The Abandoned / Abandonnée - Nacho Cerda (2006)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Nacho Cerda a aimé "L'au-delà" et nous le fait savoir ! Chaue image, chaque instant, nous rappelle l'ambiance du film de Fulci, cet aspect boueux, verdatre, où tout pourrit et moisit sur pied... Mais si "L'au-delà" n'est pas un exemple de grande qualité scénaristique, il dispense tout de même régulièrement des scènes-choc surprenantes, ménage des changements de ton ou de lieu. Là-dessus, Cerda et sa bande se plante complètement, et, après un bon début, se mettent à tourner en rond, ne parviennent plus à réellement intéresser. Heureusement, la réalisation, l'ambiance sont là. Le travail sur l'image, sur le son, nous plonge dans une ambiance horrifique indéniablement de qualité. Une très belle coquille... un peu vide quand même.
Il sort au cinéma aujourd'hui...
Il sort au cinéma aujourd'hui...
-
- Messages : 403
- Enregistré le : mar. mai 11, 2004 1:33 pm
- Localisation : Dans la maison aux fenêtres qui rient, tout à côté de chez la Mère des Ténèbres
SPOILERS POSSIBLES
Voilà, LE film que je voulais aimer. Alors quoi ? la fatigue ? le mauvais jour ? Ou le film lui même ? Force est de constater que, le premier abandonné, ce fut moi.
Pourtant, The Abandoned démarrait sous les meilleurs auspices et avait tout pour me passionner qu'il s'agisse du traitement ou des thèmes abordés : un voyage onirique qui abandonne la narration classique ; la recherche des origines représentée comme un appel de la mort ; la structure en cercle, faite de répétition, de réalité qui se dérobe sous nos pieds... et plus rien à quoi se raccrocher.
Mais voilà, je ne suis pas du tout rentré dans le film, je n'ai pas eu peur un seul instant. Même si l'on ressent qu'il s'agit plus d'une errance que d'une véritable intrigue (très belle idée de l'idée du pays natal pour rencontrer ses propres fantômes) The Abandoned fait du sur place, n'avance pas, et finit un peu par ennuyer. Le schéma de répétition pourtant fascinant (on pense un peu Lost Highway tout de même, dans sa rencontre avec le double, son éclatement temporel...etc..) ressemble plus à un procédé dans lequelle le cercle ne fait que souligner que le film lui même tourne un peu en rond.
The Abandoned affiche constamment toutes ses intentions ce qui l'empêche d'être spontané et le rend somme toute assez artificiel.
Et c'est dommage parce qu'il comporte vraiment de très belles scènes, qu'il est vraiment sombre, et qu'il a cette dimension funèbre et morbide très poétique, mais il dévoile trop ses "raisons" pour convaincre. On sent bien que Cerda veut faire à travers ce voyage au pays de morts (donc au "pays de soi-même") une métaphore sur le déracinement, la solitude de la vie, et la peur individuelle..., mais ça manque tout de même de substance et je trouve que toute cette mise en place savante dissimule un peu une absence de matière.... C'est assez triste pour moi cette sensation d'avoir élevé le film bien haut, dans une forme de spiritualité du fantastique et de complexité pour toute de même retomber sur un sentiment de manque, de frustration ...
Hier Cerda évoquait en présentant son film qu'il ne s'agissait pas uniquement d'une oeuvre horrifique mais d'une oeuvre qui voulait traduire la peur de vivre, la peur de la solitude... C'est peut-être là que The Abandoned se plante un peu. On ne fait pas un film en en calculant les raisons à l'avance. La hantise devrait être intrinsèque et non calculée à l'avance. Et The Abandoned, laisse cette sensation un peu artificielle de projet, d'idée derrière la tête. J'ai aimé Genesis, son court métrage présenté hier en première partie, mais il souffre également de mêmes défauts amplifiés dans son long : il est très beau, très émouvant, mais on ressent à chaque instant le soucis du cadrage, de faire un beau plan, et cette obsession d'un film conçu autour de sa conclusion, et là aussi ça manque de naturel et c'est assez poseur.
Ceci dit, je conseille The Abandoned, parce que malgré toutes ses faiblesses, il demeure une oeuvre ambitieuse et un objet assez rare dans le paysage fantastique, au caractère hypnotique indéniable. Il y a quelques scènes magnifiques. J'ai été très convaincu par la dernière partie et donc encore plus déçu qu'il n'étoffe pas plus son scénario en fonction de la notion "d'abandon", de "perte", de "déracinement", et de "rapport de l'homme à sa mort". C'était vraiment de très bonnes idées qui auraient pu faire passer du sentiment de peur fantastique à celle de hantise existentielle. Il demeure intéressant également pour ce qu'on aurait aimé y trouver et y ressentir, pour le projet qu'on aurait aimé voir se concrétiser ...
J'aurais aimé adorer The Abandoned...
Résultat : je suis vraiment déçu d'être déçu
Voilà, LE film que je voulais aimer. Alors quoi ? la fatigue ? le mauvais jour ? Ou le film lui même ? Force est de constater que, le premier abandonné, ce fut moi.
Pourtant, The Abandoned démarrait sous les meilleurs auspices et avait tout pour me passionner qu'il s'agisse du traitement ou des thèmes abordés : un voyage onirique qui abandonne la narration classique ; la recherche des origines représentée comme un appel de la mort ; la structure en cercle, faite de répétition, de réalité qui se dérobe sous nos pieds... et plus rien à quoi se raccrocher.
Mais voilà, je ne suis pas du tout rentré dans le film, je n'ai pas eu peur un seul instant. Même si l'on ressent qu'il s'agit plus d'une errance que d'une véritable intrigue (très belle idée de l'idée du pays natal pour rencontrer ses propres fantômes) The Abandoned fait du sur place, n'avance pas, et finit un peu par ennuyer. Le schéma de répétition pourtant fascinant (on pense un peu Lost Highway tout de même, dans sa rencontre avec le double, son éclatement temporel...etc..) ressemble plus à un procédé dans lequelle le cercle ne fait que souligner que le film lui même tourne un peu en rond.
The Abandoned affiche constamment toutes ses intentions ce qui l'empêche d'être spontané et le rend somme toute assez artificiel.
Et c'est dommage parce qu'il comporte vraiment de très belles scènes, qu'il est vraiment sombre, et qu'il a cette dimension funèbre et morbide très poétique, mais il dévoile trop ses "raisons" pour convaincre. On sent bien que Cerda veut faire à travers ce voyage au pays de morts (donc au "pays de soi-même") une métaphore sur le déracinement, la solitude de la vie, et la peur individuelle..., mais ça manque tout de même de substance et je trouve que toute cette mise en place savante dissimule un peu une absence de matière.... C'est assez triste pour moi cette sensation d'avoir élevé le film bien haut, dans une forme de spiritualité du fantastique et de complexité pour toute de même retomber sur un sentiment de manque, de frustration ...
Hier Cerda évoquait en présentant son film qu'il ne s'agissait pas uniquement d'une oeuvre horrifique mais d'une oeuvre qui voulait traduire la peur de vivre, la peur de la solitude... C'est peut-être là que The Abandoned se plante un peu. On ne fait pas un film en en calculant les raisons à l'avance. La hantise devrait être intrinsèque et non calculée à l'avance. Et The Abandoned, laisse cette sensation un peu artificielle de projet, d'idée derrière la tête. J'ai aimé Genesis, son court métrage présenté hier en première partie, mais il souffre également de mêmes défauts amplifiés dans son long : il est très beau, très émouvant, mais on ressent à chaque instant le soucis du cadrage, de faire un beau plan, et cette obsession d'un film conçu autour de sa conclusion, et là aussi ça manque de naturel et c'est assez poseur.
Ceci dit, je conseille The Abandoned, parce que malgré toutes ses faiblesses, il demeure une oeuvre ambitieuse et un objet assez rare dans le paysage fantastique, au caractère hypnotique indéniable. Il y a quelques scènes magnifiques. J'ai été très convaincu par la dernière partie et donc encore plus déçu qu'il n'étoffe pas plus son scénario en fonction de la notion "d'abandon", de "perte", de "déracinement", et de "rapport de l'homme à sa mort". C'était vraiment de très bonnes idées qui auraient pu faire passer du sentiment de peur fantastique à celle de hantise existentielle. Il demeure intéressant également pour ce qu'on aurait aimé y trouver et y ressentir, pour le projet qu'on aurait aimé voir se concrétiser ...
J'aurais aimé adorer The Abandoned...
Résultat : je suis vraiment déçu d'être déçu

-
- DeVilDead Team
- Messages : 21537
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
- Localisation : Pyun City
A peine 300 entrées sur ses salles parisiennes pour les deux premières séances. La carrière française risque de suivre la même trajectoire que celle suivie aux USA. On ne peut guère parler de Super Nacho.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
-
- Messages : 4287
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 10:10 am
- Localisation : Laboratory Of The Utility Muffin Research Kitchen
Yep, hier soir au Mk2 Bibli, seance de 20h, la salle sonnait bien creux.Superwonderscope a écrit :A peine 300 entrées sur ses salles parisiennes pour les deux premières séances. La carrière française risque de suivre la même trajectoire que celle suivie aux USA. On ne peut guère parler de Super Nacho.

En tout cas, j'ai vraiment adore ce film.
A la maniere d'un "Saint Ange" (si si, j'ai aime aussi, et j'ose le dire !!

Amoureux du genre tres talentueux la aussi, tant le film est d'une esthetique parfaite et realise de main de maitre (si l'on excepte quelques plans assez confus vers le final).
Alors soit, la aussi le film n'est pas effrayant un tantinet pour qui connait ses classiques (mais peut-etre n'etait-ce pas le but finalement ?), mais il distille une ambiance de cauchemar tres particuliere, la repose toute la reussite du film.
Un bien beau film fantastique donc a defaut d'etre un chef d'oeuvre du genre et de la trempe des films qu'on aimerait voir plus souvent au cine.
Un realisateur encore et toujours (si ce n'est plus) a suivre !!
What the fuck did I do ?
À l'occasion du retour d'internet dans mon humble appartement (une horreur ce cable ADSL
), un petit mot sur cette nouvelle perle du fantastique espagnol. Lorsque le thème — Ô combien fascinant — de l'anamnèse (cf Hoffmann, Henry James ou Borges) rencontre l'esthétique morbide d'un Fulci au sein d'une maison hantée digne de celle dépeinte par Wise, cela donne "Abandonnée", petite perle du genre!
L'utilisation habile du son (excellent), d'une lumière heureusement saturée et d'une mise en scène sachant parfaitement équilibrer montages dynamiques (plusieurs procédés exploités ici) et séquences "oniriques", consacrent l'efficacité d'un film d'horreur qui fera date.
Certes, certains tel Infernalia pourront reprocher (à juste titre, suivant leur sensibilité) le caractère "trop" didactique de l'oeuvre (ce n'est tout de même pas du Gans). D'autres, comme moi, apprécieront le sérieux et la sincérité d'un réalisateur qui, nous nous rejoignons sur ce point, est "à suivre"...

L'utilisation habile du son (excellent), d'une lumière heureusement saturée et d'une mise en scène sachant parfaitement équilibrer montages dynamiques (plusieurs procédés exploités ici) et séquences "oniriques", consacrent l'efficacité d'un film d'horreur qui fera date.
Certes, certains tel Infernalia pourront reprocher (à juste titre, suivant leur sensibilité) le caractère "trop" didactique de l'oeuvre (ce n'est tout de même pas du Gans). D'autres, comme moi, apprécieront le sérieux et la sincérité d'un réalisateur qui, nous nous rejoignons sur ce point, est "à suivre"...
En tout cas une chose est sûre , le film a l'air d'interesser pas grand monde dans le coin. Et c'est d'autant plus drôle que tout le monde se plaint du manque d'originalité des sorties ciné ( trop de films aseptisés pour ados ) , mais dès qu'un film au ton un peu plus adulte et original pointe le bout de son nez y a plus personne....
-
- DeVilDead Team
- Messages : 21537
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
- Localisation : Pyun City
et vus les résultats du film, m'est vais que tu ne le verrads pas du tout en salle.
aucune idée sur quant à un éventuel dvd et le score du film, euh... aucun souvenir.
j'en profite quand même pour dire que je suis assez étonné de voir ce concert de louanges autour d'un film qui "rappelle" plus les habitudes d'autres réalisateurs plutot que de l'originalité de son propre auteur.
C'est quand même très mal écrit à la base et construit grossièrement. Il ne repose que sur des effets de style et de forme qui, ne donne pas suffisamment de matière à tenir sur un long. Donc, de ce fait, c'est très très très long. Et comme il n'y aucune substance, on jette de la poudre aux yeux pour faire effet et masquer l'absence de scénario digne de ce nom.
Ceci cit, ça marche pour certains, mais cela ne l'a pas fait sur moi.
C'est assez marrant de voir un film porté aux nues par pas mal de monde, critiques compris, avec des memes defauts qui voient d'autres oeuvre se faire enfoncer. Très curieux
aucune idée sur quant à un éventuel dvd et le score du film, euh... aucun souvenir.
j'en profite quand même pour dire que je suis assez étonné de voir ce concert de louanges autour d'un film qui "rappelle" plus les habitudes d'autres réalisateurs plutot que de l'originalité de son propre auteur.
C'est quand même très mal écrit à la base et construit grossièrement. Il ne repose que sur des effets de style et de forme qui, ne donne pas suffisamment de matière à tenir sur un long. Donc, de ce fait, c'est très très très long. Et comme il n'y aucune substance, on jette de la poudre aux yeux pour faire effet et masquer l'absence de scénario digne de ce nom.
Ceci cit, ça marche pour certains, mais cela ne l'a pas fait sur moi.
C'est assez marrant de voir un film porté aux nues par pas mal de monde, critiques compris, avec des memes defauts qui voient d'autres oeuvre se faire enfoncer. Très curieux
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
-
- Messages : 307
- Enregistré le : lun. juin 27, 2005 12:51 am
- Localisation : Ivry Sur Seine
- Contact :
Je sors donc tout juste de Abandonnée de Nacho Cerda moi aussi, qui prouve une fois de plus, si besoin était, à quel point le cinéma espagnol est à la fois intelligent, visceral, et vigoureux. Le film qu'aurait du être Silent Hill, plutôt que cette semi purge bourrée d'effets visuels à la con. Nacho Cerda a tout compris à la psyché humaine et parvient à faire flipper avec un porte qui s'ouvre, c'est quand même sacrément balaise. Film minimaliste (pas de grands effets spéciaux, musique hyper discrète...) mais foutrement efficace. A ne pas louper !!!
-
- DeVilDead Team
- Messages : 21537
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
- Localisation : Pyun City
Verdict : 27 000 entrées pour 106 salles (et 10 397 pour 16 salles sur paris/périphérie où il s'en tire beaucoup mieux.);
Soit environ 7 spectateurs par séance en moyenne. Un beau désastre.
Comparativement, 88 minutes est sorti sur pratiquement deux fois plus de salles et réalise un score 8 fois supérieur... ce qui pour un Pacino est un ratage, aussi. Wild Side devra quand même revoir sa politique de distribution, quand même.
Soit environ 7 spectateurs par séance en moyenne. Un beau désastre.
Comparativement, 88 minutes est sorti sur pratiquement deux fois plus de salles et réalise un score 8 fois supérieur... ce qui pour un Pacino est un ratage, aussi. Wild Side devra quand même revoir sa politique de distribution, quand même.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
-
- Messages : 1299
- Enregistré le : mer. mai 05, 2004 8:48 am
- Localisation : après le Crash de Devildead
On n'est pas prêts de revoir un film d'horreur avec une quadra pour héroïne...Superwonderscope a écrit :Verdict : 27 000 entrées pour 106 salles (et 10 397 pour 16 salles sur paris/périphérie où il s'en tire beaucoup mieux.);
Soit environ 7 spectateurs par séance en moyenne. Un beau désastre.
Comparativement, 88 minutes est sorti sur pratiquement deux fois plus de salles et réalise un score 8 fois supérieur... ce qui pour un Pacino est un ratage, aussi. Wild Side devra quand même revoir sa politique de distribution, quand même.


"Hey terrorist ! Terrorize this !"