Très curieux et rare polar danois. Un polar noir qui a un sujet assez cru (et en avance sur son temps). A savoir la trajectoire d'Anton Hansen (Ib MOssin, alors extrêment populaire dans son pays d'origine!), jeune homme de 17 ans qui vient à Copenhague pour échapper à une vie ennuyeuse dans le Jutland. il tombe sous la coupe de Kaj (Bent Christensen) qui profite de sa naïveté pour ses combines. A savoir draguer de vieux messieurs qui l’emmenent chez eux, et ensuite leur sauter dessus, prendre leur argent et profiter du fait qu'Anton soit mineur pour les victimes ne les dénoncent pas à la police de peur d'etre reconnus.

En France, au même moment, Brigitte Bardot effeuillait la marguerite en cas de malheur, les USA se battaient avec le code Hays pour contourner les lois sur la représentation du crime à l'écran. Au Danemark, on ne se posait guère de question. Polar glauque qui traite de prostitution masculine et hop, direct dans un bar gay. " En sex bar" comme dit l'un des inspecteurs de police dans le film

Ca reste bien sûr très chaste dans sa représentation, le but du film étant justement la descente aux enfers d'Anton qui pour échapper à sa condition joue avec le feu. Comme nous sommes dans les années 50, tout cela va se terminer de manière tragique (meurtre, suicide, etc.). Clichés en abondance (les vieux messieurs sont antiquaires et se détestent de qu'il sont, c'est bien connu). Ambiance jazzy pour une bande originale imprégnée de film noir US (très réussie d'ailleurs). Avec un tournage en extérieur sur les lieux de l'action - le film a été réalisé avec l'aide de "la brigade anti-vice" de la police de Copenhague

Il ya bien sur la sœur de Kaj qui tombe amoureuse d'Anton qui, bien que rebuté des pièges qu'il tend, ne vot pas d'autres solution.? Il y a aussi la petite amie d'Anton qui vient du Jutland pour (peut-etre) rester avec lui. Et qui s'enfuit à toutes jambes dès qu'elle apprend ce qu'il fait. Il y a le vieux Skipper, vivant dans un bidonville au bord du port et qui le premier a recueilli Anton, qui semble lui aussi à la dérive.
Très loin des représentations idylliques du Danemark, la petite sirène, Andersen, tout ça... il y a donc du polar glauque dans les années 50!.
Noir et blanc de rigueur, 1,66 visiblement, mais vu dans une copie 1,37:1 du DVD danois. Jolie photo nocturne, avec de très beaux plans finaux dans un port embrumé, labyrinthique, assez fantastique - mais forcément très moral. Et assez ironique, hélas, quant au plan final. 86 mn classiques mais étonnantes!