Delitto passionale - Flavio Mogherini (1994)

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manuma
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Delitto passionale - Flavio Mogherini (1994)

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La femme du célèbre dramaturge Peter Donvec est retrouvée morte dans une chambre d’hôtel, près de Sofia. Elle venait de passer la soirée en compagnie de James, son amant. L’enquête, menée par le jeune Ivan Zanova, se resserre rapidement autour de l’entourage familial de la victime.

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Vendu parfois abusivement comme un thriller érotique, en raison sans doute de la présence dans un rôle secondaire de la pulpeuse Serena Grandi, Delitto passionale est en réalité un petit suspense policier plus proche du produit télé familial que de l’œuvre d’exploitation licencieuse (… ok, y a tout de même 2 petites scènes du cul, dont une mettant à contribution la susnommée Grandi mais ça reste timide et sans volonté réelle de faire basculer l’ensemble dans le divertissement coquin).

Ce vers quoi tend davantage Delitto passionale, ce serait plutôt le giallo. La trame en reprend certains éléments fondateurs, dans sa présentation du tueur, silhouette toute de noir vêtue, gants en cuir compris, travaillant uniquement de nuit, par temps orageux de préférence, ou sa façon de gérer le suspense, le scénario multipliant les suspects potentiels et nous réservant quelques coups de théâtre typiquement giallesques dont une classique fausse fin, à la Mrs Wardh et consort. Son réalisateur Flavio Mogherini, qui signe ici sa quatorzième et ultime réalisation, n’est d’ailleurs pas totalement étranger à ce type d’exercice hybride, entre le suspense classique et le giallo, puisqu’il nous avait livré 17 ans auparavant une intéressante, même si pas totalement aboutie, Ragazza dal pigiama giallo avec Dalila Di Lazzaro dans le rôle titre.

Malheureusement, alors que La Ragazza dal pigiama giallo réussissait à masquer son manque de rythme derrière un flair visuel certain et un goût prononcé pour le morbide, donnant naissance à au moins une séquence particulièrement mémorable, Delitto passionale, toute en restant d’une facture plus que correcte dans la forme (la photo est tout de même signée Luigi Kuveiller, les décors sont variés et non sans cachet) n’a lui qu’un maigre suspense à proposer, laborieusement mené et dénué de toute tension, Mogherini commettant notamment l’erreur fatale de ponctuer son récit d’intermèdes humoristiques, à travers tout ce qui touche à la description des rapports entre le jeune commissaire menant l’enquête et son supérieur.

Finalement, l’aspect le plus intéressant du film, outre la mise en avant des les formes généreuses de Serena Grandi lorsque celle-ci est présente à l’écran, me semble se trouver du côté du cadre historico-géographique dans lequel se déroule son intrigue, soit la Bulgarie des premières années de l’ère post-communiste. On y perçoit en filigrane de l’intrigue un pays en mutation, commençant timidement à s’ouvrir à l’ouest. Mais cette facette du récit, conférant au film sa seule petite originalité, m’a paru essentiellement décorative, du moins à travers ce que j’ai assimilé du film (vu en italien) car peut-être certains dialogues un peu trop pointus pour moi, entre Zanova et son boss notamment, développent-ils davantage tout ça.

Signalons enfin la présence de deux stars du bis italien old school en tête de distribution : Fabio Testi et Florinda Bolkan, livrant sans trop de difficulté les 2 prestations les plus correctes du film, surtout si l’on se met à comparer celles-ci au jeu de l’actrice interprétant la fille handicapée de Testi, proprement grotesque par moment. Quant au rôle principal, il est tenu par un certain Paul Martignetti (inconnu au bataillon pour ma part).

Recommandé donc principalement aux mordus de giallo désireux de faire le tour complet de la question.
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