Message
par Manolito » dim. janv. 24, 2021 12:05 pm
Au rang des qualités de "The Addiction", il y a ce portrait du New York des années 90 au ras du bitûme, parmi ses marginaux, ses drogués, sa rue crasseuse, dangereuse, où tout peut arriver au coin d'une rue, y compris une agression vampirique, sans que cela ne surprenne. "The Addiction" est un film sur le combat entre le mal et le bien, entre les ténèbres et la lumière, et Ferrara utilise avec pertinence le noir et blanc pour signer des images uniques, créer un univers, son univers, entre défonce et méditation, entre destruction et rédemption.
Dans les représentations occidentales du vampirisme, il y a toujours une dimension chrétienne, plus ou moins exploitée, ne serait-ce qu'avec la mise en avant du crucifix, la confrontation entre l'immortalité matérielle du corps et celle spirtituelle de l'âme. Ferrara va vraiment à fond sur ce sujet, avec toute un dénouement qui en devient presque génant (pour moi), tant il assène un catéchisme certes sincère, mais néanmoins lourd, presque en port-à-faux avec le reste du film.
"The addiction", c'est aussi un film sur la dépendance, étalant complaisamment la déchéance (le martyr) de Kathleen, parfois avec des redondances. Christopher Walken apparaît le temps d'une courte scène où il incarne un vampire qui prétend maîtrisé son addiction au sang, même si ses actes contredisent ses paroles.
Malgré des intentions intéressantes, une bonne ambiance, "The Addiction" a des problèmes. Les spéculations des étudiants en philosophie sont parfois intéressantes, parfois naïvement prétentieuse, avec des citations balancées avec suffisance. Les séquences d'horreur ou de manque sont répétitives, parois trop longues ou ennuyeuses (le massacre de la fin !). Et finalement, malgré sa courte durée, "The addiction" paraît longuet. Bref, je n'ai pas vraiment adhéré à "The Addiction", film de vampires unique et personnel, mais hélas imparfait.
Vu sur Mycanal/OCS.