Après "Un vivant qui passe", Claude Lanzmann sort en 2001 un autre film constitué d'un témoignage recueilli dans le cadre de la préparation de "Shoah" mais non inclus dans celui-ci : le témoignage exceptionnel et passionnant de Yehuda Lerner, juif polonais qui participa à la révolte - réussie - dans le camps d'extermination de Sobibor en octobre 1943. Il n'y a pas d'autres témoignages dans ce film, mais il est aussi accompagné d'images des lieux du périple de Lerner. Varsovie, la Biélorussie, Minsk et la gare et restes du camps de Sobibor, en 2011... Comme "Un vivant qui passe", c'est tout de même une émanation de "Shoah" et je ne sais pas vraiment ce qu'en percevra un spectateur qui n'a pas vu ce dernier avant, tant il est avant tout un écho, un complément aux témoignages du documentaire fleuve de 1985. Par son dénouement heureux - pour le témoin interrogé, "Sobibor" est un expérience a priori relativement moins oppressante que "Shoah", mais Lanzmann semble en être conscient et conclut délibérément son métrage sur la longue énumération, insupportable, de tous les convois de déportés ayant abouti à Sobibor.
Autant "Un vivant qui passe" avait manifestement été bricolé avec peu de moyens, autant "Sobibor" estb un documentaire apparemment produit avec plus de confort matériel et de diversité. Cela se ressent sur la copie du DVD "Les cahiers du cinéma" 1.66 16/9 qui est tout à fait réussi, irréprochable dans le contexte du documentaire qu'elle illustre. La bande son était en DTS en salle (pas sur le témoignage qui a été capté en mono, mais sur les images des sites, des voyages), mais est proposé ici seulement en Dolby Stéréo...