Allan Theo a écrit :PS: Les st anglais sur les dvd coréen sont surtout présent du fait de la présence de pas mal d'américain dans le sud de la Corée, d'ailleurs la bas certain ciné passe les films en vosta, jamais on verra ça a en France

Oui je vois ça et cela ne me surprend nullement.
D'ailleurs je suis tombé sur un nouveau documentaire alors que je l'avais en ma possession depuis plus d'un an déjà.
Ce docu, "Shoot the sun by lyrics" est en fait un extrait de 20min présenté en bonus sur le DVD de
Ivre de Femmes et de Peinture (pas encore fini le film d'ailleurs)

Sublime pakaging, menus sobres et parfaitement dans le ton, image et son impeccable. Bref du beau boulot de la part de Pathé.
Donc ce documentaire parle de la grande manif de 1999, où tous les cinéastes du pays se sont mobilisés pour dénoncer les accords que s'apprêtait à signer le gouvernement coréen avec les représentants des majors américaines à propos des screen-quota, ces fameux quota permettant de laisser une place plus importante au cinéma local, passablement concurrencés par le tout Hollywood qui se voudrait être le seul cinéma visible de Corée. Le gouvernement était sur le point de céder aux conditions des américains, en proposant que 18 jours de diffusion par an !!!
Sentant le coup fourré, un vent de panique a soufflé dans tout le milieu bien fragile du cinéma coréen.
En signe de protestation suprême, les cinéastes ont décidé de se raser le crâne en place publique, ce qui équivaut à une mutilation physique (immolation et autres auto torture du même tonneau que l'on a pu voir dans d'autre contrée du monde)
Tout un symbole quand on sait que d'une, les coréens (et les asiatiques en général), ils faut vraiment qu'ils est de sérieuses raisons pour aller manifester (en France non plus vous me direz

), mais qu'ensuite, jamais les basses manoeuvres et les privations et autres mis sous pli du cinéma coréen par les divers gouvernements précédents n'avaient provoqué un tel raz le bol.
A un moment l'on voit l'un des leaders du mouvements (acteur célèbre pilier du cinoche coréen) au micro (pris en cours de route montage oblige) a bien pris soin de rappeler ceci (Je cite les sous-titres):
"Films censurés, cinéastes opprimés, nous avons dû lutter pour que vive le cinéma coréen actuel.
Il ne reste que trois pays dont le cinéma national occupe plus de 25% du marché intérieur face au marché du cinéma américain: la Corée, la France et le Japon."
Petit rappel qui fait froid dans le dos et qui donne tout son sens à leur lutte légitime. Alors vous savez, si opportunisme et autres reproches à faire, ce serait plutôt aux américains, toujours prompts à foutre la merde et l’imposé partout où ils peuvent, qu'il faudrait les adresser.
Et de poursuivre ainsi:
"La Corée est le seul pays qui a augmenté le pourcentage de son marché dans les années 90.
Notre production cinématographique est en croissance et affirme son potentiel face au cinéma américain. (je rappelle que nous sommes en 1999)
Nous réclamons un quota en faveur des films coréens.
Si nous ne défendons pas le quota, nous risquerons d'y perdre notre identité et notre culture, etc, etc".
D'ailleurs nous n'avons malheureusement pas droit au discours complet.
Bref, on prend toute la mesure de la prise de conscience et de l'importance que l'on prête au cinéma coréen dans la préservation de leur culture et leur volonté farouche de la protéger.
Dans la dernière partie du docu, l'on voit des manifestants brûler des cartons avec diverses logo de marques symbole de l'hégémonie américaine comme Marlboro, Coca Cola, etc.
Il s'agit en faite de la fameuse séquence du rasage en place publique, la plupart des cinéastes présents sont déjà tous tondus.
L'animateur explique rapidement la situation au public.
A ce moment là il présente
Im Kwon-Taek (le réal de
Ivre de Femmes et de Peinture donc). Et pendant que ce dernier approche et s'installe sur la fauteuil pour se faire tondre, l'animateur en profite pour rappeler tous les prix qu'il a accumulé durant sa longue carrière. En effet, il est tout simplement considéré comme l'un des piliers fondateurs du cinéma coréen et est donc à ce titre extrêmement respecté dans le milieu artistique et par le public coréen bien entendu.
L'on a droit aussi à un travelling sur les cinéastes déjà rasés. Bien que ne les connaissant pas tous et encore moins leur trombines, j'ai quand même parfaitement reconnu Kim Ki-Duk
Il faut voir l'émotion qui s'empare de l'assistance (appuyé par une discrète musique de circonstance) de voir un vieux monsieur, qui plus est l'une des personnes les plus respectées du pays se faire tondre le crâne à la vue de tous, avec un regard grave qui en dit plus long que n'importe quel discours.
Moment de torpeur interrompu par Im Kwon-taek en personne qui conclu par un poème de circonstance.
Le docu s'arrêtant là, il y a bien entendu d'autres passages croustillant dont je n'ai pas parlé mais qui valent le détour aussi (rah la scène cocasse où un cinéaste passablement agacé explique le problème au jeune journaliste stagiaire qui ne sait plus où se mettre ^^)
D'ailleurs, au sortir du docu, nous (enfin moi) sommes vraiment frustrés, car il ne s'agit que d'un court extrait. On aurait grandement apprécié qu'il soit proposé au complet eu égard l'importance et la valeur historique de celui-ci.
[mode péril jaune on]
Ah mais vous savez ma bonne dame, ce ne sont jamais que des salauds d'opportunistes bridés qui veulent nous envahir
[mode péril jaune off]
Ouais ben pas mécontent de me faire "envahir" par autre chose que cette grosse pine ricaine bordée de merde, ça fait du bien d'avoir plusieurs sources "mainstream" d'approvisionnement culturel
Bref, je veux bien me faire pénétrer au plus profond de mon être, à condition d’avoir le choix du partenaire. Et ce n’est pas le Scoot qui me contredira.
