Moi, j'inciterais à la découverte de Maxime Chattam, sa trilogie de Brolin est sortie chez Pocket (
L'Ame du mal, In Tenebris, Maléfices). C'est du très bon thriller (même si on peut noter des ressemblances au niveau de la construction de l'intrigue), des personnages attachants, des histoires assez originales.
Pour ceux qui aiment le polar déjanté, je ne saurais que recommander la lecture des romans de Joe R. Lansdale parus dans la Série noire de Gallimard, à savoir les aventures de deux amis texans qui ont l'art de se foutre dans les merdes les plus noires, Hap Collins et Leonard Pine. Le premier est Blanc, hétéro et seul, travailleur à la petite semaine, le second est Noir et gay - ce qui chez les Rednecks apparaît comme deux tares -, les deux sont bagarreurs. On les retrouve dans 4 volumes :
L'Arbre à bouteilles, Le Mambo des deux ours, Bad Chili et
Tape-cul. Bref, si vous aimez vous marrer en lisant, c'est ce qu'il vous faut.
Un extrait pour la route :
"On descendit de voiture et on s'approcha. Le truc gris, sur ses grôles, fut immédiatement identifiable à son odeur. Egout. [...]
- Vous creusez un nouvel égout ?
- Naan, répondit-il. [...] C'est l'ancien. J'ai perdu mon dentier. [...] J'étais tellement bourré, la nuit dernière, qu'j'ai laissé tomber mes dents en vomissant dans les chiottes et j'ai tiré la chasse. Elles sont là, que'qu' part dans le tuyau. Si elles ont filé dans la fosse, j'crois bien que j'suis baisé.
- Désolé pour vos dents, dis-je.
- Elles sont pas encore perdues. Je me suis plus servi des gogues, et je pense qu'ces dents sont là, que'qu' part dans le tuyau. Ça coule lentement.
J'ai regardé sa tranchée. C'était un fossé où des eaux usées grisâtres suintaient d'une canalisation en briques rouges brisées.
Une mine d'or pour les mouches.
- J'ai pas envie d'acheter un nouveau dentier, expliqua notre homme, et faut que j'les retrouve maintenant, pour pouvoir tirer la chasse. Ma foutue femme a chié deux fois, sachant très bien qu'on n'pourrait pas se débarrasser d'ses merdes. J'peux plus rentrer chez moi, parce que ça pue trop.
[...]
- Merci, dis-je. [...] et j'espère que vous récupèrerez votre dentier.
- Quand vous le retrouverez, demanda Leonard, qu'est-ce que vous en ferez ?
- J'le rince et j'le remets, répondit l'homme.
[...]
Une fois dans la voiture, Leonard grommela :
- Je sais que c'est horrible à dire, parce que ce gars-là est ignorant comme une carpe et tout ça, mais p't'être que si le monde a de la chance, ce connard de fainéant mourra cette nuit dans son sommeil. Il ne fait rien, à part chier.
- Ouais, dis-je, et en plus ses dents sont dans la merde."
