Surpis, je suis. Je n'attendais pas grand chose et bon, vlan dans ma face.
De prime abord, la copie me paru moche. Plus de baroque visuel mais une image pale, une lumière naturelle sans embelissement quelconque. Ce qui ma dérangé au départ tient pour une bonne partie au traitement de l'action et à l'atmosphère résolument cruelle du film.
4 exclus (un tricheur professionnel, une prostituée enceinte, un fou et un alcoolique) partent d'une ville quasi morte à leur sortie de prison et errent dans une carriole. ils croisent Chaco, un tueur professionnel sadique, qui s'en va modifer leur parcours et leur vie.
La principale faiblesse du film demeure un scénario décousu, se contentant de narrer des aventures visiblement tirées de récits divers. Un manque de linéarité qui fait défaut, hélas. Le personnage de Chaco (un Milian halluciné/nant) sert de bac révélateur à chacun, dans la cruauté et la vilence. Il permet ainsi l'accomplissement du destin de chacun. Mais il survient de manière gratuite, et revenant afin de clore le film, là aussi de manière tout à fait intempestive.
Fulci compense par la richesse des thèmes, une technique irréprochable et la création d'une atmosphère étrange, touchant au fantastique. cette mythologie du cimétière, si chère à ses yeux, trouve une grâce unique dans les errances du fou qui entend les voix des morts...nu, sous la pluie battante, il va de tombe en tombe et converse avec les morts.
La ville fantome où ils atterrissent est à l'image du film même. Décrépie, vide, erratique, menaçante, le creuset du destin même. Fulci y dégage une sorte de lyrisme désespéré. Ce qu'on retrouve dans la ville minière sous la neige, écho au Grand Silence de Corbucci. La référence est inévitable, ici beaucoup moins universelle malgré la volonté délibérée d'y ancrer une naissance d'un enfant dans la douleur comme image d'un nouveau départ.
Ce qui revient aussi souvent, c'est cette image de la religion. une religion pervertie dans sa représentation (le pretre solitaire y est peu catholique - au sens figuré, of course), ce qui là aussi est une sorte de prolongation de l'oeuve de Fulci qui n'a pas gaté les représentants de cette religion (par exemple La Longue Nuit de l'Exorcisme). Elle n'a pas de valeur symbole spécifique mais replacée dans un contexte de renaissance bien particulier. Et de voir une ville prendre racine dans la société via la naissance d'un enfant d'une prostituée sur laquelle toute la ville est passée, il y a matière à penser à plusieurs fois la bénédiction proférée par le prêtre.
Ce qui d'ailleurs n'empeche pas un sentiment de malaise quant au personnage du fou. il est noir et non content d'être mépris épour cela, il se voit affublé d'un pathos total, somme de folie, d'idiotie et de cannibalisme. Ca fait un peu beaucoup, quand même . Du racisme 70's routinier ou un hasard de distribution? La question demeure ouverte!
Ici, fanas de serpillère chevelue et de Franco Nero qui roule des yeux en bueulant comme un ane chatré, torse nu en gilet peau de chamois récupéré dans un déstockage Tati 70's, passez votre chemin
La provoc est certes gratuite mais pas si déplacée que cela. les thèmes brassés par Keoma se retrouvent ici de la même manière, mais traitée de manière plus adroite et plus universelle par Fulci.
Lucio Fulci signe ici un film fort, qui, en bénéficiant d'un scénario plus solide et moins hasardeux, aurait pu toucher à la grâce d'un réalisateur hors pair. Il était déjà hors norme, ce n'était déjà pas si mal que cela.
Vu sur le Z1 dans la Western Box Anchor Bay. 1.85 : 1 , 16/9, mono deux canaux anglais et italien, st anglais dans les scènes inédites non doublées, interview croisée de Fabio Testi (toujours aussi

la critique du Z2 sur le site Western:
http://www.devildead.com/critique.php3? ... §ion=2