Aide sélective à l'édition vidéo

[igorfx]

Vous devriez ouvrir un département "Art moderne pour bobo", l'Etat est en ce moment très prodigue en subventions en tout genre pour de magnifiques œuvres ... ("mais qu'a voulu dire l'artiste", hum, hum .... )

http://www.lexpansion.com/diaporama/ce- ... tor=AL-189

[Heathcliff]

Ca va peut être pas te plaire si je dis ça mais faut voir aussi que vous n'avez pas vraiment le même catalogue que Carlotta.
Arrive un moment où le CNC ne peut pas aider tout le monde. Ils doivent donc faire un choix et dans ce cadre là, ça ne me surprend pas des masses qu'ils privilégient du Rosselini, Fellini, Fassbinder, Wilder, Siegel ou Godard face à "Punk Rock Holocaust" ou "Hardcore".

en disant ça cela sous entend que tu pars du postulat que la cnc donne de l'argent pour des oeuvres culturelles, qui ne seront à priori pas rentables sans son aide.
on est d'accord ?
je prends un exemple, arte sort un vieux machin intello avec des nazis et des gays qu'on croyait perdu, le remasterise et le sort en dvd. bon, normal d'avoir des aides.
artus (ou un autre) sort un vieux film polonais vachement bien, le remasterise et le sort en dvd. bon, normal d'avoir des aides.

le pb, c'est que ce n'est pas ce genre de projet pour lesquels les mecs palpent.
atlas a sorti les angéliques en kiosque; ils savent qu'ils vont en vendre à peu près 150 millions (j'exagère à peine), ils sortent une édition avec une image dégeulasse, sans aucun bonus (même pas une bande-annonce), avec un menu fixe "lancer le film" en tout et pour tout, vendu 15€ pièce. et bien les mecs pour ça palpent un max.

alors c'est sur, après leur avoir payé 1/4 de ce qu'a couté l'édition (les droits sont chers, ils ont pressé 10 millions de DVD au 1er pressage, il ne reste plus trop d'argent pour les autres...

maintenant honnetement je m'en fous un peu, je ne compte plus sur les aides depuis longtemps. j'ai fait 3 dossiers pour la rentrée pour me donner bonne conscience mais j'ai demandé 500€ par film, alors...

[igorfx]

si les organismes décisionnaires sont très peu contrôlés et très peu encadrés dans leur choix c'est clair que l'on arrive à des dérives telles que vous les décrivez...

C'est un peu comme dans l'exemple que j'ai cité plus haut, si les organismes dépensent l'argent qui est leur alloué comme bon leur semble sur des critères subjectifs (et l'art doit être le domaine qui est le plus sujet à subjectivité) c'est assez difficile de les contrôler et d'avoir une juste répartition... et aucun ministre de la culture n'a eu à ma connaissance l'idée de taper dans la fourmilière... peut-être parce que les précédents ont à un moment bénéficié d'une aide discrétionnaire et qu'il trouve le système très bien...

[Manolito]

Les dépenses folklos ou jugées comme telles de l'Etat dans le domaine de la culture, c'est un débat vieux comme la civilisation. Les commandes extrêmement décriées en leurs temps et aujourd'hui adulées ne se comptent plus (la danse de Courbet devant sur la façade de l'Opéra de Paris, la pyramide du Louvre, le château de versailles, les châteaux de Louis II de Bavière... voire le logo sonore de Kraftwerk pour l'expo universelle de 2000)... Et évidemment, il y a aussi de l'argent dépensé en pure perte dans des âneries aujourd'hui oubliées. D'ailleurs, tout cela est tout de même contrôlé quoi qu'il en soit en France, au moins au minimum par la Cour des Comptes. Mais les dépenses dans ces domaines ne sont pas des arts exacts, il va sans dire, se mesurant et se quantifiant en pourcentage et en rendement.

Qui dit lien avec le pouvoir, dit "politique", immanquablement, au sens très, très large du terme... C'est comme ça.

Ca ne me gène pas tant que ça, je suis ravi que mes impots partent dans la poche d'artistes ou éditeurs de dvd ou cinémas, etc, fussent-ils un peu filous parfois. Vive l'investissement dans la poésie !