Laisse tes mains sur mes hanches (2003) Chantal Lauby

[arioch]

Acheté à 1 euro ! Yeah ! Et vu car mon ampli est en panne et que c'etait un disque en 2.0 ! Yeah !

Odile est une actrice qui va accuser le coup de son âge le jour ou sa fille lui annonce qu'elle va quitter le domicile familial pour aller vivre dans l'appartement de son copain. Seule dans son appartemment, elle va donc déprimer puisque justement elle se retrouve seule avec personne pour partager ses peines, ses rires... Pour partager quoi ! Elle va faire une rencontre qui va changer complètement sa vie en la personne de Khader...

Bon, tout de suite, c'est écrit sur la jaquette que ce film est à "Mourir de rire". Et, soyons clair, mon humour est certainement defectueux, j'ai d'ailleurs déjà pris rendez-vous avec un médecin compétent de l'hopital Zavatta. D'un autre côté, si j'étais mort de rire, je ne serais pas en train de vous parler de ce film.

L'une des quatre Les Nuls écrit et réalise son premier long métrage. On se dit que ça va être au moins "bien" mais ce n'est pas le cas. Dommage ! Pourtant, tout n'est pas a jeter meme si durant la vision, l'envie de lancer la galette n'est pas loin. En fait, le film de Chantal Lauby a un gros probleme car il y a un manque d'unité dans son traitement. Est ce qu'elle s'est senti obligé d'être "drôle" pour faire un film ? Si c'est le cas, c'est raté car s'il y a bien une chose que n'est pas le film, c'est drôle. Chaque gag, chaque dialogue et chaque situation qui devraient vous arracher un sourire tombe desesperement à plat, c'est même pathétique à ce niveau là ! On notera d'ailleurs l'apparition de Dominique Farrugia dans un minuscule rôle "drole" qui s'avère autant gratuit que pas drole. Dommage donc car sous la couche d'humour lourdingue et sans intérêt, il y a une vraie histoire, de vraie belle chose...

C'est donc l'histoire d'une femme qui va redécouvrir la passion dans les bras d'un forain (je révèle mais la boîte du DVD en fait autant) et au contact d'evenements festifs (fête foraine, anniversaire...). Cela aurait du être une comédie acide sur la difficulté d'assumer son âge, la difficulté d'assumer les clivages (culturels, raciaux...), etc... Et ça, ce sera surtout au spectateur de le retrouver. Par contre, une scène m'a profondement gêné. Odile joue a la belote avec une poignée de vieux (des très vieux, pour le coup) qui ont l'air de s'amuser en tapant le carton. La fille d'Odile débarque et fait comprendre a sa mère que c'est ringard et qu'elle devrait faire des choses de son age. L'hallu ! Car il est difficile de savoir ce que cette scène signifie. Est ce a dire qu'une personne de 40/50 ans n'a pas le droit d'aller taper le carton avec des vieux de 60/70 ans meme si ils ont l'air de s'amuser ? On ne sait pas surtout que les petits vieux sont depeints comme rigolos, ne se prenant pas au sérieux et donc encore prompt à se marrer. Reste que ces petits vieux, on les oubliera totalement par la suite ce qui tendrait a dire qu'ils n'ont plus leur place dans l'univers du personnage principal (pourquoi ? ils sont trop ringards ? trop vieux ?). Autre souci, le personnage d'Odile est affublé de deux copines qui ont elles aussi leurs problemes de coeur ainsi que d'un homosexuel. Ce dernier etant une "folle" qui frequente un bar ou il n'y a que des "folles". J'entends par là des personnages dont on reconnait leur homosexualité à leur geste et facon de parler. Je trouve ça bête surtout que c'est fait sans finesse en forcant le trait à outrance pour faire... rire ! Ah ! Ah ! Ah !

Allez, j'ai tout de même apprécié cette idylle entre cette actrice qui a encore envie de croquer la vie en compagnie d'un homme qui est totalement en marge de son univers. L'image finale sur le manège lorsqu'ils font tous les deux un tour en amoureux confère a une certaine poésie. Il en va de même de certaines petites touches du film comme lorsqu'elle rêve de ce bel inconnu conduisant un traineau sous la neige. Des petites pointes de tendresse qui aurait du être l'emballage du film et qui s'avère donc seulement des éléments isolés. De même, l'humour du film ne fonctionne jamais aussi bien que dans son aspect cruel comme avec l'episode des tournesols et son curieux épilogue (cette fois, on nous dit tout de même que l'amour n'a pas de limite d'âges. Toutefois, le truc est désamorcé car le type a le choix entre une femme quincagenaire et une Rossy De Palma over the top).

Impossible de cautionner a l'arrivée ce LAISSE TES MAINS SUR MES HANCHES. Chantal Lauby en fait des tonnes dans le scenario, la mise en scene et l'interpretation et rend son film indigeste. Dans le genre "Je ne sais pas m'arreter", la palme revient sûrement à cet échange de baiser interminable entre les deux personnages principaux dans une allée de fêtes foraines. L'un embrasse l'autre, l'autre l'embrasse de nouveau, etc... à la maniere d'un affrontement pour savoir qui domines. Probleme, au bout de 3 ou 4 fois, tout est dit mais le film vous en inflige une dizaine d'affilée et plutot que de conferer à la touchante comédie, on sombre dans le ridicule.

Il y a donc Chantal Lauby et son amoureux. Ce dernier, c'est Jean-Pierre Martins qui a une vraie présence, pas forcement bien exploitée ici, et ce serait intéressant de le voir dans autre chose. A cote des deux "tourtereaux", on trouve donc Rossy De Palma, Claude Perron et Armelle Deutsch. Mais aussi des tas de têtes plus ou moins connues dont en vrac Jean-Hugues Anglade, Bernard Menez ou Alain Chabat.

[Verhoeven]

Jean-Pierre Martins, musicien du groupe Silmarils, on a pu le voir récemment dans le très mauvais L'empire des loups et surtout dans le rôle de Marcel Cerdan (très convaincant) dans La môme de Dahan. Un beau rôle pour une carrière qui ne fait que débuter !