la découverte des autres trésors (très nombreux) de cet artiste étonnant, parfois haï, parfois adulé, mais indiscutablement majeur dans le monde musical...
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- RÉCAP' DE MON TOP BOWIE
6/6
THE MAN WHO SOLD THE WORLD
ZIGGY STARDUST
YOUNG AMERICANS
STATION TO STATION
LOW
"HEROES"
LODGER
SCARY MONSTERS (AND SUPER CREEPS)
OUTSIDE
HEATHEN
et j'ajoute d'ailleurs:
STAGE -tournée 78-
5/6
HUNKY DORY
EARTHLING
REALITY
J'ajoute:
LIVE 74
4,5/6
ALADDIN SANE
DIAMOND DOGS
BLACK TIE WHITE NOISE
4/6
LET'S DANCE
HOURS
2/6
TONIGHT
1/6
NEVER LET ME DOWN
Voilà, j'espère que vous avez pris autant de plaisir à me lire que j'aie eu à faire des recherches et à vous parler d'un artiste que j'admire... C'est aussi un peu ce qui s'appelle un post de malade...