Jacob's Ladder / L'échelle de Jacob - Adrian Lyne (1990)

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Haribo
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Jacob's Ladder / L'échelle de Jacob - Adrian Lyne (1990)

Message par Haribo »

Revu hier soir ce classique contemporain, touché par la grâce et l'inspiration des grands jours.

Jacob Singer, un employé des postes new-yorkaises, est assailli par de nombreux cauchemars durant ses journées. Il voit des hommes aux visages déformés et se retrouve dans des lieux qu'il ne connaît pas.
Jacob est victime des flashbacks incessants de son premier mariage, de la mort de son fils et de son service au Vietnam. Jours après jours, Jacob s'enfonce dans la folie en essayant de comprendre ce qui lui arrive avec l'aide de Jezebel, son épouse.

Le film qui conjugue le talent visuel d'Adrian Lyne qui malgré tout ce qu'on pourra dire de son travail a clairement sa propre griffe à ce niveau, la force de mise en scène, et l'alchimie scénaristique entre drame, horreur, climat de conspiration. Film impressionnant d'intelligence dans sa narration, sa construction, sa direction d'acteurs, son look et sa scénographie. (la scène du métro est l'une des plus belles idées métaphoriques qu'il a m'a été donné de voir)
Je le vois un peu comme un voyage intérieur au bout de soi, une sorte de poème funèbre sur ses démons. En tous cas un film habité et totalement contaminé par ses angoisses à l'intérieur même de sa construction.
Une sorte de film parfait baigné d'ombres, de lumières et du piano de Maurice Jarre qui hante à jamais. Grand.
XXXX

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niko13
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Message par niko13 »

"Un poeme funebre", tu as tout fait raison.
Grand film, impressionnant, intelligent, emouvant, bien maitrise, bien interprete...

Le chef d'oeuvre du realisateur (et, a mon avis, son seul bon film), c'est etonnant meme d'ailleurs.:D
What the fuck did I do ?
DPG
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Message par DPG »

Un peu comme un Roger Donaldson deux ans plus tôt, Lyne signe ici un chef d'oeuvre, assez à part ds une filmo bp plus discutable. Decouvert assez tardivement, je le reverrais volontiers et je souscris totalement avec les propos du monsieur H.
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Kerozene
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Message par Kerozene »

Histoire de ne rien ajouter de constructif: je suis d'accord avec vous :D

Sans aucun doute le meilleur film de Macaulay Culkin :D
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Fatalis rex
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Message par Fatalis rex »

Un scénario qui a tout compris au mécanisme de la peur, et un film à qui les créateurs de SILENT HILL doivent beaucoup d'ailleurs. A lire : L'INQUIETANTE ETRANGETE de Freud, qui permet de comprendre pourquoi ce film est aussi flippant.
eric draven
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Message par eric draven »

A thread magnifique, film magnifique.. Jacob est et restera pour moi un des films les plus forts de cette année 92.. un film à la limite du cauchemar, un long voyage interieur à la recherche de ses démons, un long voyage au coeur de la découverte de soi et de ses angoisses et peurs.
Une longue et lente descente aux enfers qui aboutira à cette fin ouverte et quasi ésotérique eblouissante et enigmatique à la fois où chacun pourra avoir sa propre interprétation.
Mise en scène sublime, photographie excellente, interprétation superbe.. Jacob est un véritable film d'horreur psychologique et visceral, oscillant sans cesse entre rêve et réalité avec cette ambiance de conspiration et ces images de cauchemars, quasi subliminales parfois .. Jacob est il fou ou trop lucide?
Et certaines séquences resteront ds les annales de l'horeur comme la descente à l'hopital!

Dommage que mon DVD refuse de lire la VO comme la VOST!! :cry:
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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the masqué
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Message par the masqué »

Un grand film,même si à la remière vision j'avais été un peu gêné par le twist final (un peu trop attendu à mon gout)
"Si on devait tirer sur tout ce qui bouge,on vieillirait bien seuls"

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Zecreep
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Message par Zecreep »

C'est curieux, tout le monde adore ce film. J'ai du passé à côté car à l'époque je n'avais pas du tout apprécié. Faut dire qu'avec Tim Robins et son nez porcin... Beurk!
Buralo66
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Message par Buralo66 »

Zecreep a écrit :C'est curieux, tout le monde adore ce film.
Pas tout le monde, non ...
celia0
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Message par celia0 »

ça me rassure.
J'avais rematé le film y a un an et je m'étais bien ennuyé. La séquence de l'hopital est tres forte , celle du metro aussi. Mia sle sséquences avec sa femme m'ont vit elassé.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
eric draven
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Message par eric draven »

the masqué a écrit :Un grand film,même si à la remière vision j'avais été un peu gêné par le twist final (un peu trop attendu à mon gout)
Trop attendu?? voila bien la 1ere fois qu'on me dit ca.. le twist final est tt sauf attendu... personnellement en tt cas, rien ds le film ne m'avait laissé présager ce twist particulièrement efficace.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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togashifr
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Message par togashifr »

j'adore ce film également ....

tout est dit sauf pour les scénes de flash back (oui je sais tout le film en est un) de guerre en jungle hostile ... vraiment tripant tous ces soldats qui se font démolir les uns apres les autres ... pas beaucoup de films de guerre spécialisé rendent aussi bien la barbarie de la guerre que celui la qui pourtant se situe principalement en milieu urbain ......

combat shock ? nannnnnnn lol :lol:
helel ben sahar
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Message par helel ben sahar »

L’échelle de Jacob de Adrian Lyne


L’échelle de Jacob fait partie de ces films qui dénoncèrent l’attitude des Usa lors de la guerre du Vietnam, en exposant un fait que le gouvernement continue bien évidemment de réfuter à grand renfort de mauvaise foi. Pour aborder un tel sujet – non qu’il soit délicat, mais la forme doit convaincre suffisamment pour que le fond reste intact – Adrian Lyne va jouer avec la perception du public, en le plaçant dans une position identique à celle de Tim Robbins. Vivant plus ou moins la confusion du personnage principal, le spectateur est ainsi capable de ressentir le trouble qui s’ouvre dans l’esprit du personnage, ses interrogations, ses craintes et l’implacable vérité qui se révèle au crépuscule du métrage.

Le film débute au Vietnam illustrant le désespoir et l’horreur qui s’est installé dans toutes les têtes. En usant d’images d’exposition, le réalisateur installe le délabrement d’une guerre bien trop longue qui a lassé les hommes. Meurtris, ils semblent incapables du moindre mouvement, de la moindre attention. Ils essaient de sortir de ce marasme en appliquant une forme de routine agréable, basé sur le comportement en communauté. Lorsqu’ils essuient cette attaque venue de nulle, où l’ennemie invisible décime le groupe, l’horreur prend définitivement place. Mais l’échelle de Jacob n’illustre pas la guerre, mais son ouvrage sur ces hommes, qui en sont revenus. Jacob se réveille dans une rame de métro délabrée. La jungle sauvage a fait place à la jungle urbaine.
Et Adrian Lyne de jouer constamment avec notre perception. Le trouble n’est pas seulement dans le personnage de Jacob, mais dans notre œil également. A-t-on vraiment vu ces formes se mouvoir derrière les vitres sales d’un métro ou d’une voiture ? Après tout, nous aussi, sommes revenus de la guerre, par le prisme de Jacob. Nous l’avons accompagné dans son rêve, partagé son cauchemar et revenu dans la réalité. Le réalisateur manipule parfaitement la narration de son métrage, entre rêves, fantasmes, souvenirs, il sème le trouble dans la réalité, si celle-ci existe belle et bien. Mais malgré la confusion qui nous habite, le film reste remarquablement clair, on ne se demande jamais où on en est exactement. Le récit est fluide et se déroule sans la moindre embûche, sans baisse de rythme, avec toujours ce même aplomb qui caractérise Jacob.

La caméra de Lyne illustre parfaitement la narration. Les plans sont savamment choisis, entre poésie macabre, lyrisme fabulé et précision clinique. Malgré un début cafouilleux qui peine à réellement retranscrire la surprise de l’attaque par une caméra à l’épaule outrancière dans le mouvement et un montage chaotique, le reste du métrage est un sans faute. Il parvient au détour d’une scène à imposer un climax étouffant, une vision infernale convaincante dans l’horreur qu’elle exprime. Les acteurs campent parfaitement leur rôle, évidemment, Tim Robbins, présent dans presque tous les plans, porte le film sur ses épaules, devient le catalyseur de nos émotions. Il endosse le rôle avec une rare grâce, jouant le trouble et la confusion de son personnage avec un réalisme accru sans jamais sombrer dans la caricature évidente.

L’échelle de Jacob est un film crépusculaire, une sombre poésie qui tente de dénoncer les pratiques d’un gouvernement en usant d’une métaphore, du fantastique pour appuyer le caractère dramatique de la situation. Illustrant la démence et le doute qui rongent l’esprit d’un homme, dont les repères s’effondrent, pour laisser place au vide. Mais le métrage est également une magnifique fable humaniste sur la perte, sur la solitude, un questionnement sur la mort et le rapport que l’on entretient avec elle. Sur toutes ces choses qui nous font sentir vivants, sur tous les détails qui prouvent notre existence. L’échelle de Jacob fait continuellement appelle à la mémoire, aux souvenirs. Mais quand ceux-ci semblent pervertis, s’effritent et laissent d’insolubles vides, la colère contre les responsables s’impose. Le film se termine sur deux images magnifiques, deux plans révélateurs, mais qui constituent toute la prose visuelle du métrage. Quand le message revendicateur et la dénonciation utilisent le lyrisme pour s’exprimer…
ainsi, toujours et pourtant... (helel ben sahar)
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manuma
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Message par manuma »

Un choc aussi pour moi à l'époque où je l'avais découvert en vidéo, fin 91. J'ai toujours pas compris comment Adrian Lyne et Bruce Joel Rubin - vraiment pas des références pour moi - ont pu nous pondre un truc aussi fort. La séquence du métro est en effet fabuleuse, mais le film aligne les scènes mémorables : l'intro au Vietnam, la scène de la party, celle de l'hopital ... le tout dans une ambiance de grisaille urbaine seventies extraordinairement bien rendue. En ce qui me concerne, je n'avais pas vu venir le twist final (par contre c'est à cause de ce Jacob's Ladder que j'ai vu arriver le twist final du Sixième sens au bout d'un quart d'heure et que je suis emmerdé sec pendant tout le reste du film)
Un peu comme un Roger Donaldson deux ans plus tôt, Lyne signe ici un chef d'oeuvre, assez à part ds une filmo bp plus discutable
Tout à fait d'ac', sauf que c'est quoi le chef d'oeuvre de Donaldson, pas Cocktail quand même.
john baxter
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Message par john baxter »

Eric Draven :
Une longue et lente descente aux enfers qui aboutira à cette fin ouverte et quasi ésotérique eblouissante et enigmatique à la fois où chacun pourra avoir sa propre interprétation.

Oui, et c'est même interressant que personne ne parle du côté très judéo-chrétien de ce film.
D'ailleurs Jezebel n'est pas la femme de Jacob, c'est hachement important sinon on ne comprend pas tout ( :wink: ).


SPOILER :



Pour moi, il est au purgatoire et il doit retrouver le chemin de sa maison pour aller au paradis.
Jezebel (dans la bible, Jezabel (en français) est la corruptrice qui croit aux dieux Baal et Astarté) sous les traits de la fille qui lui avait tapé dans l'oeil au boulot, essaie de l'amener en enfer.
Après, c'est clair que l' histoire sur les militaires qui servent de cobailles, c'est pour dénoncer les méthodes de l'armée, mais je pense que ç'est plus fait pour détourner Jacob de son chemin (ça participe à la paranoïa ambiante).
"Ne te retiens pas à la vie, comme le disait Maitre Eckart..."

Les quotes sur imdb sont bien vu à ce niveau là :

http://french.imdb.com/title/tt0099871/quotes
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