Je suis sorti de la projection en me grattant la tête... non pas par présence de poux dans la salle, mais parce que je me suis demandé à quoi je venais d'assister.
Visuellement, on est un net cran en dessous de la beauté de Prometheus. Plus de morbidité, de noirceur de l'âme, d’introspection. On reste clairement dans une science-fiction ambitieuse, qui pose des questions - plus qu'elle n'apporte de réponses, heureusement. Une prolongation intéressante de Prométheus, avec un lien là aussi bien vu avec les xénomorphes.
Bon, je suis pas un connaisseur fin de la saga Alien, donc je suis sûr que les fans hardcore auront vus des incohérences. je vais pas me lancer dans la bataille sur ces points là.
Là où je suis beaucoup plus circonspect : un début précipité qui ne laisse aucune chance d'adhérer aux personnages. Honnêtement, la mort de James Franco est dépassionnée, sans intérêt et j'ai eu bien du mal à accrocher à la douleur de sa petite amie. C'est très Cormanien comme approche, de rentrer de suite dans l'action. En fait, c'est comme si parfois Scott repartait dans des ornières Bissardes de la saga. Comme la mort du couple qui baise sous la douche. Là, c'est le pompon : je me suis "merde, on se trouve en plein Mutant ou Galaxie de la terreur, en fait
" C'est positivement n'importe quoi compte tenu du discours général du film! (ou alors éventuellement l'histoire de procréation à proscrire?). Les morts globales du film sont expédiées en deux coups de cuiller à pot... en fait, Scott lance des éléments précipités, balancés à la vas-y comme j'te pousse. Qui auraient mérité, AMHA, un peuplus de considération, et qui lui donne un lustre de série B de Luxe. Aux antipodes du précédent opus. Ca m'a géné.
La trajectoire de créateur de David est amplement intéressante, et l'aboutissement de sa réflexion qui génère
et qui renforce donc son
. Superbe réflexion, insérée de manière agile dans le récit, avec des échanges passionnants avec Walter. Scott est ici dans son élément, et réussit à situer son œuvre au-dessus de toute science-fiction récente. Je rejoins en grande partie l'analyse pertinente de Manolito sur le sujet. Et les tonalités excessivement violentes sur les manipulations génétiques, trifouillages charnels, viscères à l'air... le fond est ténébreux.
La musique reprend des thèmes de Goldsmith et de Streitenfeld, pour les mélanger adroitement. un peu à l'image du film qui malaxe les thématiques d'Alien et Prometheus. Bien vu, et élégant dans le rendu.
Une surprise : un couple gay dans le film
Je crois qu'avec Star Trek Beyond, c'est les seuls à mon connaissance? c'est furtif, ça ne sert pas à grand chose, mais un des rares dialogues affectifs du film.
Maintenant.... le film est pétri de scories qui lui donne un aspect éminemment pauvre. On sent que le budget est moindre par rapport à Prometheus. Comme si l'image avait raboté l'ampleur. Même la nécropole, supposée grandiose, ne réussit pas à transcender l'image. L'intérieur du vaisseau est tout aussi minable par moments. tout cet argent pour ça?
Il y aussi, je pense, un élément capital : la projection était déplorable. Pathé Evreux, salle 2 hier soir (4 dans la salle...) : c'est d'une pauvreté en lumière proprement alarmante - ça m'a quelque peu gâché le film... à moins que cela n'ait été tourné" sciemment?
Bref, 122mn qui m'ont laissé perplexes. Mais d'une richesse incommensurable, matière à réflexion, discussions... de la SF qui me plait , même si je suis ressorti quelque peu déçu, sans m’être ennuyé pour autant, un gage positif quand je le reverrai. m'est avis que c'est le type de film que je vais revoir à la hausse à la prochaine vision...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?