Pontypool de Bruce McDonald (2009)

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Superfly
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Re: Pontypool de Bruce McDonald (2009)

Message par Superfly »

C'est marrant car malgré ma mauvaise critique j'ai souvent eu ce film en tête et l'envie de le revoir, l'impression d'être passé à côté et je viens de me faire le BR. Ben j'ai bien accroché peut être parce que j'étais dans de bonnes conditions cette fois çi.
Pareil que Wonder pour Carpenter... la musique est très belle, les acteurs parfaits et le scirpt est très malin. Par contre je n'ai toujours pas compris la scène de fin à la fin du générique ...
Un film assez bizarre avec des moments particulièrement étranges et qui partent en vrille mais un film qui reste en tête ...
manuma
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Re: Pontypool de Bruce McDonald (2009)

Message par manuma »

Une bonne petite surprise. Les cinquante première minutes sont tout bonnement remarquables, nous rappelant au passage ce que doit être une véritable série B.

Ensuite, l’ensemble perd à mon goût un chouïa de sa force. Le récit se fait un peu plus attendu dans sa progression et le ton plus incertain, pas toujours intégralement maîtrisé dans son sous-texte ironique. Maintenant, je dois préciser que j’ai fait la grosse bêtise de le voir en VF (mais, avec Ciné FX, j'ai renoncé depuis longtemps à tenter de choper les VOST) alors que l’intérêt du film, si je me réfère au post de MadXav page précédente, repose grandement sur l’utilisation qu’il fait de la langue anglaise, par opposition au français. Dans sa version française, la situation se voit ainsi inversée et j'imagine du coup aisément que l'ensemble se trouve amputé d'une partie de sa personnalité et son piquant.

Pas intégralement abouti, mais néanmoins bluffant, dans son ensemble.
comte vonkrolock
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Re: Pontypool de Bruce McDonald (2009)

Message par comte vonkrolock »

Sans être révolutionnaire dans son genre se huis clos distille une petite angoisse très sympathique. Y a en effet du Carpenter là dedans, cette ambiance sombre autour de cette église, la monté de frissons et le charme hivernale n'y sont pas pour rien.

Bien apprécier même si au final je ne sais pas si je me le referais a l'avenir s'est tout de même très bavard. Un huis clos qui repose surtout sur la très belle preformance de Stephen Mchattie, acteur au combien célèbre pour moi de la série Colorado avec Robert Conrad.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
seriZ
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Re: Pontypool de Bruce McDonald (2009)

Message par seriZ »

J'avais pas trop envie de voir ce film, j'avais l'impression que c'était un zombie flick de plus avec une intrigue en huis clos… Et puis finalement bonne idée que d'y jeter un œil parce que j'ai trouvé tout ça très très intriguant, même si pour moi la réussite n'est pas tout à fait complète.
Déja, au niveau formel, c'est bien joué, bien dialogué et le huis clos est vraiment bien géré. La réalisation de l'ensemble arrive à faire monter la tension avec pas grand-chose sans qu'on est l'impression de voir tout le temps la même chose alors même que plusieurs scènes se répètent. D'ailleurs, dès qu'on quitte le studio, j'ai trouvé ça plus faible et plus brouillon…
Après, le sujet est nettement plus ambitieux que pour un film d'invasion d'infectés ou de zombies classique. Ici celle-ci est un prétexte pour offrir une réflexion sur le langage, le pouvoir des mots et leur manipulation, tout ça jusqu'à l'abstraction. Il faut que je le revoie, mais toutes les scènes de la première partie préparent la « révélation » surréaliste sur la nature du mal. Et ce subtilement, de l'introduction avec le jeu sur les mots, leur sonorité et leur sens, jusqu'à la scène où la première échauffourée est racontée plusieurs fois, prenant un sens différent à chaque reprise en passant par le dialogue entre Mazzy et le type de la BBC ou le dialogue absurde pour savoir qui doit aller tuer le docteur et où Mazzy prend le dessus par une astuce de pure rhétorique.
Les gens semblent définis par des mots qui se confrontent à la réalité (alcoolique, pédophile qui n'a pas agressé d'enfant) cachent des choses (l'hélicoptère à la place du camion) ou révèlent des doubles sens (la chanson des acteurs de Lawrence d'Arabie), l'infection ressemble alors à un bug dans la matrice, et comme dans le film des Wachowsky, ce bug semble se matérialiser par un chat…
Alors à ce niveau, l'invasion des infectés est-elle plus qu'une allégorie concrète, de l'incarnation dans des véhicules humains de ce que le film a montré précédemment ? Mazzy qui propage une rumeur sur les flics bourrés par la radio et en parallèle la propagation du mal par le même biais revient à voir la diffusion de cette rumeur comme une pandémie. Le choix d'un studio de radio, qui guide littéralement les infectés qui meurent de ne pouvoir communiquer, résume l'idée générale.
Ne sachant pas où le film allait, j'ai repensé à plein de choses arrivé au dernier tiers, le film mérite donc une seconde vision !
Sinon j'aurai aimé que le final nous fasse basculer totalement. Plutôt que d'être témoin d'une infection, que le spectateur en fasse lui-même l'expérience. Qu'il y ait une redondance cyclique, qu'on se retrouve à bloquer et partir à tourner en boucle, perdu, à chercher un sens qui s'échappe continuellement. J'ai trouvé pour le coup le final (jusqu'au générique, après je prends ça pour un gag) un petit peu timoré, surtout qu'il commence à glisser sur ce terrain. Surtout qu'en voulant échapper à l'infection et proposer un vaccin, Mazzy commence à ressembler aux infectés et la réalité semble se déchirer avec la destruction de la sémantique…
Moi qui souffre parfois d'une légère écholalie le film m'a vraiment interpellé, arrivant presque à glisser dans l'inquiétante étrangeté qu'on peut éprouver face à un mot répété mille fois et qui perd tout sens sémantique. Le film semble nous montrer du doigt un gouffre, j'aurai aimé qu'au moment où on se penche pour en sonder le fond, il nous fasse un croc en jambe et nous y précipite…
Tout ceci est bien sûr sous réserve d'une seconde vision qui pourra infirmer l'ensemble de ce que j'ai capté dans cet intriguant et envoutant Pontypool. Pour une fois qu'on a un film qui essaye de nous raconter quelque chose, de nous parler d'un sujet rare et qu'il le fait par le biais et dans les codes du film de genre…
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