J’ai trouvé le film plutôt distrayant et correctement réalisé (même si Scott et son équipe ne se foulent pas) mais surtout totalement vain et sans intérêt, film-prétexte qui aurait pu parler de n’importe quelle autre histoire tant le but des producteurs est ailleurs, à savoir réunir le tandem gagnant de GLADIATOR dans un film "épique". Je mets des guillemets car force est de constater que le ton se veut léger et très facile d’accès, il est clair que Scott vise le grand public bas du front et ne se risque à aucune complexité ou enjeu dramatique, en bref ça ne vole pas haut et ce ne sont pas les énormes inconsistances (ou foutage de gueule c’est selon) qui viendront me contredirent, la plus incroyable étant :
Spoiler : :
Le retour aux pays de Robin sous une fausse identité mais personne dans la population ne semble s’en rendre compte, alors que le personnage en question est censé être parti depuis une dizaine d’années... C'est c'làààà oui.
Le plus fort c’est que malgré cette histoire légère qui ne se soucie d’aucune invraisemblance (la bataille finale qui coïncide de manière chronométrée avec l’arrivée des gentils, totale crédibilité) parvient pourtant à sombre dans une certaine confusion vers le film du film, il fallait le faire.
Cela est d’autant plus dommage que contrairement à KINGDOM OF HEAVEN le casting est impeccable. "Tout ça pour ça !"
Hé bin, c'est clair que le père Scott commence à se fatiguer. Un projet prometteur, un budget énorme, une bonne distribution pour aboutir... à pas grand chose.
Plus de deux heures d'action molle, à l'histoire très simplette. Ceux qui s'attendaient à une suite de "Kingdom of Heaven" auront intérêt à voir sérieusement leurs ambitions à la baisse. Ce "Robin des Bois" est un spectacle familial très standard, on se dit presque qu'il est fait avant tout pour les enfants, avec ses méchants d'opérette (le roi Jean n'a jamais autant ressemblé à celui de Disney !), son Histoire de l'Angleterre réinventée de A à Z.
Spoiler : :
Presque un millénaire plus tard, certains anglais n'ont apparemment toujours pas digéré Hastings et se consolent en mettant en scène une invasion ratée de l'Angleterre par des français veules au dernier degré, semblant parfois sortir de "Sacré Graal"... En fait, le final, c'est un peu Azincourt avant l'heure, avec une emphase placée sur l'excellence des archers anglais.
C'est pourtant intéressant de voir des anglais se réapproprier une de leur légende, dans leurs paysages, avec leur imagerie issue de la peinture d'Histoire du XIXème ou des préraphaélites. Mais bizarrement, Scott ne semble pas y croire une seconde, se vautre dans les anachronismes inutiles, une romance interminable. Il y a pourtant des choses pas mal, en particulier le début, les sièges, la bande de Robin, jusqu'à l'arrivée à Nottingham où ça commence à sérieusement patiner. Et ne parlons même pas de cette fin ridicule, qui paraît complètement plaquée avec pour seule volonté des suites...
Je suis très bon client de ce style de cinéma d'aventures épiques et généralement indulgent avec Ridley, mais là, le manque de la conviction et la parasse sont trop palpables.
Vu au Max Linder en projection numérique. Le film a été initialement tournée en 35mm, puis finalisé en numérique 4K. Hé bah, le résultat n'est pas brillant, les films historiques en HD, ça ne le fait vraiment pas, je trouve. Autant la projection en 35mm de "Kingdom of Heaven" (salle 1 Gaumont Convention) reste un de mes souvenirs de projo les plus mémorables ; autant là, une projo en 2K sur un très grand écran, c'est grisâtre, terne, peu défini, très moyen en terme de lumière. Le grain argentique passe en plus excessivement mal (les scènes nocturnes entre Robin et Marianne). Il y a encore des progrès à faire...
arioch a écrit :Rendez nous Errol Flynn ! Rendez nous Kevin Costner ! J'ose même dire qu'il faudrait nous rendre Patrick Bergin, c'est dire !
Et rendez nous Sean Connery ! Parce que "La rose et le flèche", c'était un sacré beau et bon film ! Et une approche autrement plus originale et touchante que cette daube.
A la fin, une tirade mémorable du souverain français, c'est un truc genre "Mon dieu, ils passent leur temps à se faire la guerre". Quelque chose comme ça. On se demande pourquoi il dit ça, c'est lui qui provoque le combat en organisant une invasion. Je ne sais pas, c'est étrange. D'une manière générale, ce film est étrange.
You’ve been known to have many deleted scenes on your movies. Did you guys overshoot on this? Is there a lot of stuff that might be on the DVD/Blu-ray?
Scott: Seventeen minutes more- which is not a lot, actually. We’re pretty accurate. And we had the first cut on this was worked at three hours and four minutes. Did it work? Yeah, because everything was fresh and you live to see rushes. When I’m shooting, the reward in the evening is not going on and having a drink and lying down. I go straight to a dark room somewhere and watch rushes and eat dinner. Then, go in the editing room afterwards, because that’s the reward. The fun of it is the- it doesn’t sound like fun, but it’s the fun- you’re doing eighteen-hour days. And it truly is a reward. You get a day of rushes which are good from yesterday, you’re walking on air, and then you go out and have a drink. And then you’re working the next day. But for the most part the average of losing fifteen/twenty minutes is pretty average. But the seventeen minutes that we took out is very good stuff so it’s gone straight back into the DVD.
So, you’re going to be putting out an extended edition?
Scott: Yes. It’s exactly the same film, except interspersed with areas and little scenelets and scenes.
c'est confirmé par Universal France sur le site filmsactu.
N’ayant pas eu envie de voir la version cinéma (et donc tronquée) je me réjouissais de cette Director’s cut. Ridley Scott choisi de parler du futur Robin des bois, c’est à dire l’homme qui est devenu le Hors-la-loi de la légende. Car il s’agit bien d’une légende, Robin des bois n’ayant jamais existé comme tel. On oublie le brushing de Kevin Costner pour mieux entrer dans un univers réaliste mais aussi un peu édulcoré. Le film se veut assez « grand public ». Exit les scènes de violences graphiques, exit l’aspect trop sale d’une Angleterre pauvre. On est loin d’un réalisme à la Paul Verhoeven. Ridley Scott et Russel Crowe réussissent à faire de son Robin des bois, l’égal d’un Maximus. Même charisme, même morale. Et rien que pour ça, ça fait plaisir. Malgré le budget conséquent, il ne réussissent malheureusement qu’à faire un film classique, très beau visuellement (la patte Scott est bien présente), fort bien réalisé mais manquant de véritables scènes épiques et de nouveautés. Malgré ses défaut, les 2h35 de Robin des bois m’ont paru passer en 30 minutes. Une réussite donc mais pas un chef d’oeuvre !
Durée du Director's cut : 165 minutes et quelques secondes
arioch a écrit :A la fin, une tirade mémorable du souverain français, c'est un truc genre "Mon dieu, ils passent leur temps à se faire la guerre". Quelque chose comme ça. On se demande pourquoi il dit ça, c'est lui qui provoque le combat en organisant une invasion. Je ne sais pas, c'est étrange. D'une manière générale, ce film est étrange.
Alors si je peux me permettre, il dit "ce pays n'est il donc pas ravagé par la guerre" ce qui concorde bien avec l'"histoire vu qu'il envoie des français (qui passent inaperçus) foutre la merde.
Après je suis d'accord avec toi, ce film est très étrange. Déjà je me demande ce que fout là dedans l'histoire de Robin Hood. Quel est le rapport avec ce film. Robin se prend une branlée par 10 mômes, pille une fois et passe son temps à draguer.
Le début est pas mal car il renvoie le précédent Robin Hood aux oubliettes en quelques minutes. Sauf que je ne sais pas ce qu'il a pris à Ridley Scott de compliquer son histoire à ce point. J'ai quasi rien pigé de la moitié du film. Qui complotait contre qui. Qui attaquait qui ? Les anglais, les français, Fidel Castro ?
Bon on s'en fout parce que franchement c'est un beau navet de luxe. Malgré son ravalement de façade, c'est filmé platement, l'action est minable et j'ai regardé ça en me pinçant de temps en temps pour ne pas m'endormir.
On a l'impression que Scott se fout de son sujet, balance un peu tout et n'importe quoi pour arriver à la fin (les français qui débarquent, Marianne qui part en guerre et le final avec le roi bien sûr).
Et puis cette histoire de charte qui tombe comme un cheveu sur la soupe... mon dieu...
Un bon gros navet ...
universal s'est un peu emmelé les pinceaux sur le seamless branching et le dir cut en BR est différent du Dir cut en dvd. C'est pas très grave quand même au final
Un petit Ridley Scott que ce Robin Hood, ou plus exactement cette préquelle aux aventures du célèbre hors-la-loi. L’écriture, assurée par le pas toujours très recommandable Brian Helgeland, est à mon avis la principale pierre d’achoppement de cette nouvelle version. Le film tente en effet de mener en parallèle deux histoires, celle – authentique, je suppose – des luttes de pouvoir dans l’Angleterre du 13eme siècle, et celle, beaucoup plus folklorique, du personnage de Robin Longstride, alias Robin Hood. Malheureusement, il ne parvient pas à conjuguer ces deux sujets harmonieusement. On se retrouve au carrefour de la fresque historique – à la Kingdom of heaven – et du récit d’aventures héroïques, sans pouvoir démêler le vrai de l’imagerie populaire liée à la légende de Robin des bois. Et lorsque Scott se voit contraint de mélanger les deux, comme dans la bataille finale, je trouve le résultat extrêmement bancal.
Pas mauvais pour autant. La réalisation de Scott tient la route. C’est sûr que ce n’est pas Les Duellistes, mais ça reste classe et énergique. Et puis je ne vois pas non plus grand-chose à redire à l’interprétation … si ce n’est peut-être que Mark Strong dans le rôle du méchant, ça commence à faire un peu cliché, tout ça. Mais bon, dans l’ensemble, c’est du solide et ça se laisse bien regarder.
Néanmoins, ça reste un p’tit Ridley Scott, sabordé par une approche scénaristique confuse.