Un couple de jeunes mariés anglais se rend en Transylvanie pour y passer leur lune de miel. Ils ont un accident de voiture entraînant la disparition de la jeune femme et la réapparition d'une sorcière assassinée plusieurs siècles auparavant...
C'est en 1965 que sort le premier film intégralement réalisé par Michael Reeves, alors à peine âgé de 22 ans : "La sorella di Satana", co-production anglo-italienne, tourné avec un budget réduit et dans des conditions rocambolesques, en Yougoslavie. La vedette mise en avant est Barbara Steele, mais celle-ci n'a tourné qu'une journée et n'apparaît qu'en début et fin de métrage. Ian Ogilvy, complice de Michael Reeves durant sa courte carrière, est le jeune premier du métrage, comme dans les deux autres films de Reeves ("La créature invisible" et "Le grand inquisiteur").
"La Sorella di Satana" commence tel un film d'épouvante classique, avec le lynchage d'une sorcière effroyablement défigurée, accompagné des malédictions d'usage proférées par celle-ci à l'encontre de ses bourreaux et de leurs descendants. Une séquence imaginative et cruelle, usant d'un curieux système de balancier permettant la mise à mort par empalement et noyade simultanément !
La suite est plus curieuse et balance bizarrement entre le cinéma d'horreur et la comédie, jouant en particulier beaucoup sur le fait que l'action se déroule dans un pays communiste. Aristocrate déchu et exproprié de son château, aubergiste obsédé et voyeur, policiers au comportement absurde... Le film est d'ailleurs (gentiment) critique sur ce sujet. Le top est atteint lorsque la sorcière, après avoir tué avec une faucille, laisse tomber cette arme pile sur un marteau pour former le signe bien connu des PC du monde entier d'alors !
Néanmoins, entre horreur fantaisiste et comédie un brin débile (difficile de s'esclaffer aux maladresses balourdes de la maréchaussée), "La sorella di Satana" s'avère une production bancale et maladroite, foncièrement inaboutie. Si le prologue annonce certainement les films à suivre de Michael Reeves, le reste est beaucoup moins convaincant et reste une curiosité pour complétiste de l'épouvante anglaise et de la carrière de Barbara Steele.
Vu sur le dvd US alpha vidéo, recadrage catastrophique en 1.33 de l'image originellement en scope ; bande-son anglaise à peine compréhensible. Une copie de bien piètre qualité, à éviter donc, même si elle fut longtemps la seule possibilité de voir ce film en dvd. Je ne ferais quant à moi pas la fine bouche vu qu'il m'a été aimablement offert par l'ami igorfx
.La nouvelle édition récemment publiée par dark sky est maintenant l'édition de référence pour ce titre :
http://10kbullets.com/reviews/s/she-beast-the/