Enfin vu cet Argento si "controverse"

Soyons francs, apres Phantom of the Opera,
tous les Argento sont attendus et redoutes! :
Cote esthetique on louche un peu trop du cote d'un Hollywood Night, mais cote contenu, c'est pas mal: les autopsies sont limite trop realistes

, les parties de poker sont un concept qui se revele nettement plus generateur de tension que prevu initialement (sauf paradoxalement la derniere...

). Etonnament, si Stivaletti se lache sur les maquillages (d'autopsies), les meurtres sont plutot en retenu, mais la je chipote.
Les acteurs sont plutot moyens, mais bon, par ici je n'ai eu droit qu'a la version double en anglais donc...
Cote gestion des persos et du recit, c'est aussi un peu mi-figue mi-raisin. Le recit avance a grande vitesse (en 15 minutes, un meurtre, une heroine, un alllie etranger (non-italien) et une autopsie), en 25 minutes un pseudo-rationel pour les parties de poker que l'heroine avait a portee de main (pratique), la partie de carte avec
et son resultat fait artificiel, l'indice en fin de parcours alors que l'enquete patine a mort, une resolution plutot bof, tiree par les cheveux et pas implicante, etc. Le rythme semble plus etre celui d''un episode de CSI ou l'on lie un element vers un autre et ce jusqu'a la resolution (fin) de l'episode qu'a autre chose et bien sur
est inevitable

.
D'un autre cote, Argento se debrouille pas trop mal avec un concept avec lequel (perso) j'ai un peu du mal: les films / zodes de series ou les protagonistes regardent un ecran!
Regarder un ecran, c'est notre "boulot" a nous les spectateurs, alors de voir sur notre ecran d'ordinateur / TV / de cinema les protagonistes du recit regarder eux-memes un ecran d'ordinateur / TV / de cinema et jouer la surprise, le rire, l'angoisse, les larmes qui devraient etre les
notres nous coupent quelque part l'herbe sous le pied et on ne sait plus trop pourquoi au final on est la, nous!

A mon sens, l'un des rares films qui a vraiment reussi a tenir en haleine jouant majoritairement cette carte est Anguish (1987), Hitchcock a souvent tres bien su jouer sur la variation du voyeurisme de son cote. Au final, Argento ne s'en tire globalement pas trop mal sur le coup. Bien joue, Dario!
Bref, d'un cote, il n'y a pas de temps mort, c'est deja ca de pris, mais si les details sont sympas (et passablement deguelbifs!

), l'ensemble possede aussi un cote "leger" et un chouillat "artificiel" assez frustrant.
Les exterieurs sont plutot vagues et peu marquants (sauf le final), les interieurs sont bizarrement tous dans des pieces fermees et a l'eclairage plutot...mediocre...donnant un cote un peu "cheap" a l'ensemble (on a franchement l'impression que la polizia italienne ne paie pas ses factures d'electricite

). On est assez loin de l'esthetique "argentesque" de la grande epoque.
Bref, du bon, du moins bon, des idees mais un budget (et peut-etre aussi des ambitions(?) ) qu'on sent limite au final...
Le resultat reste plus qu'honorable, mais en-deca de ce que le maitre aurait pu livrer. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche (surtout apres m'etre enquille Terza Madre (2007) l'autre jour

).
Il Cartaio: 3.50 / 5 (sympa, ca rassasie mais le verre est cependant loin d'etre rempli, dommage. Ah oui, ca manque aussi cruellement de J & B!

)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.