J'aimais beaucoup l'affiche. J'aimais bp le titre (ben oui, c'est du Scorsese !). J'aimais bien le casting (brasser Edouard Baer et Anna Mouglalis avec Arno et Venantino Venantini, c'est qd meme la classe). Mais d'un autre coté, je detestais profondement Samuel Benchetrit. Faisant fi de tous mes préjugés, je me suis donc laissé tenter.
Et j'ai commencé par detester. Le film est un film à sketches, 4 histoires, qui s'entrecroisent de façon anecdotique, et un epilogue. Le premier sketch m'a semblé totalement foiré. On y retrouve Baer et Mouglalis ds une cafeteria pour un pseudo braquage qui finit en discussion. J'ai trouvé ça faux, creux, mal écrit, repompé ici ou là (Tarantino en tête), mal joué et mal filmé, bref, n'en jetez plus, j'ai eu envie de me barrer de la salle au bout de 20 minutes !
Mais j'ai qd meme tenu bon, et j'ai eu bien raison. Car dès la 2e histoire, je suis rentré ds le film. Un kidnapping d'une gamine rebelle de 15 ans par deux pieds nickelés. Dont Bouli Lanners exceptionnel une fois de plus. Ce segment là est tout ce que le premier n'était pas, vraiment drole, touchant, juste, sincère, parfois poétique, bref, une pure réussite.
On enchaine ensuite sur un anecdotique 3e récit, qd meme sacrément repompé sur "Coffees and cigarettes" de Jarmusch (à qui le film entier doit beaucoup) qui voit se croiser Arno et Alain Bashung ds leurs propres rôles ds la cafeteria. Si le passage est anecdotique, il reste néanmoins sympathique pour peu qu'on apprécie les bonhommes, et ça tombe bien, j'aime bp Arno, donc j'ai aimé !
Puis vient la dream team vermeil. Une équipe d'anciens braqueurs qui se recroisent. Avec Jean Rochefort, Laurent Terzieff, JP Kalfon, Venantino Venantini et Roger Dumas. Ce segment là est lui aussi une vraie réussite. Drole, sincère, avec un parfum old school parfaitement assumé, au sein duquel vient se créer un décalage post moderne à travers une série de situations et répliques qui font mouche. Du très bon.
Enfin un epilogue, plutot pas mal, qui boucle la boucle, mais je n'en dirai pas plus pour ceux qui verront le film.
Au final j'en sors qd meme heureux. Déjà parce que j'aime les films à sketches et que ce genre se fait trop rare au cinéma. Ensuite parce que le film a une vraie personnalité, totalement assumée ds son coté bancal entre les références US et les touches purement hexagonales. Le tout est bien filmé, ds un joli N&B cadré en 1.33, à l'ancienne. Les comédiens sont qd meme pas des manches et l'ensemble léger se suit avec un plaisir non feint. Après, on pourra qd meme reprocher à Benchetrit d'avoir des réferences un peu trop lourdes (j'en ai cité deux, mais on peut rajouter Chaplin ou Lautner ou d'autres) et de ne jamais se hisser vraiment au niveau de ses ainés. Qui plus est, si le film n'a pas de coté trop "patchwork", on pense qd meme regulièrement à plein d'autres trucs déjà vus, et à la longue, ça peut lasser. C'est donc bancal, mais plutot attachant. Anecdotique mais plutot réussi en somme. Et puis Drew Barrymore fait penser à un hamburger !
