Paul Thomas Anderson

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Shinji
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Message par Shinji »

Art Core a écrit :honnêtement ça vaut pas Magnolia...
Il faut quand même prendre en compte que Hard Eight est un premier film, pour lequel Anderson a dû faire des concessions face à la production. On y trouve quand même déjà la base de son oeuvre, avec une partie de sa petite famille cinématographique.
Art Core a écrit :je hais intégralement et de tout mon être Punch-Drunk Love
Mais pourquoi tant de haine ? :cry:
Art Core
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Message par Art Core »

Shinji a écrit :
Art Core a écrit :je hais intégralement et de tout mon être Punch-Drunk Love
Mais pourquoi tant de haine ? :cry:
C'est un film qui m'a complètement horripilé par son côté petite comédie bourgeoise et intellectuelle. Ca ne s'affirme pas comme comédie à part entière mais plutôt comme variation légère sur l'amour inspirée de Tati... Il y a énormément de prétention dans ce film et au final je ne l'ai trouvé ni drôle, ni frais, ni rien... Juste un soufflé très fashion que les lecteurs de télérama sont allés voir en masse. En plus c'est un film qui m'a vraiment donné l'impression d'un tarissement créatif de PTA. Il a essayé de faire quelque-chose de différent mais s'est retrouvé à reproduire des gimmicks de manière totalement maladroite (cf. le plan-séquence dans l'appart de Sandler, alors que celui-ci est au téléphone, est très bâclé alternant flous et mouvements saccadés et se révèle de plus totalement gratuit)... Voilà une sous-merde pour moi injustement acclamé par une critique trop friande des oeuvres arty qui sont oubliés un mois après leur sortie en salle...
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Shinji
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Message par Shinji »

Oula, je te trouve un peu dur. Moi j'ai trouvé ce film drôle et frais, mais aussi mélancolique.

Plutôt que de gimmicks, je parlerais plutôt d'une certaine "touche" Anderson, dont il a certainement du mal à se détacher, un peu comme un Kitano, mais ce n'est pas ce que je leur demande, car c'est justement ce que j'aime chez eux. J'avoue que ça peut en insupporter certains...
Art Core
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Message par Art Core »

C'est vrai que je reverrai peut-être ce film dans dix ans et que je réviserais légèrement mon jugement vers le haut mais là en réaction à l'acclamation générale mon exaspération sur le film a été proportionnelle...
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Message par igorfx »

Allan Theo a écrit :J'ai appris de source sur que ....

Paul Thomas Anderson n'aime pas 2001 :shock:
quelqu'un qui a du goût, quoi...
Shinji
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Message par Shinji »

Je ne suis pas sûr qu'Anderson n'aime pas 2001. C'est un admirateur de Kubrick, et il lui fait un clin d'oeil dans Magnolia, quand Tom Cruise émerge du noir sur fond de Strauss.
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Message par niko13 »

Art Core a écrit :C'est vrai que je reverrai peut-être ce film dans dix ans et que je réviserais légèrement mon jugement vers le haut mais là en réaction à l'acclamation générale mon exaspération sur le film a été proportionnelle...
Ah, ce n'est donc pas forcement une reaction vis-a-vis du film, mais plutot vis-a-vis du torrent de louanges qui l'a accompagne... :wink:
Cetes, son cote tapageur apparent et ses "gimmicks" peuvent agacer, mais ce que j'en retiens surtout, c'est que PTA a fait un film sur ce que l'on ressent lorsqu'on est Punch-Drunk Love justement (abstraction de l'environnement exterieur, focalisation sur l'etre aime, changement de comportement et de caractere, impulsivite des reactions, ...) et surtout il a reussi a nous faire ressentir cet etat grace a une realisation impeccable.
Alors oui, il ne racotne pas grand chose ce film, mais j'ai raremetn ressenti un film tel que celui-la.
J'espere que tu lui redonneras sa chance, ce petit film en vaut le coup a mon avis. :wink:
cinetudes
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Message par cinetudes »

Je ne peux que t'emboiter le pas Niko et conseiller à ceux qui n'ont pas appréciés mais surtout à tous ceux qui trouvent vain Punch Drunk Love de retenter l'expérience et même si il ne vous plait pas plus vous serez forcés de lui reconnaitre des qualités.

J'ai écrit ce texte pour une critique de DVD et je suis tjs bien d'accord avec:

Il surpendra à nouveau tout le monde (détracteurs et admirateurs) avec Punch-Drunk Love (2002) en signant un petit film d'amour joyeux et intimiste. On y suit l'histoire de Barry Egan (Adam Sandler), jeune chef d'entreprise, plein de fêlures intérieures, qui cherche à survivre malgré son mal de vivre et sa solitude. Son côté un peu agité et décalé est entretenu par ses sept soeurs castratrices et méchantes malgré leur apparente envie de l'aider. Il rencontrera Lena Leonard (Emily Watson) par le truchement de l'une d'entre elles et ils tomberont éperduement amoureux l'un de l'autre.
Derrière cette intrigue extrêmement simple ne se cache rien d'autre qu'une belle et naïve histoire d'amour et c'est ce qui a sans doute le plus déconcerté le public et certains critiques, qui s'attendaient à une fresque mosaïque de trois heures et ont donc buté sur ce film si dépouillé et pourtant si original. P.T Anderson change encore de style et de façon plutôt radicale, après un Boogie Nights chatoyant, désinvolte mais finalement triste, un Magnolia sombre et profond, il nous offre une comédie romantique légère et quasiment vide de sens.

Cette volonté de renouvellement constant est surprenante et très louable car si rare de nos jours où dès qu'un cinéaste a réussi à se faire reconnaître pour une qualité, il l'utilise et l'étire jusqu'à la fin. P.T Anderson prend des risques et cela mérite d'être souligné. Son film, malgré son apparente simplicité, est très difficile à décrire car d'une originalité permanente.

On est constamment surpris par un cadre en cinémascope pour une petite histoire d'amour, par le traitement visuel tout en contrastes exagérés et couleurs criardes ou désaturées, par la musique (percussive) et le design sonore très originaux et si révélateurs de l'état d'esprit des protagonistes, par les interludes visuels magnifiques et fascinants de Jeremy Blake, par l'humour décalé (très proche de Blake Edwards et Tati), par la mise en scène si spécifique et discrète en même temps, par les performances d'acteurs (Adam Sandler, un ovni ! et Emily Watson romantique au possible), et enfin, par le rythme du film qui sait prendre le temps d'exposer ses situations et ses gags sans précipitation.

Il est certain qu'il faut une grande ouverture d'esprit et aimer être surpris et bousculé pour apprécier cette oeuvre singulière et audacieuse. Il s'agit d'un film vers lequel le public doit aller et l'apprécier pour ce qu'il est et non pour ce qu'il aurait souhaité qu'il soit.
L'artificialité du style et de la progression décontenanceront certainement une partie des spectateurs mais ceux-ci passeront alors à côté d'une belle histoire d'amour, certes peu expliquée ou demontrée mais si réjouissante en ces temps de niaiserie et de mièvrerie cinématographiques.

Au final, si la légèreté (assumée) du propos et l'absence de sens caché peuvent gêner, ils sont le coeur même du film (l'ivresse de l'amour) et la mine ravie d'Adam Sandler amoureux et pour la première fois de sa vie sûr de lui font plaisir à voir et son adéquation avec une Emily Watson radieuse vous plongeront dans un état second d'euphorie proche de l'ébriété légère.
C'est le but de P.T Anderson qui réussit là parfaitement son coup, et sa performance d'avoir réussi à nous émouvoir de façon différente avec un semblant d'histoire, grâce à ses expérimentations visuelles, sonores, scénaristiques et tout son talent doit être soulignée.

Stefan
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rusty james
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Message par rusty james »

A propos de Punch-Drunk love :
J'ai vu ce film récemment et malgrès des qualités certaines, je me suis quand même pas mal fait chier.
Moi aussi j'aime bien Adam Sandler... et Emily Watson, ils forment d'ailleur un beau couple à l'écran, crédible.
J'aime bien les histoires de personnages un peu braques, ce qui change de l'ordinaire, mais alors je suis resté complètement hermétique à ce film et je n'ai vraiment pas l'intention de le revoir une seconde fois !
Je ne suis pas dupe de ses qualités je ne comprend vraiment, mais alors vraiment pas où est la magie là-dedans :shock: idem pour le film de Vinterberg It's all about love que j'ai regardé, en partie seulement, récemment aussi sous les conseils d'un ami et je ne comprends vraiment (j'en ai même pas une vague idée !) pas non plus ce que çà à de passionnant ? ? ? :?:
niko13
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Message par niko13 »

rusty james a écrit :Je ne suis pas dupe de ses qualités je ne comprend vraiment, mais alors vraiment pas où est la magie là-dedans :shock:
Je l'ai revu dernierement, et je suis encore une fois sous le charme, et toujours aussi ebahi par la qualite de la realisation.
Que te dire pour te convaincre ? Je na sais pas bien, je pense qu'on y est sensible ou pas.
Comme je l'ai dit plus haut, PTA arrive non pas seulement a decrire l'etat "amoureux", mais aussi a le faire ressentir via son film.
Exemple: la sequence lorsque la soeur de Adam Sandler et Emily Watson lui rendent visite au boulot. En une scene, on arrive a ressentir cet etat d'excitation en presence de l'etre aime, le cote oppressant de la situation et toute la gaucherie dans laquelle on se vautre en essayant de bien faire pour plaire...

Dur d'expliquer en fait. Ne pas s'attacher a l'histoire (forcement tres simple), se laisser guider par les sensations.
tuor
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Message par tuor »

je rejoins ceux qui se sont ennuyé devant ce film. j'étais pourtant aller le voir en charmante compagnie, donc dans un état d'esprit propice à l'histoire, mais au final, j'étais content de voir le générique de fin.

à part la bûche monumentale du collègue de travail de sandler complètement burlesque et hors-propos qui m'a fait éclater de rire ( je crois qu'on étais juste deux à rire d'ailleurs ), le reste ne m'a pas du tout passionné.


...
the_arrogant_frog
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Message par the_arrogant_frog »

Anderson est pour moi tout simplement l'un des plus grands auteurs ricains du cinéma actuel avec Carpenter, Eastwood, Allen et Scorsese.
Tout simplement 8)
Alors oui d'accord ça fait un peu Scorsese, et alors ? Scorsese au début faisait un peu Cassavetes, de toute façon, les plus grands auteurs se nourrissent d'autres grands auteurs.
The horror...The Horror...
Allan Theo
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Message par Allan Theo »

Shinji a écrit :Je ne suis pas sûr qu'Anderson n'aime pas 2001. C'est un admirateur de Kubrick, et il lui fait un clin d'oeil dans Magnolia, quand Tom Cruise émerge du noir sur fond de Strauss.
Oui enfin bon ce que je disais sur 2001 n’à aucune valeur, c'est pour embêter Stephan ! :D
"Comme disait mon ami Richard Nixon, mieux vaut une petite tâche sur la conscience qu'une grosse sur l'honneur. Allez en vous remerciant bonsoir."
rusty james
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Message par rusty james »

A bon il aime bien 2001 ? :mrgreen:
cinetudes
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Message par cinetudes »

J'hallucine,

je part trois semaines en vacances sans internet, je reviens et vous êtes toujours la dessus :wink:

Donc oui j'aime 2001 qui est à mon gout et de loin le film le plus ambitieux de l'histoire du cinéma (parmis les réussi ou non).

Et Paul Thomas Anderson il est ambitieux et il réussit ses films lui aussi.

Stefan

PS: ça fait du bien les vacances mais malgré trois semaines je ne suis tjs pas desintoxicé du net 8)
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