Diffusion du film sur TV Asahi ce dimanche dernier, bibi s'y est colle et c'est GENIAL!
C'est simple, en un quart-d'heure, Shin Gojira n'envoit pas seulement le Zilla d'Edwards

dans les cordes, il pulverise le ring, les cordes, Edwards et son Zilla de pacotille!
Bon SFX, un cote post 3/11 nippon (ou pour memoire, l'archipel s'est pris une triple catastrophe dans les dents: tremblement de terre, tsunami et meltdown nucleaire) assume, des enjeux politiques, un zilla zarbi tendance...euh, deguelbif

et des piques (pas aussi) larvees contre la caste politique de l'archipel, des SFX a la hauteur, et surtout--une camera qui ne se montre pas prude quand il s'agit de coller a l'action (prends ca dans les dents, Gareth!

) bref du tout bon!
Le plus marrant etant que le traitement visuel de Higuchi et Anno emprunte parfois aux meme idees...qu'Edwards, mais plus que d'essayer de se la jouer "intello" et de montrer le film a travers ces visuels/ecrans, se limitent a les ajouters comme simples details signifiant un monde de plus en plus transfigure par ces memes ecrans tactiles et autres, preferant tourner un "film" qu'un "DTV" facon metrage "photoshop" a telecharger sur son smartphone. Bien joue.
Le film aligne tout ce que le pays compte en tete de gondoles et seconds couteaux et, dans les scenes "gouvernementales", c'est assez troublant de voir a quel point certains acteurs (quasi-tous des "seconds couteaux en plus) ressemblent parfois a ce meprendre aux guignols qui defilent (pour de vrai) a l'ecran. Notons aussi que les acteurs (boulot oblige, je suppose), se montrent...plus convainquants que les (vrais) politiques

. Je commence a comprendre pourquoi au Japon on a tant de monde du showbiz qui fait de la politique ou les politiques qui "se la petent" showbiz-men

.
A noter aussi un traitement (a mon sens) plus "realiste" en ce qui concerne le "crisis management". Je pense que sur le forum, les gens sont habitues aux desastres en tous genres, mais trouveront assez souvent un cote "exotique" a certaines scenes, sons, visuels et reactions, a mon sens toutes "connues" car vecue persos ou vu dans les infos nationales (excepte, bien sur, les Kaijus

).
Aussi interessant sont les "reappropriation" du film d'evenements ou scenes tout droit en provenances des flash d'informations, et ce, pas seulement les scenes de destructions (tsunamis et inondations causes par Godzilla, mais les scenes de manifestations du public devant la residence du Premier Ministre (le gouvernement actuel en connait regulierement, mais pas pour cause de desastres naturels, mais de votes parlementaires sur des lois liberticides et une serie sans fin de scandales politico-financiers...apparemment une autre serie de "piques" des realisateurs...), des flashes de vie des refugies dans les gymnases, le suivi de la "plume" de radioactivite ou l'utilisation de moyens plus que rudimentaires pour arreter le monstres, le tout rappellant les pires moments du 3/11 japonais.
Ainsi, si Gojira (1954) etait l'incarnation du bombardement atomique qui mit le Japon definitivement K-O en '45, Gojira (2016) est quant a lui l'incarnation de la catstrophe de '11 qui failli faire chuter la nation...
Anno, en bon otaku rajoute par moment des allusions a d'autres classiques tels Nippon Chinbotsu [ The Submersion of Japan ], a.k.a. Tidal Wave (1973) ou encore Shinkansen Daibakuha [ Explosive Bullet Train ], a.k.a. Bullet Train (1975). Decidemment, on ne se refait pas

.
A noter la sympathique (mais un chouillat deroutante) utilisation d'une partie de la partition de Shinseki Evangelion TV (1995). Que les puristes se rassurent, la partition d'Ifukube est bien sur incluse

, mais a vrai dire et au final, la partition d'Evangelion "colle" plus au metrage.
Le cote Evangelion ne s'arrete pas la, vu la profusion de sous-titres explicactif.

Deja que le film, SF oblige, pullule de terms scientifico-esoterique, les traducteurs vont souffrir.
Bon, tout n'est pas parfait non plus et certains pourrait trouver a redire au revisionisme d'Anno.
Le film fait beaucoup appel a une description de la machine decisionnelle politico-militaire derriere la riposte humaine (japonaise) aux destructions causees par le monstre, descriptions qui risquent par ricochet pour certains de "ralentir" le film et l'action, pour cause d'alignements a repetition de "talking heads" qui devisent de constitution, recours a la force militaire, evcuations, biologie et radiologie. Interessant de voir une caste politique autant hesiter a employer la force a l'ecran, alors que--justement--une certaine caste politique tend de nos jours a essayer de demanteler les reserves constitutionnelles quant au controle des forces armees. Nouveaux soupcons de "piques" de la part de des cineastes donc. Decidemment...
Ajoutons que les adorateurs des costumes en latex et des maquettes maousses en seront pour leurs frais, le film etait en full CG dans tous ses SFX. La bonne nouvelle etant, que a part la partie "ferroviaire" de l'action, c'est du tout bon: beau, lisible et ca en fiche decidemment plein la vue. Un film que bibi aurait du voir au cine.
Pas pu pour raisons de vie privee agitee, on va dire...
Bref, un Gojira visuellement et narrativement "revisioniste"? 'Ben, ca se pourrait bien.
Cote acteurs, narrer le film via un cast essentiellement compose de politiciens et de fonctionnaires n'aide malheureusement egalement pas trop du cote "empathique" de l'entreprise. La population civile (dont certains members sont utilises comme vecteurs d'identification pour le public) sont de leur cote reduit a leur portion congrue et se limite a des masses apeuree et lancee en une fuite desesperee.
Le defaut est par contre donc contrebalance par des images vraiment marquants de destructions massives et d'impuissance humaine face a la creature
A part ca, le casting est plutot bon et tres bien utilise, exception peut-etre du personnage (americain) de Satomi Ishihara qui peine a convaincre de la pertinence de son accent anglophone...
Pour le reste, Gojira 2016 a amplement merite son succes critique et financier dans l'archipel.
Bref, Zilla is back et le Japon n'a pas fini d'en baver. YES!
Shin Gojira: 4.5 / 5 (les ricains gardent Kong, les japonais Zilla: un par tout, balle au centre!)
P.S. Full disclosure: la diffusion TV incluait des sous-titres pour malentendants, et c'etait tant mieux, parce que sans, le voyage aurait ete HACHEMENT plus difficile pour bibi, terminologie technique politique et (bullshit) science, oblige...

En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.