drummonde a écrit : jeu. avr. 12, 2007 10:40 pm
Si il arrive qu'on se perde dans le fil du recit a un moment -encore qu'on a vu pire...
Je crois que c'est dû à la version anglaise - j'avais eu le même problème avec la version Neo, l'intrigue me paraissait un peu confuse.
Là, avec la version italienne (et les bons sous-titres qui vont avec), l'intrigue se suit de bout en bout en toute logique.
Un excellent film, dans le dessus du panier du giallo.
Bref, pour appréhender correctement un giallo, toujours le voir dans sa version italienne.
Certains me diront : oui, mais souvent il s'agit de doublages ; ça ne change rien à mes yeux : le réal est aux commandes de la bande son comme des dialogues. Ainsi, Le Venin de la peur de Fulci est bien plus riche dans ses ambiances dans sa version italienne que dans son doublage anglais.
Je dirai aussi qu'une version audio se choisit en fonction du cadre du film.
Dans Folie meurtrière, les auteurs n' ont, volontairement, donné aucune indication sur les lieux de l'action.
Mais on sait que le film a été tourné en Espagne et en Italie.
A partir de là, l'anglais est une aberration.
Reconnaissons à Folie meurtrière de taper fort avec sa décapitation inaugurale à l'excavatrice ! L'enquête qui s'ensuit est un peu longuette au démarrage mais une fois plongée dans les sordides marasmes de la famille bourgeoise, l'intérêt et la tension vont croissants : on se prend à véritablement vouloir connaitre le responsable de la mort de la petite Stéphania. Georges Hilton est pas mal en commissaire, même s'il passe un bonne partie de son temps à récupérer les cadavres laissés par un assassin qui a toujours un coup d'avance, et parfois la scie circulaire audacieuse. L'accusation finale devant tous les suspects réunis fait penser à du Hercule Poirot mais le coup de leur confrontation à leur reflet dans le miroir maintient bien une atmosphère pesante et électrique.
Belle copie du chat qui fume, et bonus intéressants, tant l'analyse de JF Rauger (qui revient entre autres sur la scène, anachronique pour le spectateur moderne, où l'on voit une fillette intégralement nue) que la riche interview du scénariste (super anecdote sur les essais de radiner sur les conditions d'hébergement des acteurs en évaluant leur réaction lors de l'accueil avec la voiture déclassée).
Revu sur le Blu ray de chez Vinegar Syndrome dans la Box Forgotten Gialli parue il y a 4 ans. la copie est généralement splendide, avec néanmoins quelques plans flous - propre au TechniScope. Mais les couleurs sont rutilantes et les contrasts réussis. J'aime bien ce confort visuel.
Pas vu avec l'audio anglais assez tartignole, mais avec le doublage italien. A lire sur les lèvres, il est clair que touts les acteurs (italien, espagnols, americains... parlent leur propre langue.
Le film est un énorme démarquage d'Argento. a savoir le petit detail qui manque pour révéler le pot aux roses. Meme la musique de Morricone ressemble dans certains morceaux a sa composition pour Le Chat a Neuf Queues. Au detail près qu'il s'agit ici de la police qui mène l'enquête, et non pas le quidam a qui il arrive de tomber sur le fameux détail et qui mène sa propre enquête.
Et a rebours, c'est aussi a se demander comment Argento ne s'est pas aussi inspiré de ce Mio Caro Assassino pour les Frissons de l'Angoisse, qui se retrouve en miroir (ahah) avec un dessin enfantin qui révèle un pan de l'histoire, et le miroir, justement. Hasard ou coincidence?
Hilton trouve là, à mon sens, la meilleure interpretation de sa carrière. Tres loin de ses roles de bellâtres hableurs et de comics-western. Son monologue final est impressionnant et sa transformation physique lui confère une certaine austérité qui sied assez bien au personnage.
L'enquête demeure pédestre, avec en creux l'habituelle critique de la bourgeoisie et /ou aristocratie italienne ou se nichent les saloperies passées en revu dans les 70's. Il y a un plan qui aujourd'hui déranger quelque peu, c'est l'apparition de la jeune enfant nue dans l'atelier du peintre - image dépeignant la pedophilie du bonhomme en question. Ce plan avait été coupe en UK, puis remis ensuite pour la dentier edition DVD, il. me semble. Ce plan Etait-il nécessaire? Autres temps, autres moeurs.
Mais malgré les scories et l'influence évidente de l'écriture Argentesque sur le récit, on reste dans le haut du panier du Giallo. pas encore deliquescent ni trop explloitatif (le plan nichon de Marilu Tolo est TOUT sauf nécessaire, tout comme son rôle, par ailleurs...) - mais sérieusement mène, avec une tres belle sensation de peur sur quelques meurtres, et la sequence de suspense finale magnifiquement orchestrée.
A noter que Morricone a aussi repique dans ses précédentes compo pour boucler la BO (dont Malamondo)
L'interview de Valerii revele comment ont été effectues les trucages de la scie circulaire (et les autres meurtres), c'est ingénieux.
Pas vu le segment avec Roberto Leoni, par contre.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?