Vu la mauvaise réputation du film, j'ai attendu de ne plus rien avoir à regarder pour le mettre dans mon lecteur.
C'est dommage, il part bien et il y a dedans de sympathiques acteurs, comme la superbe Rosalba Neri/Giovanna Ralli, Frank Wolf et Fernando rey.
Mais rapidement, il s'enlise et je me suis fait quand même pas mal chier avec cette histoire de vengeance. Le huit-clos est mal maîtrisé par un Castellari sûrement tout jeune réalisateur. Ca manque de punch.
Pas entièrement convaincu. Déjà je m’étais mal renseigné et ce que je croyais être un giallo est en fait un huit clos criminel tout ce qu’il y a de plus classique. Petite déception donc à ce niveau, même si, avec ses extérieurs londoniens, la musique de Morricone, son casting d’habitués au genre, sa séquence introductive trompeuse (et totalement gratuite dans le récit) et sa façon de mettre en scène le premier (vrai) meurtre de l’histoire, on sent quand même bien dans ce Gli Occhi freddi della paura un désir de flirter avec le giallo.
Ceci dit, giallo ou non, ça ne change rien au principal problème du film : sa réalisation apathique et impersonnelle. Dans ce type d’exercice de style, au sein duquel l’intrigue est presque secondaire, il me semble que pour s'en sortir avec les honneurs il faut être soit roublard à la Lenzi / Deodato, soit inventif dans la forme, le visuel, comme Bava. Castellari n’étant ni l’un ni l’autre, on s’ennuie donc poliment pendant les 2/3 du film.
Voici le seul giallo qu'ait commis Castellari même s'il se rapproche plus du thriller que du giallo lui même.
Sorte de remake de ORE DESPERATE, GLI OCCHI FREDDI DELLA PAURA réalisé en 1971 tourne autour de la prise d'otages par deux criminels du neveu d'un riche avocat et d'une amie prostituée.
On assiste ici à un huis-clos dans la maison de l'avocat assez bien emmené par un Castellari qui n'est peut etre pas au meilleur de sa forme mais qui parvient à instaurer une certaine atmosphère en faisant graduellement monter la tension et le suspens.
On regrettera par contre que l'histoire en elle même soit des plus convenues et ne surprendra personne, pas même le final.
Outre cette tension bien tenue, on retiendra quelques très jolis effets psychédéliques, une superbe photographie et surtout l'obsédante et sublime partition musicale signée Ennio Morricone pour laquelle le film doit beaucoup.
Le seul moment qui se réclame du giallo à la Argento est la scéne d'ouverture où une jeune fille est poursuivie chez elle par une silhouette toute de noir vêtue et armée d'un couteau qui la déshabillera du bout de sa pointe... mais n'est en fait qu'un film dans un film.
On reconnaitra Frank Wolff et Gianni garko mais aussi la Ralli et surtout la présence rapide de la Shubert dans le club de strip tease avant sa chute desespérée dans l'exploitattion et l'erotisme de plus en plus hard.
Dispensable certes mais loin d'être ininteressant même si la réalisation reste impersonelle et ne porte guère la griffe du réalisateur..
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.