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par dog » jeu. sept. 11, 2008 6:56 pm
DPG encore une fois je te remercie de me montrer à quel point tu as une grande réflexion sur le sujet et je suis pantois devant ta réponse et combien elle démontre ton indépendance d'esprit. Mais désolé, à nouveau je ne puis être d'accord avec toi, et j'en viens à me demander si tout de suite tu as déjà vu un film de Chaplin et un avec Clavier. Chaplin dans chacun de ces films fait preuve d'inventivité dans ses gags et c'est millimétré, que ce soit la danse des petits pains, le dictateur et son ballon, ou la folie sur la chaîne de montage, le jeu non seulement varie mais tout le travail de mise en scène jusqu'à celui du mime est un boulot totalement hallucinant puisque avec le minimum il tire le maximum. Chaplin qui plus est, en tant qu'individu prenait des risques phénoménaux en attaquant soit des sujets dangeureux (et pas seulement pour ses finances) comme avec Hitler soit en sabrant volontairement son image de Charlot avec par exemple Monsieur Verdoux (1er rôle parlant quand même). Bref autant avoir avec Clavier qu'un arbre en a avec un manche à balais. Quand à De Funes (ou même Pierre Richard, désolé Fatalis et même s'il m'est plus sympathique) excepté l'époque des Branquignols son comique repose sur deux choses exclusivement : une palette de grimaces toujours identiques et de l'énergie. Autant dans la Traversé de Paris il était parfait, autant il lui est arrivé même de tirer un rôle vers le haut, autant pour le reste je le trouve personnellement invariablement ennuyeux et pas plus que Clavier n'a prit le moindre risque de sa carrière. Richard joue et a joué sur le côté "je suis distrait mais je me soigne", d'un film à l'autre, invariablement. Mais le voir dans les Valeureux et on a à faire à un autre genre d'acteur. Clavier est binaire, l'autoritaire (Napoléon par exemple ou les personnages même comique qu'il incarne) ou le bourgeois. Entre les deux aucune variation de jeu, sinon celle imposé par la situation. Et voilà, et pourtant la seule occasion qui m'a été donné de le croiser il ne m'a pas paru le sale con décrit partout. Pour rester dans les acteurs qui se cantonne, Depardieu par exemple n'a jamais fait beaucoup plus que du Depardieu et particulièrement chez Blier, pourtant souvent il transcende son personnage ce qui, à mes yeux, le rend aussi crédible en Christophe Colomb qu'en petite frappe dans les Valseuses. Clavier n'a transcendé jusqu'ici que son brushing.
Se faire traiter de con par des imbéciles est un plaisir de gourmet.
"Les anglais sont timides, charmants et monotones. Un peu comme du veau de choix dans une assiette à fleurs."
Alexandre Vialatte