Vampyr - 1932 - Carl Theodor Dreyer

[Heathcliff]

le photo est classique pour du cinéma allemand du début du siècle.... donc plutot jolie et envoutante ! pour le reste le film est quand même bien ennuyeux.... voire barbant. c'est pas un film pour toi VLG, matte plutot les freres pétard

[milton arbogast]

...le film génére une drôle d'impression, on dirait que tout les interpretes sont en etat d'hypnose.
Il paraitrait a c'qui parait que le professeur Abronsius du BAL DES VAMPIRES serait un hommage de Polanski au film de Dreyer (le mechant petit docteur a un air de ressemblance avec Mc Gowran)
Moi je me rappelle d'une scene (souvent citée) d'enterement en camera subjective assez impressionante. Et l'image de l'homme avec une faux qui sonne la cloche du passeur au bord de l'eau est aussi tres fort (enfin, dans mon souvenir, ça fait quand même une eternité que je l'ai vu, du temps du ciné-club de france2 le vendredi soir! des siecles je vous dis!!!)
...interessant de le comparer avec le DRACULA de Todd Browning plus ou moins contemporain (et radicalement opposé dans son approche esthetique et narrative)

[VIVE LES GNOUS]

Heathcliff t'es trop con

[fairfax]

J'aqurais du voir ce film sur grand écran l'an dernier en espagne mais la séance était complète, pas grave, je l'ai quand même vu au cinéma en France. Il passe encore sur Paris de temps à autres.

Si vous le voyez à Paris, vous auez la chance de voir une ou 2 scènes qui ont été coupées au montage allemand mais qui figurent bien dans la version française.

[fantomas 2]

Si vous le voyez à Paris, vous auez la chance de voir une ou 2 scènes qui ont été coupées au montage allemand mais qui figurent bien dans la version française.

Mais est-ce que l'inverse n'est pas vrai également ?

Je n'ai jamais eu l'occasion de le faire, faute d'avoir les trois copies sous la main, mais j'ai toujours entendu dire que les trois versions (française, allemande et anglaise) présentaient - dans l'état actuel des copies; je ne sais pas si elles n'étaient pas semblables à la sortie du film... - présentaient des différences entre elles, et que "chacune d'elle comprenait des plans qui ne figuraient dans aucune des deux autres"...

Autre chose bizarre: un des survivants du tournagen, voici quelques années, disait que toutes les scènes de dialogues avaient été tournées trois fois: il n'y avait pas d'appareil d'enregistrement du son, mais Dreyer tenait à ce que, lorsque le film serait post-synchronisé, les mots prononcés par les acteurs, dans les trois langues qui avaient été prévues, correspondent EXACTEMENT aux mouvements dès lèvres. Techniquement, et même si le film n'a pas eu de prise de son directe, on peut donc dire que "Vampyr" a été tourné en trois versions, tout comme d'autres films des années trente (et plus tard, et plus qu'on ne le croit...), même si le casting était ici le même pour les trois.

Enfin, selon Raymond Chirat, à sa sortie en France, le film s'appelait tout simplement "Vampire". Personne ne semble savoir à partir de quand l'orthographe actuelle a été adoptée.

[fairfax]

Si vous le voyez à Paris, vous aurez la chance de voir une ou 2 scènes qui ont été coupées au montage allemand mais qui figurent bien dans la version française.

Mais est-ce que l'inverse n'est pas vrai également ?

En l'occurence il s'agit de :

SPOILER


L'agonie du professeur qui meurt enseveli sous des tonnes de farine, scène présente dans la version française et qui dure bien une minute.
J'ai considéré que c'était de la censure, mais je peux me tromper.

Aucune autre scène dans le film n'est aussi violente. Cela dit le film conserve son impact visuel sans cette scène.

FIN SPOILER Y A PLUS RIEN A LIRE TRALALERE

[haxandreyer]

En fait, il n'y a pas de version censurée de Vampyr parce qu'il n'y a pas 1 Vampyr mais 3 Vampyr, chacun dans une langue différente : français, allemand, anglais. Et chacun avec un montage sensiblement différent, mais à l'impact minime d'aprés ce que j'en sais.

Ce film n'utilise que des procédés purement cinématographiques, en invente, en abuse,... en gros un Eraserheadde 1932, moins glauque, moins linéaire, mais à la poésie plus classique, car plus connue des amateurs de fantastique.

La trame du film est assez confuse, non littéraire, mais purement sensible (l'essence du cinéma, quoi, c'est à dire la sculpture du temps et de l'espace).

Cette confusion est en partie issue du fait que, tel Kubrick dans Shining, Dreyer a ôté pas mal de scènes narratives. Quand on entends des hurlements, et que le héros demande s'il y a des chiens, on lui répond que non. Or dans des photos du film, j'ai vu une scène jamais montée où Marguerite Chopin (je crois, de mémoire) est face à une cage enfermant une meute de chiens.

Cet exemple de scène (la discussion autour des hurlements, sans la scène d'explication) nous place dans le coeur de Vampyr : un film onirique, où le rêve et la réalité n'ont pas de frontière franche (scènes d'ombres ou de reflets dans l'eau, sans corps pour les produire), prenant racine où la mort et la vie n'ont pas de délimitation visible non plus (scène en vue subjective du trajet en cercueil du héros, avec la contre-plongée la plus extraodinaire jamais vue au cinéma).

Là où il y a rêve, c'est aussi dans la narration elle-même : des mouvements de caméra hallucinants de fluidité (au début dans l'auberge, par exemple; fluidité esthétique et émouvante qu'on ne retrouvera guère que dans SOY CUBA, ou certains de Palma), des procédés narratifs nouveaux (effets spéciaux déboussolants), une lecture du film faite davantage dans l'inconscient et le sensible du spectateur que dans l'intellect.

J'en dis beaucoup, donc je vais arrêter, et pourtant je n'ai rien dévoilé du film. Ce n'est pas un film qu'on raconte, c'est un film qu'on vit. Je l'ai vu la première fois à 7/8 ans pensant enregistrer un film d'horreur (le ciné-club du jeudi soir sur Antenne 2, snif !) comme Frankenstein. La mort du docteur sous la farine de blé, la girouette en forme d'ange devant l'auberge,... sont des images qui ont marqué à jamais ma mémoire. Et revoir Vampyr à 20 ans, était un beau moment d'émotion.

Un chef d'oeuvre impérissable !


PS : et pour le débile mental qui parle de la photo du film, je préfèrerai qu'il parle d'autre chose, tant son inculture est grande. le travail photographique de ce film est encore d'une modernité flagrante, plus de 70 ans aprés. pour un art qui a moins de 120 ans, c'est pas mal.

PS du PS : et pour les inconditionnels de L'Hopital et ses Fantomes, Lars Von Trier porte un smoking à la fin de chaque épisode, smoking ayant appartenu à Dreyer. Il est un grand fan. Ceux qui connaissent Dreyer et ont vu Elements of Crime l'auront compris.

[Daoloth]

Quelqu'un a eu la chance de le voir au cinéma l'Arlequin dimanche dernier au ciné-club Claude-Jean PHILIPPE? C'était intéressant?

[Battosai]

Quelqu'un a eu la chance de le voir au cinéma l'Arlequin dimanche dernier au ciné-club Claude-Jean PHILIPPE? C'était intéressant?

Mouhaha. Motivé par les avis du forum et appréciant énormément l'oeuvre de dreyer (particulièrement gerturd et ordet), je voulais y aller. C'était sans compter sur le changement d'heure .

Il est un grand fan. Ceux qui connaissent Dreyer et ont vu Elements of Crime l'auront compris.

D'ailleurs le médée de von trier est basé sur un script de dreyer.
Sinon, plus que element of crime, c'est breaking the waves (et dans une moindre mesure dancer in the dark) qui me rapelle vraiment dreyer. On y retrouve ce "miracle de la foi" qui fait la grandeur d'un Ordet.

[haxandreyer]

Tout à fait d'accord, Battosai, en terme de scénario et d'histoire.

Par contre, j'ai Médée en vidéo, mais pas eu le courage de le regarder.

Comment est-il ?

Ordet et Gertrud, je souhaitais les récupérer en DVD, mais j'ai peur de me faire un peu ch*er, à cause de l'histoire (surtout Gertrud). Qu'en as-tu pensé ?

[Manolito]

CJ Phillippe ne se renouvelle pas beaucoup puisque j'avais vu "Vampyr" à l'Arlequin à un de ses ciné-club... il y a dix ans ! "Ordet" est un beau film, mais par contre, j'ai trouvé "Gertrud" à mourir d'ennui. "La passion de Jeanne d'Arc" est magnifique, il rivalise avec "Vampyr"...

[haxandreyer]

Merci Manolito, c'est bien ce que je craignais

[Battosai]

Par contre, j'ai Médée en vidéo, mais pas eu le courage de le regarder.

Pas vu non plus. C'est pas faut d'apprécier von trier, mais il passe rarement en salles.

Sinon ordet à quand même des images inoubliables (le type dans la plaine avec les hautes herbes, c'est inoubliable !). Le film m'a beaucoup touché, le réalisateur parvenant à filmer l'impalpable. Techniquement c'est tout à fait grandiose, le cadre est utilisé de manière parfaite.

Gertrud est fantastique d'épure. Sans en avoir l'air, Dreyer touche à des choses essentielles. D'une acuité psychologique totale. On est pas loin de certains films de Bergman. Le film gagne énormément à être revu. En fait, la première fois, il ne m'avait pas du tout impressioné.

Si Jeanne d'arc m'a particulièrement marqué, c'est dans sa manière de filmer les visages. Dreyer anticipe vraiment le cinéma de Cassavetes ou Garrel.

[haxandreyer]

Au fait, à cause d'une fille (et oui, je suis faible), j'ai loupé Le Maître du Logis de Dreyer qui passait avec The Micronauts en live pendant la projection.

Quelqu'un a eu la chance d'assister à cela ?

[noar13]

de dreyer je n'ai vu que jour de colere, histoire de sorciere sur fond d'intolerance religieuse, magnifique et bien moins austère que je le craignais