Un photographe, témoin d'un vol à main armée qui a particulièrement mal tourné, est traqué à la fois par les truands survivants et par les policiers.

Désolé, c'est tout ce que j'ai trouvé pour illustrer le film

Acteur vu notamment chez Jean-Pierre Melville, Pierre Grasset s’est essayé au milieu des années 70 à la réalisation, signant ce petit film de gangsters sur lequel plane l’ombre de l’irascible maître du film noir français. Le cast, au sein duquel Grasset s’offre une place de choix, rappelle de son côte davantage les grandes heures du polar bis rital, avec son duo de tête Raymond Pellegrin le truand sur le retour / Marc Porel le reporter-photographe tendance gauchiste/anarchiste.
Le film possède quelques atouts : une jolie galerie de personnages pittoresques caractéristiques du cinéma de genre français de cette époque - des Jacky, Jo, Marco et autre Jesus + 2, 3 p’tites poulettes déshabillées qui nous baladent entre les quartiers mal famés et la banlieue morose d’un Paris hivernal mid-seventies assez sinistre - la présence décontractée d’un Marc Porel encore très alerte, ainsi qu’une bonne partition musicale d’Astor Piazzola, interprétée par Gerry Mulligan. Ecrite par Pierre Grasset lui-même, l’intrigue est en outre plutôt intéressante dans sa façon de retravailler le classique canevas de l’après-braquage qui ne tourne pas comme prévu en ajoutant à l’habituelle confrontation police/bandit l’intervention du 4eme pouvoir. On sent d’ailleurs que l’auteur a 2, 3 trucs à dire ( … et que son discours tire plutôt à droite).
Bref, cela aurait pu être un excellent petit polar si la mise en scène avait été un peu moins lâche et hésitante par moment, plus attentive à ses raccords aussi, et si le jeu d’acteur de certains seconds rôles ne flirtait pas autant avec l’approximation. Enfin, que dire des longs passages entre le personnage de Julien (Pierre Grasset) et son toutou, si ce n’est que ça sent un peu la complaisance, tout ça.
Bilan moyen donc. Plus une curiosité qu’un petit must oublié comme L’insolent de Jean-Claude Roy. Vu dans une copie bien baveuse sur Ciné Polar où il passe (presque) toutes les nuits en ce moment.