Martyrs de Pascal Laugier (2008)
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Oui mais quid de ton avis zecreep?
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Ben moi je veux bien reconnaitre le sérieux du film,son jusqu'au boutisme graphique et le fait que les deux actrices s'en sortent pas mal (enfin,dans un style "zulawskien"Zecreep a écrit :Faudrait faire la part des choses



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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
La presse me semble au contraire globalement élogieuse. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire un tour sur le site officiel pour le constater :Zecreep a écrit :A chacun son opinion, évidemment, mais le film de Laugier ne mérite vraiment pas tant de haine de notre part, alors que la presse bien pensante s'en charge déjà!
http://www.martyrs-lefilm.com/
Les avis me semblent là aussi très "extrêmes" et les forums (pas seulement celui-ci) ne sont que le reflet d'un film qui de toutes évidences partage. Manifestement, on adore ou on déteste. Il me semble bon de respecter l'avis de chacun sans remettre pour autant "la bonne foi" des gens en question... Il faut bien voir que le film repose entièrement sur l'empathie du spectateur pour les personnages. C'est un pari risqué. Si le spectateur éprouve de la sympathie, j'imagine que ça fonctionne à plein régime. Dans le cas contraire, ben c'est la cata, le spectateur passe à côté de l'ensemble du métrage et s'emmerde grâve. Je pense que ça va pas plus loin...
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Sur Allo Ciné la presse est déja plus partagée que sur le site officiel du film.MadXav a écrit :La presse me semble au contraire globalement élogieuse. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire un tour sur le site officiel pour le constater :
http://www.martyrs-lefilm.com/

Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
C'est un mauvais exemple. Car tu confonds "richesse", "profondeur" ou "Nombre de rebondissements" d'un film avec "scénario". Le scénario, c'est ce qui fait qu'on déroule le film d'un point A vers un point B, etc... Y'a pas besoin d'être super chiadé. La preuve, le dernier RAMBO a un scénario d'une extrême simplicité, d'une linéarité effarante de sobriété, c'est même certainement le truc le plus incroyable du film. Mais le cinéaste te prend par la main au début du film avec son scénario linéaire et il t'emmène jusqu'au bout sans temps mort (à la place, y'a pleins de soldats morts). Sans déconner, RAMBO a réellement une approche radical dans le cinéma d'action qui est incroyable et que personne ne soulève. Pourtant, c'est ultra linéaire ce qui n'empêche d'ailleurs pas le cinéaste de placer nombre d'éléments qui en font un film marquant au sein de la mythologie du personnage. Il y a une progression mais elle n'entrave pas ni le déroulement du film (impossible, c'est une ligne droite), ni son efficacité. La plupart des films Bis, car RAMBO est un pur film Bis, vise essentiellement l'efficacité et ont donc des scénarios efficace (comprendre en évitant les temps morts, les flottements...). Mais dans le cinéma Bis, comme partout, il y a aussi beaucoup de films bien pourris, chiants, mal fagottés, ceux là, je ne les aime pas. Car il faut préciser un truc, je ne suis pas un fan de cinéma Bis, je suis un fan de bons films (avec tout ce que cela sous-entend de subjectivité).Zecreep a écrit : Pour mémoire, les fantasmes du scénario écrit n'a posé aucun de problème à bon nombre de forumers quand il s'agissait d'acclâmer le récent Solitaire, voire 90% du cinéma de genre, qui, classiques y compris, a toujours été chiche dans l'écriture de ses avatars, privilégiant l'effet, l'atmosphère et la contre-culture.
J'aime bien SOLITAIRE car le film est efficace, c'est un film de croco bouffeur d'homme, on ne lui demande rien d'autre que d'être efficace. A vrai dire, j'aborde tous les films de la même façon. Je regarde un film et lorsque les lumières se rallument, j'ai un ressenti. Il est à vif. Ensuite, j'essaie de comprendre pourquoi j'ai aimé ou pas un film. Ca n'a rien à voir avec le fait que cela puisse être un film Bis, que ce soit un film Lelouch ou je ne sais quoi. C'est pourquoi est ce que j'ai aimé ou pas un film. Dans le cas de MARTYRS, le film ne m'a pas choqué. Et je m'y suis ennuyé poliment. Et ceux qui me connaissent le savent, j'ai plusieurs crédo dont "Un film ennuyeux est un mauvais film". Mais il faut encore bien comprendre que nous sommes encore en pleine subjectivité. Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai raison. Je donne mon avis, j'ouvre ma gueule, parce que c'est un peu mon droit. Je n'aime pas le cinéma de Mamoru Oshii, il m'emmerde, je le dis et je le redis depuis de années alors qu'en général ses films sont extrêmement bien vus. Néanmoins, chez Oshii, il y a des qualités, on peut le reconnaître, je le reconnais. Tout comme je reconnais que le film de Laugier a des qualités mais si je m'ennuie à mourir devant AVALON est ce que je dois dire que c'est extraordinaire ? Je ne me sentirais pas honnête en le faisant.
A part ça, je trouve que nous ne sommes pas beaucoup à avoir vu le film, ici, alors que le film est sorti depuis près d'une semaine. Ca, moi, je trouve ça inquiétant. C'est un film super attendu et il n'y a pas autant de monde que ça qui se déplacent (je parle des personnes qui fréquentent notre Forum). Car on a eu un gros débat ici avant sa sortie et maintenant, on a l'impression d'être seulement quatre. D'après les chiffres internes, c'est pas le cas. Que font les autres ?
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
c'est peut être un film qui attire plus les lecteurs assidus de Mad Movies que ceux de Devil Dead...arioch a écrit :A part ça, je trouve que nous ne sommes pas beaucoup à avoir vu le film, ici, alors que le film est sorti depuis près d'une semaine. Ca, moi, je trouve ça inquiétant. C'est un film super attendu et il n'y a pas autant de monde que ça qui se déplacent (je parle des personnes qui fréquentent notre Forum). Car on a eu un gros débat ici avant sa sortie et maintenant, on a l'impression d'être seulement quatre. D'après les chiffres internes, c'est pas le cas. Que font les autres ?

Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Tu veux dire que les trentenaires n'ont pas le temps d'aller au cinéma ? Je ne sais pas. Là, le film était attendu, la date de sortie était connu, etc... Il y avait quand même un peu le temps de se préparer en faisant garder les mômes, etc...dario carpenter a écrit : c'est peut être un film qui attire plus les lecteurs assidus de Mad Movies que ceux de Devil Dead...
Avant qu'on m'ennuie, toute cette réflexion n'a rien à voir avec ce que je pense du film. C'est de la simple constatation.
Tiens, je vais aller voir sur le forum de Mad Movies et voir combien il y a de personnes qui donnent leur avis sur le film. J'aime bien les statistiques...
Bilan, j'ai recensé une quarantaine de personnes qui ont vu le film sur le Forum de Mad. Contre une vingtaine ici. Le chiffre correspond en tout cas a ceux qui donnent un avis. Apres, il y en a peut etre qui ont vu le film et qui n'en parle pas. Ca, je sais pas !
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Arioch a écrit :
Faudrait aussi que le film soit visible dans un peu plus d'endroit. 68 salles, c'est minable. Si moi je veux le voir, je dois faire 1h de route alors que j'habite à côté de Reims, une grosse ville avec un multiplexe, un cinéma "normal" et un ciné d'art et d'essai. Mais non, personne l'a pris. J'ai cherché dans toutes les villes proches de Reims, y'a rien à moins d'une heure de route. Ok, 1h, c'est rien mais bon, ça me fait chier.
Après, y'a tout ceux qui s'extasie devant un projet et puis une fois qu'il débarque, y'a plus personne pour y aller, "mieux vaut attendre le dvd ou autre, ça coute moins cher"...
A part ça, je trouve que nous ne sommes pas beaucoup à avoir vu le film, ici, alors que le film est sorti depuis près d'une semaine
Faudrait aussi que le film soit visible dans un peu plus d'endroit. 68 salles, c'est minable. Si moi je veux le voir, je dois faire 1h de route alors que j'habite à côté de Reims, une grosse ville avec un multiplexe, un cinéma "normal" et un ciné d'art et d'essai. Mais non, personne l'a pris. J'ai cherché dans toutes les villes proches de Reims, y'a rien à moins d'une heure de route. Ok, 1h, c'est rien mais bon, ça me fait chier.
Après, y'a tout ceux qui s'extasie devant un projet et puis une fois qu'il débarque, y'a plus personne pour y aller, "mieux vaut attendre le dvd ou autre, ça coute moins cher"...
Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
C'est largement plus que THE MIST ou LES RUINES. Mais c'est un autre débat. Je crois que Dario Carpenter fait un très long trajet en train pour venir voir les films à Paris. Une heure de trajet, c'est pas énorme, quand même ! Je ne cherche pas à t'emmerder mais quand je n'habitais pas en région parisienne, j'étais en Seine et Marne et pour aller au cinéma, il me fallait plus d'une heure entre ma maison et les cinémas parisiens. Je le faisais tout comme je le faisais pour aller acheter des Laserdisc chaque semaine chez Album ou LD Best. Pareil pour les concerts quand j'allais voir Maiden, Vulcain, Wasp, etc... Il me fallait des plombes pour aller sur Paris avec la possibilité de louper le dernier train pour rentrer chez moi. De même que Marija, par exemple, a je crois un trajet relativement long pour atteindre une salle de cinéma dans la capitale. Tu m'aurais dit qu'il te fallait 2 ou 3 heures de trajet, je comprendrais mais là ?steph horror fan a écrit : Faudrait aussi que le film soit visible dans un peu plus d'endroit. 68 salles, c'est minable.

Ca ramène en mémoire l'anecdote des vétérans qui prenaient le train pour la Belgique histoire d'aller découvrir les films qui n'étaient pas diffusés dans les salles françaises à leur époque !

La, je suis un peu d'accord. Il y a le même phénomène avec les DVD. Genre "C'est génial, y'a ça qui sort, j'en prends un dès que ça sort, j'adore !". Et puis le jour venu, ça achète un gros blockbuster en faisant la fine bouche sur le prix, etc... C'est très régulier. Xav avait pointé ce problème avec la sortie des Jodorowski. Tout le monde s'extasiait de la sortie des Jodo chez Wild Side. Le truc sort et quasiment plus personne qui moufte !Après, y'a tout ceux qui s'extasie devant un projet et puis une fois qu'il débarque, y'a plus personne pour y aller, "mieux vaut attendre le dvd ou autre, ça coute moins cher"...

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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Moi je l'ai vu et j'aime plutot, meme si je crie pas au chef d'oeuvre. Mais j'ai pas specialement laissé d'avis parce que de une, j'avais pas trop le tps, de deux, vu que ça partait en débat, je voulais pas me lancer ds un truc dont je pourrais pas trop suivre la suite, les réponses, etc... et de trois, parce que je pense qu'il vaut mieux voir ce film en en sachant le moins possible. Qui plus est je comprends les points de vue de chacun, et j'ai pas specialement envie / moyen de convaincre ceux qui n'ont pas aimé
Voilà, je disais juste ça histoire d'emettre un son de cloche (spa moi la cloche hein
) positif pr le film et d'aider Arioch à être complet ds ses stats !


Voilà, je disais juste ça histoire d'emettre un son de cloche (spa moi la cloche hein



"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Bon allez, si je peux faire un peu bouger les stats
J'aime vraiment beaucoup "Martyrs". Je ne considère pas que ce soit un film parfait, mais pour moi il a le mérite d'être extrêmement intime, de se livrer sans fard, comme une brute. Moi je me le suis vraiment pris dans la figure avant de pouvoir l'analyser. En gros clairement pour "Martyrs", ça passe ou ça ne passe pas visiblement. Soit on est en totale empathie avec les personnages ce qui a été mon cas, soit on reste en dehors.
En tout cas, selon moi, un film fort, important et inclassable. Et je crois que le fait qu'il soit aussi imparfait fait aussi partie de ses qualités... (comprenne qui pourra).. en gros, ses failles font beaucoup dans le malaise qu'il procure.

J'aime vraiment beaucoup "Martyrs". Je ne considère pas que ce soit un film parfait, mais pour moi il a le mérite d'être extrêmement intime, de se livrer sans fard, comme une brute. Moi je me le suis vraiment pris dans la figure avant de pouvoir l'analyser. En gros clairement pour "Martyrs", ça passe ou ça ne passe pas visiblement. Soit on est en totale empathie avec les personnages ce qui a été mon cas, soit on reste en dehors.
En tout cas, selon moi, un film fort, important et inclassable. Et je crois que le fait qu'il soit aussi imparfait fait aussi partie de ses qualités... (comprenne qui pourra).. en gros, ses failles font beaucoup dans le malaise qu'il procure.
Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Y a sûrement des corrupteurs (
)
Ce que je peux dire avec un minimum de recul, c'est que, depuis Saint Ange qui était une ghost story proprette, Laugier a progressé dans la "ferveur" à instiguer dans un film de genre, bien que l'étiquette soit difficile à mettre devant un tel métrage. Ni vraiment film d'horreur, hélas jamais film d'épouvante, Martyrs s'empare d'un prétexte léger qui veut que la souffrance soit la condition ultime pour trouver un "témoignage" du sens de la vie.
Pourquoi léger ? Parce que la mise en scène autour de cette "secte" d'illuminés, tout ce protocole, cette organisation de vampires qui attendent la réponse de leur victime-cobaye est si exagérée que cela en devient irréel, pour ne pas dire grotesque.
Ouvertement nihiliste, ce cri de souffrance manque cruellement - le mot est important - de corps, à défaut de se chercher une âme.
J'ai été irrité de ces mouvements de caméra à l'épaule - je ne supporte pas, surtout quand je trouve cela ne colle guère avec le métrage qui met en scène une perversion si extrémale qu'elle en frise le ridicule.
Concernant le Saint-Frisson : il est totalement absent pour ma part.
Je n'ai pas réussi à m'identifier à ces filles, je n'ai pas réussi à comprendre leur douleur - je lis d'ici "car t'es un fils à papa" ; je répondrai "Oui, c'est vrai. Mais j'ai connu la souffrance, physique comme mentale".
C'est exactement là que réside le défaut expérimental du film de Laugier : où se trouve la violence psychique ? Où ? Si j'étais le pote de Laugier, le premier geste d'amour que j'aimerais lui faire, le premier cadeau, c'est de lui donner Le théâtre et son double d'Antonin Artaud. S'il l'a lu, je ne comprends pas qu'il puisse tomber dans un tel panneau... On sent l'essai, mais ce n'est pas encore ça : il veut faire entrer la métaphysique dans les esprits par la peau. Par la violence. Par la souffrance. Le problème est l'alibi de son scénario et je vois cela comme une tarte à la crème : ce groupuscule d'illuminés. Non, cela ne marche pas. Je ne peux plus accepter ça. Parce que c'est trop facile. Que je n'y crois pas un seul instant au point que j'en ai souri ; cette sorte de "mère supérieure" est une caricature de fanatisme transcendantal.
Sous un même angle mais avec une démarche différente, un film comme L'horrible cas du docteur X réussissait parce qu'il s'extirpait de l'exigence rationnelle : "il voit quelque chose" et nous voyons avec lui, comme la superbe séquence (la meilleure du film à mon sens) où on "rentre" dans l'oeil de l'actrice avec cette lumière à la Kubrick.
En revanche, ce film est plus intéressant qu'un Hostel par exemple. On a toujours ce groupe de dingues qui sont là pour légitimer le sadisme (il est toujours question de ça dans notre joyeux 20/21e siècle et il faudra bien un jour en comprendre les limites).
Le véritable tour de force aurait été le masochisme. Là, ça aurait été fort, très fort. On se serait débarrassé de ces groupes à la con, menace puérile et inutile qui attend, autour du sujet prisonnier de sa souffrance. Je lis déjà les intellectuels pervers légitimer cette "menace" par l'allégorie politique... (genre c'est la menace de la société sécuritaire ou la menace d'un Etat-armé fascisant blabla)
Quelques tentatives sauvent le métrage de l'ineptie : la peur qui prend corps est un bon essai, hélas terni par une caméra saccadée. Je comprends bien qu'il ait dû passer par cette technique pour "sauver" son point de vue... Mais ça, c'est une affaire de mise en scène... J'aurai sûrement préféré des travellings (comme au tout début je crois quand la fille qui s'évade court sur l'asphalte), une caméra fixe aux bons endroits, avec un jeu de lumière comme il faut...
Quant à la peur, à mon sens, elle ne doit jamais, jamais être dégueulasse. Elle doit être lisse, quand elle est représentée. C'est le sommet de son expression, d'après moi. Le côté "primitif" à la The Descent ne me fait plus d'effet, hélas...
Niveau effets spéciaux, cette exagération m'a empêché d'être alerté. C'est si extrémal dans la "peau", avec ses grosses chaînes de partout, que je n'ai pas pu ressentir quoi que ce soit. En revanche, la violence du début est très bien travaillée et faut saluer le boulot de Lestang. Très réaliste.
J'ai apprécié la composition musicale, j'ai reconnu au début quelques clins d'oeil peut-être à la musique dans L'emprise quand il y a les "attaques".
Très décevant, je m'attendais à une secousse. Je m'attendais à vivre une expérience. Je n'ai eu qu'une ébauche d'essai qui souffre de prétention, parce que le rendu est totalement en inadéquation avec son ambition philosophique. Je n'ai pas vraiment aimé et je le regrette car Laugier m'est énormément sympathique.
Il n'y a pas de scénario dans Martyrs, simplement un cri d'un artiste qui se cherche encore. Bancal mais prometteur.

Ce que je peux dire avec un minimum de recul, c'est que, depuis Saint Ange qui était une ghost story proprette, Laugier a progressé dans la "ferveur" à instiguer dans un film de genre, bien que l'étiquette soit difficile à mettre devant un tel métrage. Ni vraiment film d'horreur, hélas jamais film d'épouvante, Martyrs s'empare d'un prétexte léger qui veut que la souffrance soit la condition ultime pour trouver un "témoignage" du sens de la vie.
Pourquoi léger ? Parce que la mise en scène autour de cette "secte" d'illuminés, tout ce protocole, cette organisation de vampires qui attendent la réponse de leur victime-cobaye est si exagérée que cela en devient irréel, pour ne pas dire grotesque.
Ouvertement nihiliste, ce cri de souffrance manque cruellement - le mot est important - de corps, à défaut de se chercher une âme.
J'ai été irrité de ces mouvements de caméra à l'épaule - je ne supporte pas, surtout quand je trouve cela ne colle guère avec le métrage qui met en scène une perversion si extrémale qu'elle en frise le ridicule.
Concernant le Saint-Frisson : il est totalement absent pour ma part.
Je n'ai pas réussi à m'identifier à ces filles, je n'ai pas réussi à comprendre leur douleur - je lis d'ici "car t'es un fils à papa" ; je répondrai "Oui, c'est vrai. Mais j'ai connu la souffrance, physique comme mentale".
C'est exactement là que réside le défaut expérimental du film de Laugier : où se trouve la violence psychique ? Où ? Si j'étais le pote de Laugier, le premier geste d'amour que j'aimerais lui faire, le premier cadeau, c'est de lui donner Le théâtre et son double d'Antonin Artaud. S'il l'a lu, je ne comprends pas qu'il puisse tomber dans un tel panneau... On sent l'essai, mais ce n'est pas encore ça : il veut faire entrer la métaphysique dans les esprits par la peau. Par la violence. Par la souffrance. Le problème est l'alibi de son scénario et je vois cela comme une tarte à la crème : ce groupuscule d'illuminés. Non, cela ne marche pas. Je ne peux plus accepter ça. Parce que c'est trop facile. Que je n'y crois pas un seul instant au point que j'en ai souri ; cette sorte de "mère supérieure" est une caricature de fanatisme transcendantal.
Sous un même angle mais avec une démarche différente, un film comme L'horrible cas du docteur X réussissait parce qu'il s'extirpait de l'exigence rationnelle : "il voit quelque chose" et nous voyons avec lui, comme la superbe séquence (la meilleure du film à mon sens) où on "rentre" dans l'oeil de l'actrice avec cette lumière à la Kubrick.
En revanche, ce film est plus intéressant qu'un Hostel par exemple. On a toujours ce groupe de dingues qui sont là pour légitimer le sadisme (il est toujours question de ça dans notre joyeux 20/21e siècle et il faudra bien un jour en comprendre les limites).
Le véritable tour de force aurait été le masochisme. Là, ça aurait été fort, très fort. On se serait débarrassé de ces groupes à la con, menace puérile et inutile qui attend, autour du sujet prisonnier de sa souffrance. Je lis déjà les intellectuels pervers légitimer cette "menace" par l'allégorie politique... (genre c'est la menace de la société sécuritaire ou la menace d'un Etat-armé fascisant blabla)
Quelques tentatives sauvent le métrage de l'ineptie : la peur qui prend corps est un bon essai, hélas terni par une caméra saccadée. Je comprends bien qu'il ait dû passer par cette technique pour "sauver" son point de vue... Mais ça, c'est une affaire de mise en scène... J'aurai sûrement préféré des travellings (comme au tout début je crois quand la fille qui s'évade court sur l'asphalte), une caméra fixe aux bons endroits, avec un jeu de lumière comme il faut...
Quant à la peur, à mon sens, elle ne doit jamais, jamais être dégueulasse. Elle doit être lisse, quand elle est représentée. C'est le sommet de son expression, d'après moi. Le côté "primitif" à la The Descent ne me fait plus d'effet, hélas...
Niveau effets spéciaux, cette exagération m'a empêché d'être alerté. C'est si extrémal dans la "peau", avec ses grosses chaînes de partout, que je n'ai pas pu ressentir quoi que ce soit. En revanche, la violence du début est très bien travaillée et faut saluer le boulot de Lestang. Très réaliste.
J'ai apprécié la composition musicale, j'ai reconnu au début quelques clins d'oeil peut-être à la musique dans L'emprise quand il y a les "attaques".
Très décevant, je m'attendais à une secousse. Je m'attendais à vivre une expérience. Je n'ai eu qu'une ébauche d'essai qui souffre de prétention, parce que le rendu est totalement en inadéquation avec son ambition philosophique. Je n'ai pas vraiment aimé et je le regrette car Laugier m'est énormément sympathique.
Il n'y a pas de scénario dans Martyrs, simplement un cri d'un artiste qui se cherche encore. Bancal mais prometteur.
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Sincèrement je ne comprends pas le reproche "il n'y a pas de scénario". Ou alors il faut m'expliquer ce que vous attendez d'un film à scénario.
Il y a une histoire qui se passe sous nos yeux pendant un peu plus d'1h30 quand même.
D'accord, par contre, sur la densité qui n'est pas au niveau d'un Batman Dark Knight (en relativisant sur la durée des métrages).
Dans le trip tortures parlons plutôt des 2 premiers Guinea Pig. La il n'y a pas de scénario, de la pure exploitation japonaise à la sauce snuff pour de sales voyeurs comme moi. Et j'assume
Il y a une histoire qui se passe sous nos yeux pendant un peu plus d'1h30 quand même.
D'accord, par contre, sur la densité qui n'est pas au niveau d'un Batman Dark Knight (en relativisant sur la durée des métrages).
Dans le trip tortures parlons plutôt des 2 premiers Guinea Pig. La il n'y a pas de scénario, de la pure exploitation japonaise à la sauce snuff pour de sales voyeurs comme moi. Et j'assume

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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
Personnellement, je ne dirai pas qu'il n'y a pas de scénario dans Martyrs parce que ça me parait effectivement faux.
Ce que reprocherai en revanche au film, c'est d'avoir un scénario "patchwork", particulièrement bancal et majoritairement nourri qu'incohérences. C'est en grande partie ce qui m'a fait décroché du film et ce très très tôt. Malgré moi, j'ai commencé à me poser moult questions genre :
SPOILERS GRAVES
"Mais pourquoi elle reste là ?", "Pourquoi ne pas amener 'la victime' à l'hosto ?", "Pourquoi téléphoner à sa mère et pas aux flics ?", "D'où elle sort ce fusil ?", "Pourquoi 'la victime' a t'elle les yeux cachés alors que tout est dans les yeux ?", "Pourquoi arracher le casque de 'la victime' au péril de sa vie ?", pourquoi, pourquoi et pourquoi.
FIN DE SPOILERS GRAVES
Il va de soit que je ne me pose pas tant de question quand je regarde DETOUR MORTEL par exemple mais il faut bien voir que le ton n'est pas du tout le même. L'attente (l'exigence ?) n'est pas la même. Martyrs est un film exclusivement premier degré dans lequel gros "trous" scénaristiques sont à mon sens très génants. Du moins moi, ils m'ont particulièrement génés et m'ont fait sortir du film après seulement 20 minutes.
A partir de là, je crois que quand on entre pas dans le film, on est carrément largué. Le film fonctionne de manière globale sur le spectateur ou ne fonctionne pas du tout. C'est pile ou face, on s'en rend bien compte à la lecture des avis...
Après bon, pour le reste, j'ai déjà pris pas mal de temps à écrire une chronique alors je vais peut être passer à autre chose !
Ce que reprocherai en revanche au film, c'est d'avoir un scénario "patchwork", particulièrement bancal et majoritairement nourri qu'incohérences. C'est en grande partie ce qui m'a fait décroché du film et ce très très tôt. Malgré moi, j'ai commencé à me poser moult questions genre :
SPOILERS GRAVES
"Mais pourquoi elle reste là ?", "Pourquoi ne pas amener 'la victime' à l'hosto ?", "Pourquoi téléphoner à sa mère et pas aux flics ?", "D'où elle sort ce fusil ?", "Pourquoi 'la victime' a t'elle les yeux cachés alors que tout est dans les yeux ?", "Pourquoi arracher le casque de 'la victime' au péril de sa vie ?", pourquoi, pourquoi et pourquoi.
FIN DE SPOILERS GRAVES
Il va de soit que je ne me pose pas tant de question quand je regarde DETOUR MORTEL par exemple mais il faut bien voir que le ton n'est pas du tout le même. L'attente (l'exigence ?) n'est pas la même. Martyrs est un film exclusivement premier degré dans lequel gros "trous" scénaristiques sont à mon sens très génants. Du moins moi, ils m'ont particulièrement génés et m'ont fait sortir du film après seulement 20 minutes.
A partir de là, je crois que quand on entre pas dans le film, on est carrément largué. Le film fonctionne de manière globale sur le spectateur ou ne fonctionne pas du tout. C'est pile ou face, on s'en rend bien compte à la lecture des avis...
Après bon, pour le reste, j'ai déjà pris pas mal de temps à écrire une chronique alors je vais peut être passer à autre chose !

Effectivement, j'ai pas vu. Toutes les chroniques que j'avais lu étaient extrêmement élogieuses (exception faite de celle de l'écran large)...dario carpenter a écrit :Sur Allo Ciné la presse est déja plus partagée que sur le site officiel du film.
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Re: Martyrs de Pascal Laugier (2008)
J'attendais la sortie du film avec une certaine impatience pour enfin pouvoir lire d'autres avis que les nôtres, çàd négatifs
Et, surprise, la balance semble pencher en défaveur du film. J'aurais préféré que plus de gens l'aiment, juste pour le principe. Et aussi un peu pour que je remette mon propre avis destructeur en question parce que j'aime bien me dire que j'ai pu avoir tort et donc revoir le film avec un regard différent pour peut-être lui trouver de nouvelles qualités. D'autant plus que certains crient au véritable chef d'oeuvre ! Mais partout, je lis les mêmes reproches : peu ou pas de scénario, manque d'implication de la part du spectateur, gratuité dans la violence, une 2è partie lassante et des tentatives d'explication vaseuses. Puis la pauvre famille du début est passée par tous les qualificatifs : Nutella, Kinder, Bidochon, Ricoré... 
Je ne vais citer personne en particulier, juste répondre un peu en général
Pour ma part, j'en attendais beaucoup, de MARTYRS. Je suis fascinée par la psychologie humaine et les ramifications de la violence sur notre comportement. Autant dire que le sujet m'étais presque destinée. Et j'ai bien ressenti quelques émotions par moments mais trop fulgurantes pour s'installer durablement. SPOILER En particulier lors de la poursuite dans la maison et puis le "combat" entre Lucie et la créature de ses cauchemars d'enfant - j'ai adoré l'idée de la matérialisation de sa souffrance END SPOILER et là, je me suis dit que la suite pourrait être intéressante et donc que le début pourrait être pardonné. Mais grosse déception, la suite se vautre lamentablement et ne se relèvera jamais. Certains ont évoqué le mot colère, je l'étais aussi. Pendant plus d'une semaine après. En colère contre les producteurs qui font aveuglément confiance à un réal dont c'est seulement le deuxième long après un début qui fut tièdement accueilli, en colère contre les réals trop imbus de leurs propre personne pour céder L'ECRITURE du scénario à quelqu'un dont c'est le métier, en colère contre un réal qui s'emmêle les pinceaux dans ses propres itws (un coup, c'est un projet longuement mûri et profondément perso, un coup c'est un projet monté par dépit - faudrait savoir !), en colère contre un film qui devait nous secouer, élever le genre à un statut artistique et acceptable et qui méritait qu'on manifeste pour lui (purée mais il devient quoi, Alfredo ??) - bref, en colère de m'être aussi profondément emmerdée pendant une projection qui m'avait enchantée au départ.
Je ne comprends pas qu'on puisse ériger au rang de chef d'oeuvre un film aussi creux et maladroit dans sa construction. Pour moi, un chef d'oeuvre est un film dont la réalisation sublime une histoire passionnante où évoluent des personnages attachants/révoltants/touchants/etc. Mais bon, c'est comme l'art contemporain où certains voient un chef d'oeuvre sur une toile recouverte de peinture blanche (j'en ai vu une dans un musée à Amsterdam - faudra m'expliquer). Ma seule préoccupation après le film était le scénario. Sincèrement, c'est presque une obsession (mes camarades de projection s'en souviennent peut-être
), j'aimerais vraiment le lire (Mr Laugier, si vous me lisez, je paierai les frais de photocopie et d'envoi et je signerai aussi une clause de confidentialité avec mon propre sang) pour avoir la base sous les yeux, celle qui devait sembler assez solide aux producteurs pour qu'ils bâtissent un film dessus. Un scénario selon Laugier "vite écrit mais avec les tripes". Je veux bien le croire mais alors comment a-t-il pu en faire un film aussi creux, aussi émotionnellement pauvre ? Démontrer sa rage et son désespoir ne revient pas à placer des personnages dans une situation extrême et les faire hurler, buter des gens et souffrir sous la torture. Pour moi, il y a clairement autre chose que ça. Et puis la fin, cette fin... Mais comment pouvez-vous ne pas avoir l'impression que Laugier nous prenne pour des cons ? Elle invalide totalement tout ce qui précède. Enfin bref, j'ai déjà donné mon avis et franchement, le souvenir de la projection reste tellement pénible que pour rien au monde, j'y retournerais. Kill Bill a parlé de la pire séance ciné de sa vie. Pareil pour moi.


Je ne vais citer personne en particulier, juste répondre un peu en général

Pour ma part, j'en attendais beaucoup, de MARTYRS. Je suis fascinée par la psychologie humaine et les ramifications de la violence sur notre comportement. Autant dire que le sujet m'étais presque destinée. Et j'ai bien ressenti quelques émotions par moments mais trop fulgurantes pour s'installer durablement. SPOILER En particulier lors de la poursuite dans la maison et puis le "combat" entre Lucie et la créature de ses cauchemars d'enfant - j'ai adoré l'idée de la matérialisation de sa souffrance END SPOILER et là, je me suis dit que la suite pourrait être intéressante et donc que le début pourrait être pardonné. Mais grosse déception, la suite se vautre lamentablement et ne se relèvera jamais. Certains ont évoqué le mot colère, je l'étais aussi. Pendant plus d'une semaine après. En colère contre les producteurs qui font aveuglément confiance à un réal dont c'est seulement le deuxième long après un début qui fut tièdement accueilli, en colère contre les réals trop imbus de leurs propre personne pour céder L'ECRITURE du scénario à quelqu'un dont c'est le métier, en colère contre un réal qui s'emmêle les pinceaux dans ses propres itws (un coup, c'est un projet longuement mûri et profondément perso, un coup c'est un projet monté par dépit - faudrait savoir !), en colère contre un film qui devait nous secouer, élever le genre à un statut artistique et acceptable et qui méritait qu'on manifeste pour lui (purée mais il devient quoi, Alfredo ??) - bref, en colère de m'être aussi profondément emmerdée pendant une projection qui m'avait enchantée au départ.
Je ne comprends pas qu'on puisse ériger au rang de chef d'oeuvre un film aussi creux et maladroit dans sa construction. Pour moi, un chef d'oeuvre est un film dont la réalisation sublime une histoire passionnante où évoluent des personnages attachants/révoltants/touchants/etc. Mais bon, c'est comme l'art contemporain où certains voient un chef d'oeuvre sur une toile recouverte de peinture blanche (j'en ai vu une dans un musée à Amsterdam - faudra m'expliquer). Ma seule préoccupation après le film était le scénario. Sincèrement, c'est presque une obsession (mes camarades de projection s'en souviennent peut-être
