Salut fantomas, je recherche des renseignement sur le cinéma Laosien et cambodgien, je pense que tu es le mieux placé pour me renseigner. Je cherche des noms de films à me conseiller et des sites ou me les procurer.
Hélas... sur le cinéma laotien, je ne connais rigoureusement rien. J'espère toujours trouver des informations sur les films de ce pays, et d'autres comme le Vietnam, mais même après des heures de surf sur le Web, à part parfois des films présentés dans des festivals (ce qui n'est pas ce qui m'intéresse a priori...), je ne trouve jamais rien sur le cinéma populaire, s'il existe...
En ce qui concerne le Cambodge, c'était autrefois, avant le terrible intermède des Khmers rouges, un des plus vivaces de cette partie du monde. Dans leur folie meurtrière, les Khmers rouges n'ont épargné ni les humains, ni les oeuvres d'art. Ils voulaient anéantir l'histoire de leur pays, ces illuminés, et repartir à zéro. Et pourquoi pas marcher à quatre pattes... Bref, une bonne partie des films semble avoir disparu. Les acteurs, techniciens, réalisateurs, ont été "rééduqués" ou massacrés. Il n'existe plus de salles de cinéma au Cambodge. Lorsque le film "Snaker", co-production Cambodge / Thaïlande a été montré au Cambodge, c'était dans les locaux de l'Ambassade de France...
Certains films ont survécu, car des copies se trouvaient dans des pays comme la Thaïlande, qui a toujours apprécié le cinéma cambodgien. Mais celà veut dire aussi que ce sont des versions doublées, en thaï. D'autres films se trouvaient en France, j'ignore lesquels, et en quelle proportion. On n'apprend pas grand-chose sur les sites des réfugiés cambodgiens vivant encore en France, ce sont tout au plus des bribes de souvenirs, impossible de dresser une filmographie à partir de çà. Une des stars du cinéma cambodgien a pu échapper aux purges communistes et vit en France, c'est Dy Savet (ou Dee Saveth), qui fut dans plusieurs productions fantastiques: "The Snake Girl", "Snake Girl Drops In", tous deux de 1974; elle est aussi dans "La vipère du karaté", mais c'est une copro avec Hong Kong où elle reprend le même personnage, cette fois muette, car elle ne parlait pas chinois. Ce film est sorti en VHS en France. Elle est aussi dans un film appelé "Crocodile Men" (1978 ?), autre copro avec Hong Kong, et qui reprend le thème de "Krai Thong", déjà adapté deux fois en Thaïlande, et encore "remaké" récemment avec Vinai Krabutr, la vedette masculine de "Nang Nak". Parmi les rares autres titres que j'ai pu "glaner" çà et là, mais sans beaucoup de détails, il y a eu "The Snake King", de Tea Lim Kun, qui date des années 60, et qui est la première version cambodgienne de "The Snake Girl", je ne sais pas si Dy Savet jouait dans ce film déjà. Il y a eu un film appelé "The Snake Man", en 1972, d'un certain Ti Loon, je ne sais pas quels en étaient les interprètes. Il y a eu aussi un film dont j'ai lu le nom sur un des sites de réfugiés cambodgiens en France, et qui s'écrit, soit "Kritong Krapercharavann", soit "Krai Thorng Kropeu Chharavann", la logique veut que ce soit la version de "Krai Thong" dont je parlais tout à l'heure, c'est-à-dire "Crocodile Men". Un autre film est "Kajong Sung" (Shell Guy), histoire d'un garçon né dans une coquille et dont la mère devient alors une maudite qui doit quitter la région, je n'en sais pas plus. Un autre, "Beysart Kramom" (Ghost Girl), pas d'autre information; "Terp Soda Chan", avec Vichara Darny et Kong Som Eon - rien de plus, là non plus.
Et enfin, bien plus récemment, "Snaker", copro entre le Cambodge et la Thaïlande dont je parlais tout à l'heure. Film de 2001, de Fai Samang, avec Vinai Krabutr, remake des trois films que citais, "The Snake King", "The Snake Girl", "The Snake Girl Drops In".
Il y en eut probablement bien d'autres, mais tant qu'un bouquin exhaustif ne sera pas publié sur le cinéma cambodgien, comment faire autrement que de tenter de reconstituer tout çà par bribes...
La prochaine fois je vous parlerai du cinéma de Malaisie (et de Singapour), des films produits par la Cathay-Kéris, et par sa rivale la Malay Film Productions, plus connue de nos jours (et depuis son départ pour Hong Kong) sous le nom de Shaw Brothers.
Je parle un peu breton, ce qui aide à comprendre les autres langues étrangères!
Non, sans déc', étant donné que je m'intéresse au cinéma de tous les temps et de tous les pays, je ne vois pas comment je pourrais apprendre les centaines de langues nécessaires... Dans la mesure du possible, j'essaie d'avoir un résumé du film, des éléments du scénario, etc. De toute façon, quand nous présentions des films au Rex, durant le Festival, une bonne partie n'était pas sous-titrée. Idem à la Cinémathèque, pas toujours, mais souvent. Evidemment, çà ne peut pas procurer exactement la même connaissance d'un film que le fait de comprendre chaque nuance du dialogue. Le DVD a apporté une énorme amélioration en ce domaine, on trouve des films thaï, qui ne sont pas forcément des "grands" films et ne seront sans doute pas distribués ici, ni montrés à la télé, mais que l'on peut voir en DVD avec des sous-titres, ce qui était autrefois inconcevable. Si chaque film pouvait au moins être sous-titré en anglais, ce serait déjà une grande amélioration. Nous en sommes encore loin...
Tour ceci pour dire que je n'ai pas de raison particulière d'apprendre le laotien ou le thaïlandais, car je ne crois pas que çà me serait d'un grand secours devant un film suédois, ou polonais, ou chinois, etc. Celà dit, en-dehors de la langue elle-même, c'est toujours mieux de connaître au moins des éléments de la culture de ces pays, de pouvoir intégrer un film malais dans la culture malaise, etc. Encore que je connaisse des gens qui voient des films à Paris toute l'année et qui n'ont que d'assez faibles notions de la culture française...