Ninja Scroll - Yoshiaki Kawajiri - 1993

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Shinji
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Re: Ninja Scroll - Yoshiaki Kawajiri - 1993

Message par Shinji »

Cosmodog a écrit :ça sort quand ?
C'est la question qu'on se pose tous je suppose. :wink:
bluesoul
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Re: Ninja Scroll - Yoshiaki Kawajiri - 1993

Message par bluesoul »

Meme Madhouse se pose la question d'apres leur site... :mrgreen:

Pour les 20 ans du film qui fut un grand succes aux USA, Kawajiri et Madhouse se lancent dans une nouvelle tentative. Utilisant les dernieres technologies et leur experience, trois court-metrages sont realises en guise de "pilote"; "Juubeininpuucho Burst". Ils representent un "digest" et la promotion de la dite production. La distribution est encore a l'etude.

En fait, pour bibi, on dirait un promo en vue...d'obtenir un financement de project, non...? :?
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bluesoul
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Re: Ninja Scroll - Yoshiaki Kawajiri - 1993

Message par bluesoul »

Juubei Ninpuuchou (1993) – Yoshiaki Kawajiri
[ Juubei’s Ninja Scroll ] a.k.a. Ninja Scroll

Un ninja errant se retrouve mele aux activities d’un groupe de ninjas monstrueux qui ont isole toute une region en vue de mener a bien un plan machiavelique. Force de prendre parti dans cette sombre affaire, il va se retrouve allie de force a deux personnages pas moins etranges…et guere recommendables…

Si les ninjas ont ete exploites par l’animation depuis ses debuts et parallelement aux mangas / [ bande-dessinees ], et que l’on peut egrainer quelques titres marquants; Kamui Gaiden [ Side-Story of Kamui ] TV (1965), Daininjutsu Eiga Watari / [ Grand Ninja Skill Movie: Watari ] (1966), Sasuke TV (1968), Ninja Hattori-kun TV (1981), Kamui no Ken / [ Dagger of Kamui ] (1985), Yotoden OVA (1987), Yoma OVA (1989), Nintama Rantaro TV (19939, Ninku TV (1995), force est de constater que la plupart de ces titres et hormi les OVAs, voire Kamui no Ken ( au cinema ), le genre a l’ecran reste surtout tourne vers un plus jeune—pour ne pas dire TRES jeune public.

Ceci s’explique par le fait que le marche de la video et les DTVs (ou Original Video Animation / OVA ) nippons se voient reserves les oeuvres plus “intenses”, le marche video fesant office de “filtre”.

Les ninjas des mangas, romans et memes du cinema etant eux plutot tournes vers un public “adulte”.

Dans ce contexte, l’adaptation d’une oeuvre plus violente a destination des salles obscures represente ( generalement ) moins de liberte ( les budgets rendant les producteurs “frileux” :D ), mais aussi un plus grand risque ( le genre etant quelque peu passé de mode, surtout au cinema :? )—et au final, represente un defi ( que n’a-t’on pas déjà montre sur le sujet? :roll: ).

Anime destine aux salles nipponnes, JN voit Yoshiaki Kawajiri aux commandes, ce dernier finit par livrer une realisation—comme d’habitude est-on tente de dire—d’une fluidite exemplaire et completement “decomplexee” quand a la violence.

Un peu tres tout dans JN respire le style Kawajiri. L’on retrouve son sens des couleurs, meme si les tons, generalement “froids” sont ici tres attenues par des couleurs plus “normales” (i.e. “chaudes”), mais de facon moins tranchees qu’auparavant.

Un des autres elements proeminents chez Kawajiri reste l’exploitation de la monstruosite et fortement presente dans ses premiers Yoju Toshi / [ Demon Beast city ] a.k.a. Wicked City (1987), Makai Toshi Shinjuku / [ Demon City Shinjuku ] OVA (1988), jusqu’a indirectement Meikyu Monogatari / [ Tales of the Labyrinth ] a.k.a. Manie-Manie, a.k.a. Neo-Tokyo (1987) ), domaine ou il va exceller ici avec le groupe de ninjas du Kimonhachininshuu / [ Group of the Eight of the Demon Gate ] dans le present metrage.

Oeuvrant egalement au scenario, Kawajiri reprend aussi quelques-unes de ses ficelles en ce qui concerne ses protagonistes principaux; une ninja au pouvoir on ne peut plus “sombre” ( Kagero ) et un homme ( Juubei Kibagami ), “humain”, certes, mais plus que doue, qui tous deux renvoient au duo de Yoju Toshi (1987).

Face a eux, les “hommes de main” ( mais peu “humains” au final ) du Kimonhachininshuu vont leur rendre la vie plus que difficile a force d’essayer de l’ecourter.

Kawajiri a par contre fait quelques progres en matiere de gestion des personnages, moins manicheens, et un tantinet plus “chaleureux” ( la gestion des couleurs dans le metrage y est peut-etre pour quelque chose?), et au final plus “humains”, notamment dans cet etrange ballet amoureux entre le duo principal, et qui represente une serieuse avancee sur celui de Yojuu Toshi et qui se concluait en un final plutot mielleux... :?

Si Jubei Kibagami est appelle un “ninja”, il parait plus etre un “ronin” ( samurai sans maitre, ou samurai ayant perdu son maitre et ne s’etant pas fait “seppuku”—“hara-kiri” pour les occidentaux—ou un samurai n’ayant jamais eu de maitre ). Sa resistance ( indeniable ), une certaine gouaille ( discrete ) et un certain sens du cynisme ( consomme ) rappelle assez le Cobra de Space Adventure Cobra TV (1982). Une plutot bonne reference s’il en est. :wink:

A ces cote, Kagero est une “kunoichi” ( ninja feminine ) du clan Koga, dechiree qu'elle est, entre son sexe et la “virilite” que les missions que l’on lui attribue lui demande. Son arme la plus meurtriere la condamne egalement a la solitude.

Dakuan: sous des dehors de moine-mendiant, il est un agent au service du shogunat, et eminence grise d’un rare machiavelisme.

Mieux vaut laisser la surprise quant a leurs adversaires et leurs pouvoirs. :wink:

Essentiellement un “simple” recit d’action ( le contexte historique d’ue revanche du clan Toyotomi a l’encontre du shogunat Tokugawa n’etant rien de plus qu’un “clou” auquel Kawajiri “accroche” son recit ), Kawajiri se lache completement, livrant une aventure rapide, tout en evitant a l’action de perdre en lisibilite. Un modele du genre en soi!

Parmi ses tics, Kawajiri ne resiste cependant pas a jouer sur la sexualite trouble et le vice exalte par certains des personnages les plus monstrueux, donnant un petit cote “racoleur” son film. Ses fans et les (a)mateurs apprecieront cette douce attention. :wink:

Le realisateur reussit aussi quelques impressionantes compositions visuelles dans dans ses combats et beneficie a ce titre d’un budget visiblement confortable, lui permettant toutes ses folies et au studio Madhouse tout le luxe des details qui parsement le metrage.

Kawajiri parvient a tirer un meilleur parti de notamment sa protagoniste feminine; Kagero, et a lui donner une epaisseur que n’avait ni Makie (Yoju Toshi) ni encore Sayaka (Makai Toshi Shinjuku).

JN reste a ce titre un film qui tout en ne reinventant pas la roue—car ne jouant que sur des details, tels pouvoirs surnaturels plus “pousses” que les films de ninjas traditionnels ( ces derniers fleurtant déjà eux-memes fleurtant avec une action quasi-surnaturelle ), la sexualite et l’ultraviolence, mais reprend certains “ficelles” inherentes au genre et remet le tout au gout du jour et avec succes. Deja une gageure en soi.

Ainsi, si les ninjas n’ont jamais reellement “disparus” de la pop-culture nipponne, tellement les recits (re-)sortent ou que de nouveau recits ne soient crees pour une distribution en mangas / romans / light novels / series TV “lives” ou animes / OVA / le cinema, il faut dire que Kawajiri, meme s’il ne fait pas dans la “dentelle”, maitrise son recit et livre un bon classique qui depasse du lot presque vingt ans apres. Un film a classer avec Kamui no Ken (1985) pour ne citer qu’un pendant plus “classique”. A noter regalement qu’une serie TV datant de 2003 Juubei Ninpuuchou Ryuuhougyokuhen / [ Juubei’s Ninja Scroll: Chapter of the Treasure Beads of the Dragon ]

Bref, un anime chaudement recommande aux amateurs d’anime, de bisseries destinees a rester dans les memoires, d’actioners bien calibres et de cinoche populaire made in Japan.

Juubei Ninpuuchou : 4.50 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Fatalis rex
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Re: Ninja Scroll - Yoshiaki Kawajiri - 1993

Message par Fatalis rex »

A noter : la version intégrale du DVD est bien plus hard que celle initialement sortie en VHS, avec ici démembrement, léchage de sang, doigt dans la biiiiiiiiip et autres joyeusetés.

A noter aussi : l'histoire s'inspire très largement d'un roman très populaire au Japon, adapté au ciné (SHINOBI) et en manga (BASILISK).
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