Effectivement, cette suite est un beau pétard mouillé mais je ne serais pas aussi direct qu’une bonne majorité des critiques car finalement ça reste de la série B de vidéo club. J’ai vu bien pire. Seulement voilà, après un opus super fun avec un anaconda vicelard, un Jon Voigt cabotin et des scènes bien barrées, il est difficile de trouver son compte dans le film de Dwight H. Little (officiellement déclaré pire réalisateur en fonction par moi-même).
Le pitch est sensiblement le même que dans le premier, une équipe de scientifique va dans la jungle, voyage en bateau et se fait attaquer par des anacondas. Nous avons droit à un casting certifié label rouge avec une belle brochette de têtes de veaux censé passer pour des biologistes. Je devais être le seul hilare dans la salle quand la blondasse nous parle de son doctorat alors qu’on l’a dirait sortit d’une mauvaise sitcom. D’un côté cet
Anacondas, m’a rappelé les bisseries italiennes des années 80 sauf qu’ici les mots "gore" et "nichons" sont strictement prohibés, l’histoire de ne pas choquer les petits enfants venus voir le film. C’est dommage. Parmi les autres protagonistes, on retrouve le capitaine du bateau au passé trouble (Johnny Messmer, qui ressemble à un Guy Pearce qui aurait bouffé plusieurs boîtes d’anabolisants), la scientifique latino, sorte de croisement génétique entre J-Lo et Gina Gershon mais avec 1% du talent des deux actrices et enfin le sidekick black ultra speed, peureux, informaticien (important, tous les sidekicks du 21ème siècle sont informaticien) et surtout increvable. Celui-là, je vous promets, à côté Rob Schneider c’est Robert De Niro. Faut le voir débiter son texte plus vite de Chris Tucker. On passe le film a espérer qu’il finisse digérer au fond d’un estomac d’anaconda. Même pas ! Il est invulnérable : après avoir passé dans les anneaux d’un serpent (je rappelle pour les cancres du fond que l’anaconda est capable de vous faire exploser tous les os du corps), il se libère et s’en sort indemne. Trop balèze.
Je veux bien pardonner au film ses personnages crétinoïdes si Little nous offrait des serpents en plat de résistance. Mais en fait non. Sur la totalité du métrage, les anacondas prennent dix minutes maximums. Adieu la judicieuse utilisation d’animatroniques et d’images de synthèse du premier épisode. Dwight Little semble totalement peu concerné par ce qu’il filme puisqu’il oublie de nous montrer ses bestioles et quand il nous les montre… c’est la catastrophe. Les effets spéciaux semble dater du début du numérique, à côté les FX du film de Luis Llosa relevaient du photoréalisme. C’est aberrant, un téléfilm avec un budget dix fois inférieur aurait mieux fait. Et puis surtout, les anacondas ne ressemblent à rien. Au lieu d’un serpent c’est une sorte de dinosaure tout droit sorti d’un cartoon. Pffff. Je ne sais pas comment, ils se sont démerder pour faire un film aussi foireux avec un matériau aussi simple à exploiter. Ne vous attendez pas non plus à voir des effets sanglants, le film semble conçu pour être consommables pour tous les publics : pas effets chocs, pas de sang et des attaques limite en images subliminales.
Anacondas est au film de montres ce que
Hantise est au film de maison hantée : un acte de sabotage.
2/6
Si je mets une note aussi haute, compte tenu de mon avis relativement sec, c’est parce que je ne me suis pas spécialement ennuyé durant la projection et son côté nanar m'a un peu divertit. De plus, vous me connaissez, je suis très tolérant sur ce genre de production
