[Danse] Zatoichi - Carlotta Ikeda (2007)

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savoy1
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[Danse] Zatoichi - Carlotta Ikeda (2007)

Message par savoy1 » mar. nov. 25, 2008 7:40 pm

Une curiosité annoncée que ce Zatoichi, spectacle de la troupe du Ballet de l’Opéra de Bordeaux. Soit un mythe de la culture pop japonaise réapproprié et réinterprété par une institution française, dans une expression culturelle différente du medium original. La danse contre (pour ?) le cinéma / manga.

Ouvert aux extrapolations quel qu’elles soient sur mes sujets de prédilection, je croyais assister à une véritable création chorégraphique sur le thème du samouraï aveugle. Il s’agit en fait plus d’un spectacle de mime, retraçant les scènes obligées des films de la saga. La rencontre avec les paysans, le racket de ceux-ci par les brigands, la scène de tripot et la partie de dés, la séance de massage par notre anti-héros aveugle, la nuit au bordel, et bien sûr l’affrontement au sabre dans la forêt de bambous.

La scénographie est impressionnante, avec ses projections en décor de fond (bourgeonnement des cerisiers, averses de pluie diluvienne), et ses quelques éléments physiques descendus des cintres (les bambous précités). Le personnage de Zatoichi est interprété de façon fabuleuse, tant dans sa gestuelle, que dans ses mimiques, on croirait vraiment avoir devant nous Shintaro Katsu.
Malheureusement, comme dit en préambule, peu de danses au sens propre, mais plutôt des suites de mouvements virant vers la pantomime, à base de gestes forcés, de grimaces appuyées. En cela la captation télévisuelle n’aide pas, faisant pas mal de place aux gros plans de visage tordu des artistes, donnant un autre sens à des scènes qui sont quand même élaborées pour être vues de loin dans leur ensemble. De plus, chaque tableau ayant une nette propension à tirer en longueur, exploitant chacune des situations jusqu’à plus soif (voir l’explication mimée par chacun des yakuzas de leur rencontre avec le masseur, ou les descriptions de la vie aux champs ou au village), on en vient souvent à s’impatienter.

Quant à la musique, quelques sonorités asiatiques ne m’ont pas fait oublier qu’on est essentiellement dans une ambiance sonore illustrative contemporaine, plus qu’à l’écoute de morceaux mélodieux que l’on s’empressera d’acquérir pour les glisser dans sa platine.

Bref une déception, tout au moins du point de vue d’un (télé)spectateur candide quant à son approche du spectacle dansé. Plus un objet de curiosité à destination de … de qui, d’ailleurs ?, qu’un véritable spectacle populaire, même si complètement respectueux du mythe.

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