Redacted (2007) Brian De Palma

[arioch]

Le nouveau Brian De Palma sortira en France dans le courant du mois de février 2008 mais il s'avère qu'une édition DVD sera distribué quelques jours auparavant aux Etats-Unis chez Magnolia.

Le film, qui n'a donc pas encore atteint le territoire français, s'intéresse a l'histoire croisée de soldats américain en Irak et la façon dont les médias, sous controle des autorités, couvrent le stationnement des troupes US ainsi que les événements qui se déroulent la bas.

[Superfly]

Faudra bientôt faire une minute de silence pour se souvenir de DePalma. Le pauvre... il est sorti aux Usa dans les salles ?

[arioch]

Faudra bientôt faire une minute de silence pour se souvenir de DePalma. Le pauvre... il est sorti aux Usa dans les salles ?

En octobre dernier.

[Machet]

Il y a une interview intéressante du monsieur dans le dernier numéro des cahiers du cinéma (il a l'air énervé). Le film a coûté 5 millions de dollars (une goutte d'eau), tourné en HD, s'inspirant des vidéos embarquées par les soldats et mises en ligne sur internet. Casualties of war en caméra embarquée en quelque sorte...

[DPG]

Ben ouais, c'est "Outrages" en moins bien. Le coté DV, génération "Youtube", etc... amènent quelques innovations et idées interessantes, mais ça reste quand même totalement convenu, prévisible. Les acteurs sont loin d'être formidables, le coté "film ds le film" est totalement foiré, l'utilisation de la zik de Haendel de "Barry Lindon" est completement nawak, et surtout, je ne comprends pas du tout où De Palma a voulu en venir, refaire le meme film qu'il a déjà fait en moins bien 20 ans après, c'est juste "?"

Une deception de plus en ce qui me concerne...

[Jarlow]

En meme temps le monsieur est habitué à cet exercice, « Obsession » étant quand même un bel exemple de manque de discernement dans l’exercice du remake deguisé, « Scarface » un grand n’importe quoi...

[mercredi]

surtout, je ne comprends pas du tout où De Palma a voulu en venir, refaire le meme film qu'il a déjà fait en moins bien 20 ans après, c'est juste "?"

En effet, le nouveau film de Brian De Palma ne peut laisser indifférent. Mise en avant par maints journalistes, la transposition cinématographique de l’actualité telle qu’elle s’éprouve via internet notamment, s’érige en parti pris formel pour accorder au “réalisme” ambitionné une dimension lyrique chargée de sens. Parfois démonstratives, souvent choquantes, les images et paroles s’offrent à l’état brut suivant divers media représentés - caméra personnelle ou de surveillance, internet, reportages télé, le tout avec une parcimonie dont l’ingéniosité (cf enchaînements sur anaphores thématiques, scénaristiques ou esthétiques) rapproche ladite fiction des oeuvres expérimentales réalisées par notre cinéaste dans sa jeunesse (dvd à se procurer d'urgence). Point d’esbroufe mais une réelle contestation qui, de la guerre en Irak, s’attache pareillement à déconstruire la mise en scène conventionnelle. En revenant à ses premières amours, De Palma inscrit “Redacted” dans une optique tragique laquelle nourrie parallèlement par d’autres références (Peckinpah, Kubrick avec "Barry Lyndon" et "Full Metal Jacket" - personnages de Baleine et de l'intello, Coppola) envisagera la guerre et ses horreurs comme presque inévitables. Répétition d’une révolte propre (genèse artistique), collective (contre la guerre du Viêt-Nam); le réalisateur redéfinit l’absurdité des exactions américaines à l’aube de leur exacte similitude avec celles commises jadis. Ennui, impression d’irréalité, effet de groupe, viol collectif; tout se déroule à l’identique. Si ces événements sont destinés à se réitérer, pourquoi les dénoncer? Parce que certains préfèrent au nihilisme pur une révolte qui, du mythique Don Quichotte au bien réel Albert Camus, contrebalance l’extrême noirceur de l’âme humaine dépeinte ici.
Stalone désespéré avait baissé les bras, Brian De Palma lève le poing, l’un a vieilli l’autre rajeunit et l’héroisme du dernier suscite une fois de plus l’admiration de mercredi.

[mercredi]

Je suis allée revoir le film hier avec mon frère et ce dernier m'a fait remarqué un petit problème qui pourrait horripiler les non anglophones. Les sous-titres blancs sont pratiquement illisibles sur de nombreuses séquences pourtant primordiales Je ne sais pas à qui incombe la faute mais cela reste vraiment dommageable.

[Jarlow]

C’est un probleme recurrent… Je me souviens notamment d’un “Primer » d’anthologie, film au propos deja passablement embrouillé, devenant completement inacessible pour quiconque ne parlait pas anglais : les sous-titres blancs, dans ce film tres bavard et à la photographie assez claire et desaturée, rendaient l’ensemble incompréhensible si l’on ne maitrisait pas la langue de Christopher Loyd.

[Manolito]

De Palma continue à se démener comme un beau diable pour retrouver un peu de son lusyre d'antan. Chassé de l'univers des majors après la déconfiture de "Mission To Mars", il passe de producteurs folklos (Ben Ammar puis Nu Image) en tout petit projet guérilla comme ce "redacted", pour lequel il ressort sa casquette de réalisateur moraliste et engagé, casquette qui lui seyait déjà fort bien dans "Outrages", mais aussi "Scarface", "Les incorruptibles" ou "Le bucher des vanités".

Le principe de mise en scène est intéressant, jouant sur les flux d'images de plus en plus chaotiques et incontrôlés, contradictoires, auxquels nous sommes soumis. Maintenant, après les bonnes intentions, on reste quand même sur sa faim. Le casting très inégal, parfois franchement pas bon, on ressent un manque d'implication certain, un manque d'émotion réel... Les souvenirs des anciens De Palma et de leur puissance intemporelle plane encore dans la mémoire du spectateur qui ne peut que sortir un peu frustré de cette expérience. D'accord, De Palma a des choses à dire, il ne mâche pas ses mots, veut redonner son vrai visage à la guerre... Mais ce qui aurait été un projet très honorable de la part d'un jeune réalisateur, ne peut que laisser mitigé en provenance d'un des plus meilleurs réalisateurs de sa génération pour cause de réelles maladresses...

[mercredi]

de réelles maladresses...

La direction des comédiens laisse parfois dubitative, certes. En revanche, je ne trouve pas que Redacted contienne autant de maladresses que tu le présupposes.

[DPG]

Pour moi, il en est helas bourré...

[Jarlow]

de réelles maladresses...

La direction des comédiens laisse parfois dubitative, certes. En revanche, je ne trouve pas que Redacted contienne autant de maladresses que tu le présupposes.

Manolito ne presuppose rien, il affirme.

[mercredi]

Manolito ne presuppose rien, il affirme.

"Présupposer" dans le sens d'admettre a priori sans justifier (ici plus amplement). En fait, c'était une interrogation cachée visant à lui laisser l'alternative de passer outre mon questionnement s' il estimait que la chose n'en valait pas vraiment la peine

[Manolito]

SPOILERS DE PARTOUT

L'enlèvement du caméraman devant son pied de caméra, ça fait bis, fauché, un peu ridicule ; les types qui discutent de trucs super confidentiels à ne dire à personne pile devant des caméras de surveillance, c'est quand même énorme ; l'impression que ces soldats ne sont encadrés par aucun officier ou presque, que l'armée américaine est composée de 5 soldats ; le coup de la mine pas très bien filmé (c'est mieux fait chez John Rambo )... Ce sont des exemples qui me reviennent vite en tête...