Un film fort bien documenté, voire fort tout court par moment, qui évite toute coquetterie stylistique et se distingue par sa vision sans complaisance du monde du gangstérisme, anti-glamour au possible. Bref, du cinéma ambitieux et coup de poing, brut dans la forme, dense dans le contenu, qui force le respect.
Pourtant, comme la plupart ici, j'en suis ressorti un peu déçu dans le fond. Que Matteo Garrone opte pour un concept simili-documentaire, ça ne me dérange aucunement, mais, à la différence d'un Cristian Mungiu sur 4 mois, 3 semaines, 2 jours ou des frères Dardenne, je trouve qu'il se repose un peu trop sur son approche reportage et en oublie de nous offrir du vrai cinéma. Ca manque de tension, de progression dramatique, c'est - volontairement, j'imagine - terne.
Gomorra- Matteo Garrone, 2008-
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Re: Gomorra- Matteo Garrone, 2008-
C'est en même temps très pédagogique la dernière image avec les défilés de mode internationaux
Tous le contraire d'un affranchis qui lui d'une certaine manière glorifie ce milieu là.
Là c'est pas fun du tout, ont est dans le brut de chez brut. La réalité, on a une vision globale de cette économie parallèle et souterraine. Sa fait cogiter et c'est déjà pas si mal pour du cinéma documentaire.
Apprécier un film pour ce qu'il est, et non pas toujours pour ce que l'on attend de lui c'est déjà bien.

Là c'est pas fun du tout, ont est dans le brut de chez brut. La réalité, on a une vision globale de cette économie parallèle et souterraine. Sa fait cogiter et c'est déjà pas si mal pour du cinéma documentaire.
Apprécier un film pour ce qu'il est, et non pas toujours pour ce que l'on attend de lui c'est déjà bien.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con.
Snake Plisken Escape from NY

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Re: Gomorra- Matteo Garrone, 2008-
je suis également étonné de peu d'avis positifs sur le film... parce que des dénonciations pareilles avec un style aussi particulier, j'en ai pas vu depuis très longtemps!
j'ai beaucoup aimé le bouquin, et j'aime tout autant le film, pour des raisons complètement différentes.
Garrone a fait un choix délibéré : de s'éloigner du parcours du livre, de la dénonciation qui s'en dégage, des noms, etc... il aurait fallu donner cela à Hollywood et à un acteur en vue qui a soif d'oscar, et on aurait eu un copier/coller du bouquin. "ah, la mafia, c'est pas bien".
Ici, le choix fut de "naturaliser" le propos et de s'attacher en fait à ce que la camorra a fait pour s'insinuer dans la vie quotidienne des petites gens. Les destins croisés font abstraction de tout jugement moral - la camorra fait partie intégrante de la vie de tous les jours. c'est "normal", en fait. Au meme titre que la Piovra sicilienne. Le parit-pris quasi-documentaire est quand même assez fascinant, il démonte les aspects routiniers du système un par un, tout en pointant les aspects économiques vitaux à ce système (le parcours du couturier qui dcouvre que la robe qu'il a confectionné est portée par Scarlett Johansson à la Mostra de Venise est un très beau moment). La direction d'acteurs est elle aussi exemplaire : le choix de recourir parfois à l'improvisation des dialogues n'y est certes pas étranger, mais il se dégage un naturel du jeu qui est très surprenant et ajoute au côté ovni de l'ensemble.
Je pense que le film est justement plus fort car il s'arrete sur le quotidien et les dégats générés auprès des familles, de la jeunesse. sans pour autant céder au sentimentalisme, au patos facile. Il garde intact son regard de conteur. j'aime bie ce cote destines inter-croisés, tous liés par une même règle de respect du mal ordinaire.
Le plan final est une belle parabole de la situation napolitaine( (j'ai fait un court détour par les quartiers de Scampia en septembre dernier, c'est juste
) et du film lui-même :
sur la plage (face à Herculanum, il me semble), c'est terriblement dérisoire, marque comme une victoire urbaine sur l'homme - et que celui-ci n'est qu'un déchet comme un autre, qu'on ira enterrer quelque part sans que personne ne s'en soucie.
Garrone a réalisé un film beaucoup percutant que sa structure ne e laisse entrevoir, car il agit à mon sens beaucoup plus après-coup que sur le moment-propre.
A mon sens, un des grands films italiens de ces dix dernières années, au même titre que Respiro ou les Conséquences de l'Amour (tiens, avec aussi Toni Servillo).
Le Blu Ray français m'a quelque peu déçu. les noirs manquent de définition, certains contrastes sont ratés et la iste sonore manque parfois curieusement de dynamisme - et le générique final sur-sature de basses
j'ai beaucoup aimé le bouquin, et j'aime tout autant le film, pour des raisons complètement différentes.
Garrone a fait un choix délibéré : de s'éloigner du parcours du livre, de la dénonciation qui s'en dégage, des noms, etc... il aurait fallu donner cela à Hollywood et à un acteur en vue qui a soif d'oscar, et on aurait eu un copier/coller du bouquin. "ah, la mafia, c'est pas bien".
Ici, le choix fut de "naturaliser" le propos et de s'attacher en fait à ce que la camorra a fait pour s'insinuer dans la vie quotidienne des petites gens. Les destins croisés font abstraction de tout jugement moral - la camorra fait partie intégrante de la vie de tous les jours. c'est "normal", en fait. Au meme titre que la Piovra sicilienne. Le parit-pris quasi-documentaire est quand même assez fascinant, il démonte les aspects routiniers du système un par un, tout en pointant les aspects économiques vitaux à ce système (le parcours du couturier qui dcouvre que la robe qu'il a confectionné est portée par Scarlett Johansson à la Mostra de Venise est un très beau moment). La direction d'acteurs est elle aussi exemplaire : le choix de recourir parfois à l'improvisation des dialogues n'y est certes pas étranger, mais il se dégage un naturel du jeu qui est très surprenant et ajoute au côté ovni de l'ensemble.
Je pense que le film est justement plus fort car il s'arrete sur le quotidien et les dégats générés auprès des familles, de la jeunesse. sans pour autant céder au sentimentalisme, au patos facile. Il garde intact son regard de conteur. j'aime bie ce cote destines inter-croisés, tous liés par une même règle de respect du mal ordinaire.
Le plan final est une belle parabole de la situation napolitaine( (j'ai fait un court détour par les quartiers de Scampia en septembre dernier, c'est juste

Spoiler : :
Garrone a réalisé un film beaucoup percutant que sa structure ne e laisse entrevoir, car il agit à mon sens beaucoup plus après-coup que sur le moment-propre.
A mon sens, un des grands films italiens de ces dix dernières années, au même titre que Respiro ou les Conséquences de l'Amour (tiens, avec aussi Toni Servillo).
Le Blu Ray français m'a quelque peu déçu. les noirs manquent de définition, certains contrastes sont ratés et la iste sonore manque parfois curieusement de dynamisme - et le générique final sur-sature de basses

Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Gomorra- Matteo Garrone, 2008-
tony montana continue à faire des émules, ils ont leurs lueurs de génie, mais l'expérience reste l'expérience (le final d'un film sur la mafia marseillaise avait ça aussi quand un jeune s'échappe durant une longue course, mais un vieux l'attend pile à un coin précis de la cité... !) , et bonjour la crasse ignorance de bas étage (mais pourquoi s'entretuent t'ils alors qu'il faudrait faire sauter les vrais responsables ???),
je retiendrai surtout la scène WTF
avec les déchêts toxiques...la situation est tendue, mais y'a pire ou plus sombre ? , les nouveaux chauffeurs de remplacement 
je retiendrai surtout la scène WTF

