Godzilla - 1954 - Inoshiro Honda

[Superwonderscope]

en revoyant le film, cela a permis de dépoussiérer ma mémoire; Je ne me souvenais pas que le film était aussi noir, empli d'un certain désespoir. Certes, le décalquage sur Best from 20 000 Fathoms est évident, mais Honda se dirige clairement vers tout autre chose`;
les scènes de destruction demeurent tou aussi impressionnantes aujourd'hui. Plus encore avec cette ampleur de désolation, offrant guère d'échappatoire aux humains`; Le nombre de morts est important, jetant comme de la chaux vive sur les plaies encore béantes de Nagasaki et Hiroshima.
godzilla es une oeuvre vraiment curieuse, oscillant entre un film art et essai et une film de monstre. Totalement à part dans la franchise qui va suivre`; Aucun des autres films ne retrouvent vraiment ce sens dramatique initial...

Le Blu ray français est quand même décevant.
l'image est en effet assez douce, avec une copie d'origine n'offrant pas une définition de plus attractives`; L'ensemble demeure malgré tout très propre, conservant le grain original`; Je n'ai pas d'éléments comparaison avec le Criterion.
mais Aucun bonus propre au film (hormis sa suite directe) et, une manie désagréable chez certains éditeurs français, l'absence d'accès chapitré via le menu. le livret (très à la mode, ça, le livret) ne rattrape que partiellement ce semi-ratage éditorial;

[fiend41]

les japonais et exilés (ou techniquement.. les 0,000001% d'européens qui ont une parabole de 3mètres et les abonnements, tuners et cartes B-CAS adhoc et un peu plus tard pour les autres...) vont se régaler, diffusion d'ici peu là bas de plusieurs classiques de la saga remastérisés HD 4K

https://www.nihon-eiga.com/osusume/godzilla_tc/

[bluesoul]

et un peu plus tard pour les autres...)

Exactement. La chaine, c'est Nihon Eiga Senmon Channel (Japanese Movie Channel). Ils passent regulierement les Kaiju-eiga de la Toho (genre: plus ou moins toute la serie tous les 2 ans.). Parfois (et c'est plus rare), ils passent aussi les autres films fantastiques de la Toho (i.e. films catastrophes ou films de SF ou space-opera).

Donc, pas de panique! Si vous ratez les (7) films diffuses cette fois, ils repasseront dans 2 ans. Ca vous laissera le temps d'epargner pour la parabole de 3m.

[bluesoul]

Je rajoute une reponse (tardive) a SWS sur Gojira.

en revoyant le film, cela a permis de dépoussiérer ma mémoire; Je ne me souvenais pas que le film était aussi noir, empli d'un certain désespoir. Certes, le décalquage sur Best from 20 000 Fathoms est évident, mais Honda se dirige clairement vers tout autre chose`;
les scènes de destruction demeurent tou aussi impressionnantes aujourd'hui. Plus encore avec cette ampleur de désolation, offrant guère d'échappatoire aux humains`; Le nombre de morts est important, jetant comme de la chaux vive sur les plaies encore béantes de Nagasaki et Hiroshima.

Je plussoie.

J'avais decouvert Zilla (1954) sur une chaine du cable teuton dans les annees 90s (qui diffusait a tire-larigot les films de Kaijus de la Toho a l'epoque et avait re-decouvert le film de Honda sur le satellite nippon il y a une dizaine d'annees. GROS choc!

Loin du film de stre-mon (un peu bete) auquel je m'attendais, j'ai eu l'impression de voir un film adulte, sombre, desespere en effet.

15 ans apres avoir demenage au Japon, je suis arrive a la conclusion que Zilla n'est PAS que seulement une incarnation du cauchemar nucleaire, mais aussi une incarnation de la puissance destructrice de la nature et que, meme sans un epilogue atomique a la deuxieme guerre mondiale, le cinema japonais l'aurait cree sous une forme ou une autre.

Pourquoi?

Peut-etre parce que d'un coup de queue, il balaie les habitations comme le ferait un typhon. Peut-etre parce qu'en plongeant dans l'ocean, il provoque un tsunami. Peut-etre parce que d'un coup de son haleine nucleaire il brule tout comme le ferait une coulee de lave. Peut-etre parce que d'un de ses pas, il fait trembler des immeubles comme un tremblement de terre. Etc, etc.

Bref, Zilla c'est la nature dans ce qu'elle a de plus destructrice et l'hostilite de la nature, l'archipel ne connait que trop bien.

Le 11 mars 2011, bibi etait au 39eme etage d'une tour a Tokyo en plein meeting. Quand tout a tremble et qu'on s'est tous refugie sous la (massive(!) ) table de reunion en esperant que la facade--et l'etage--n'allait pas finir 39 etages plus bas dans la rue et que plus tard le poste de tele qu'on a allume pour capte pour capter les messages d'urgences a vu ses ondes TV brouillees parce que les reserves de gas pres de la baie de Tokyo ont exploses (veredict(!) ), on a tous compris dans le bureau que, 'ben, "Godzilla" venait de debarquer et qu'on allait en ch.er...

Zilla, c'est dans le folklore animiste nippon un peu le "kami" (dieux) enerve. A mi-chemin entre la victimisation d'un pays--le seul--qui a subit la "bombe", a mi-chemin entre la punition "divine" (de la "bombe") pour ses exactions pendant le conflit ou la vengeance d'une nature envers un pays...qui s'est nuclearise apres la guerre (i.e. une cinquantaine de centrales a travers le pays(!) ).

Si mes souvenirs sont exacts, et malgre que le monstre-concept a se re-oriente (assez) souvent par la suite, dans le film de '54, Zilla est une divinite (qu'on devine adulee) ou supposee telle et perso, c'est un peu comme ca que j'ai tendance a voir la creature: une catastrophe qui nous pend au nez par ici si on est dans ses "mauvais papiers"...