Re-vur sur Prime (Japon), quoi, 15 ans apres avoir vu le film en salle a l'epoque.
J'avais ete le voir pour Fincher. Mon femme (a l'epoque) pour Facebook. Pour ma part, j'avais beaucoup aime le film et son deroulement facon, euh, "thriller". Ma femme en est ressorti emballee pour les reseaux sociaux et 5 ans plus tard on divorcait. Disons que, l'adiction aux reseaux sociaux est une realite et une pathologie severe et que tout ce que le film aurait pu lui apprendre sur le reseaux sociaux et ceux qui sont derriere lui etait visiblement passe au-dessus de la tete...
Pour en revenir au film. Je me suis tape The Circle il y a peu de temps et en attendait quelque chose de semblable. En fait, je pensais a un All the President's Men version 2.0. Meme si visiblement The Circle s'"inspirait" de Apple et Jobs. A l'arrivee, The Circle etait simpliste, ennuyeux, en retard sur les evenements (i.e. le monde de la tech et ses developpements) et completement dispensable.
The Social Network, a la revoyure, est moins un "thriller". Il n'y a pas d'"enquete". Il y a des tenants et des aboutissants et, a la limite, un cote "drame legal (i.e. "court drama")", vu que tout le cast s'attaque mutuellement en justice...

Mais, que nenni d'enquete.
L'histoire de TSN est simple et tout sauf neuve. Deux types, les frangins WInklevoss, sans genie (Zuckerberg les decrit de facon nettement plus "crasse") ont une idee. Zuckerberg, lui est un genie, mais n'a pas d'idee. Les deux parties se rencontrent et le plus malin (devinez qui) empoche l'idee des deux qui ont de l'imagination. Mayhem ensues et 2 decades et plusieurs genocides, elections potentiellement manipulees, des tsunamis d'"alternative facts", de toxicite sociale et de milliards de spams plus tard...
here we are...
On ne peut que speculer ce que serait devenu Facebook si les Winklevoss en avaient garde le controle, mais vu qu'au final ils veulent la peau "financiere" de Zuckerberg, ca ne serait sans doute pas franchement different. Par contre, et meme si le film joue beaucoup la carte du personnage apparemment autistique pour Zuckerberg, il est clair qu'avec son absence totale de compas moral, ca ne pouvait que finir en catastrophe...
A l'epoque, j'etais sorti de la salle perplexe. J'avais beaucoup apprecie le film (comme "thriller" donc), mais restait completement depasse par le phenomene Facebook/reseaux sociaux, ne comprenant absolument pas l'interet du truc (ou de trucs similaires). 15 ans plus tard et de multiples scandales et avertissements quant au ramassage et a l'utilisation d'information privee, ca me parait nettement plus clair. Apres tout, les anglosaxons ont un proverbe qui s'applique a merveille:
If it's free, the customer / user is the product... Tout est dit.
Entierement d'accord avec leWarus, le film est sur l'emergence d'un nouveau monde, sans regles et sans aucun regard pour la morale. Les Winklevoss et leur conception de ce qui fait un "gentleman" sont completement depasses par un Zuckerberg qui n'en a rien a fiche. Idem pour Eduardo Saverin qui etait assez naif pour essayer de rester ami avec Zuckerberg. Le plus marrant etant qu'ils sont tous issus de la meme generation, une generation completement fracturee.
Zuckerberg peut se resumer a l'adage de sa compagnie: Facebook:
Move fast and break things.
21 ans apres le lancement de Facebook et 15 ans apres le film, nous vivons plus que jamais dans un monde cree par Facebook que nous le voulons ou non...
A voir, sans doute comme un avertissement a posteriori de ce qui allait nous attendre au tournant...
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.