Les points forts: un Bercy en pleine ebullition qui m'a conforté dans l'idée que j'avais passé l'âge de la fosse pour les concerts de hard. il est clair que je n'aurais pas tenu plus de chansons...Il est surtout clair que le voyage dans le temps ne marche pas sur tout apparemment
. Ambiance impeccable donc et groupe idem. Dickinson n'a rien perdu de sa voix et de son énergie (il est monté sur ressort) pour arpenter sans relâche la scène en haranguant la foule dans un français quasi-parfait (On verra malgré tout que le comportement du Monsieur n'est pas exempt du moindre reproche). le reste du group est au diapason et participe au voyage dans le temps: si quelques rides se font sentir chez certains (sauf Steve harris sur lequel l'âge ne semble pas avoir de prise), les fringues sentent bon le vintage (pantalon moule-burnes, et T-shirt IM de circonstance.). La setlist est de son côté complètement imparable (à de très rares exceptions, j'y reviendrai), executée au millimètre, ne laissant quasiment aucun répit aux spectateurs pendant les 2heures de show...car oui, maiden, c'est un show avec tous les artifices qu'on est en droit d'attendre d'un groupe à l'imagerie théâtrale et opératique assumée: pyrotechnie, apparitions de monstres (le Diable sur "Number of the beast" ou la Momie Eddie sur "Iron maiden")...Bref, 2 heures pleines qui filent droit vers le final "Hallowed be thy name". Et pourtant, tout n'est pas si rose...Les points faibles: Je l'ai dit, la setlist est impeccable, enfilant les perles les unes derrières les autres. On peut alors regretter qu'un titre mineur comme "Moonchild" vienne s'insérer là-dedans au détriment d'un truc comme un "Running Free" des familles qui aurait fini d'achever tout le monde. On assiste donc à un best-of qui sent presque la fin de carrière (même si Dickinson s'est montré rassurant pour les fans), calibré, hyper-pro, sans surprises: on sait ce qu'on est venu voir, on attend rien de plus, et on a raison, parce qu'on aura rien d'autres que la setlist jouée le soir précédent et les autres soirs. Un peu frustrant même si le groupe ne montre pas de signes d'ennui (ce serait un comble). Je trouve d'ailleurs que le groupe fait beaucoup moins soudé qu'avant: une nette cassure entre Dickinson et le reste...ce ui se traduit par une attitude légèrement "axl rosienne" du chanteur: c'est à dire qu'il se barre en coulisse au moindre solo et change de tenue à quasiment chaque chanson...Il faudra aussi qu'on m'explique un jour l'intérêt à conserver Janick gers dans le line-up actuel, son utilité étant proche du néant (ah si, il fait bien tournoyer sa guitare). Egalement, si je parlais du côté opératique du groupe en bien tout à l'heure, cet aspect est casse gueule et peut se retourner contre le concert: pour une momie et un diable réussi, on doit aussi passer par des effets de fumée et de bâteau qui tangue pendant "Rhyme of the ancient Mariner" que n'aurait pas renier un bon Spinal tap des familles (c'est un peu méchant, je l'accorde). Je passerai sous silence volontairement l'embarassant "robocop-deathlock-terminator" Eddie déambulant comme un malheureux sur scène pour un moment Top Kitch qui te fait littéralement sortir du concert...bref, les années 80, ça n'avait pas que du bon.
Pour résumer, les bonnes choses l'emportant aisément sur ces aspects parfois triviaux mais néanmoins important dans un ressenti, j'ai assisté (plutôt que vécu) à un très bon concert auquel il manquait un soupçon de folie pour devenir un Excellent show...je suis sûr que niko va vous dire les choses différemment, surtout s'il était en fosse.
