Plusieurs jeunes issus d'un milieu aisé dérobent une importante somme d'argent à une organisation criminelle. Mais l'affaire tourne mal. Dans leur fuite, ils croisent la police. Une fusillade éclate, un policier est mortellement touché, l'autre blessé.

Pour tout ceux qui cherchent encore une explication à l'extinction du genre poliziesco à la fin des années 70 je propose la vision de ce piteux La Bravata, réalisé par Roberto Bianchi Montero en 1977. Difficile en effet de ne pas reconnaître que ce sont des produits difformes et fauchés comme celui-ci qui ont précipité ce genre au rayon des objets cinématographiques appartenant à un passé révolu.
Le problème n'est pas le manque d'idées ici. Entre son intrigue policière pas plus mauvaise qu'une autre et sa tentative de description des dérives meurtrières d'une jeunesse dorée, oisive et ammorale, La Bravata a indéniablement 2, 3 choses à raconter à la base. Ce qui déconne, c'est que le scénario n'arrive jamais à ordonner tout ça et que la réalisation ne suit pas du tout derrière. Le film démarre sur un ton plutôt rigolard, qui rappelle le début du très bon et inclassable film de Sergio Corbucci, 2 grandes gueules, pour virer progressivement au drame policier mâtiné de réflexion sociale. On n'est donc un peu perdu au départ et on commence déjà à se demander s'il n'y a pas foutage de gueule sur la marchandise. Une crainte que la mise en scène de Montero, aussi désespérément plate dans ses scènes légères que dans ses séquences de tension ou - je m'excuse d'avance auprès de ceux qui verront le film pour l'emploi de ce terme - d'action, transforme rapidement en certitude. Autrement dit, on décroche très vite en réalisant qu'on a à faire ici à un projet vide de sens mené par une belle équipe de bras cassés.
Venant alimenter l'aspect navrant de cette aventure, le film semble clairement souffrir d'un gros manque d'oseille. Ca sent la restriction budgétaire à tous les postes : les décors sont pauvres, peu variés, on balance une voiture à la flotte mais on la récupère intacte 2 séquences plus loin, et la spectaculaire fusillade finale, ressemblant truands, flics et nos gosses de riches, se résume à 2 coups de feu autour d'un canapé et une course poursuite de 10 mètres jusqu'à la grille du jardin.
Reste finalement pour nous divertir plusieurs séquences déshabillées plus ou moins audacieuses et bien évidemment totalement gratuites, dont l'indispensable petite scène de viol complaisamment filmée. Un aspect du film qui le rattache directement à la vague trash italienne de l'époque (et même s'il ne risque pas de faire d'ombre aux modèles du genre) et lui confère dans la foulée sa seule vraie raison d'être.
Enfin côté casting, c'est pas vraiment du haut de gamme mais on ne va pas faire les difficiles compte tenu de la qualité du produit, avec donc en tête de gondole Ajita Wilson, Frank Garofalo, Franca Gonella (bon elle, personne la connaît, mais comme elle est mignonne, j'ai décidé de la citer) Venentino Venantini et ce bon vieux Tom Felleghy. Et Igorfx sera heureux d'apprendre que son perchman préféré, le Maurizio Merli de Senza buccia, officie également sur ce film. Et pis j'allais oublier d'en parler : la chanson des génériques de début et de fin est atroce.